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Rencontre littéraire avec Wassyla Tamzali Retour sur les histoires minuscules des révolutions arabes

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  • Rencontre littéraire avec Wassyla Tamzali Retour sur les histoires minuscules des révolutions arabes

    Organisée mardi après-midi à la librairie Chihab International, à Bab El Oued, avec pour invité l’écrivaine Wassyla Tamzali, à l’occasion de la réédition de son ouvrage Une éducation algérienne, paru une première fois en 2007 en France chez Gallimard, la rencontre, qui avait également pour objectif de revenir sur son point de vue très engagé livré dans l’ouvrage collectif Histoires minuscules des révolutions arabes, a, par ailleurs, été pour Mme Tamzali l’occasion de répondre aux questions sur son parcours d’écrivaine, d’avocate, mais aussi de revenir en tant que témoin direct sur sa vision de l’évolution sociale et culturelle du pays depuis l’indépendance. Paradoxalement suivis par un public assez peu nombreux, malgré la médiatisation relativement importante de l’auteur, ces sujets longuement débattus sont, par ailleurs, au centre de son ouvrage très personnel Une éducation algérienne. A mi-chemin entre le récit autobiographique et l’écrit historique, le fi l conducteur de l’ouvrage est la recherche d’une explication du « pourquoi » et qui est l’assassinat de son père en 1957 par un militant du FLN qui n’était alors âgé de seulement 17 ans et que Mme Tamzali évite encore à qualifi er « d’assassin ». Mettant en lumière son ressenti sur son passé douloureux, son récit, jamais fi gé dans le temps, nous livre également une interprétation du présent. « C’est un livre sur l’histoire de l’Algérie à l’épreuve du présent », souligne-t-elle à plusieurs reprises.Ouvrage traitant en grande partie de la période des années 1970 et très critique sur la tournure que prit, selon elle, la société algérienne postindépendance, d’autant, déclara Mme Tamzali, qu’« en 1962, on portait en nous des idées progressistes », l’impact du temps, mais aussi des périodes diffi ciles par lesquelles l’Algérie est passée, ont été pour elle, comme pour une partie des Algériens de cette génération, une véritable désillusion. « Je me suis libérée de la fascination qu’exerçait sur moi le myth la révolution algérienne et des révolutionnaires que l’on a vu arriver en 1962. » Construit au départ comme un ouvrage retraçant une période charnière de l’histoire algérienne, la volonté d’écrire ce texte fut au départ pour elle, après de longues années de travail à l’Unesco, d’éclairer les jeunes générations sur le passé, elle souligne à ce titre : « Quand je suis revenue en Algérie, après avoir travaillé à Paris, je ne reconnaissais plus le pays, je trouvais les jeunes tristes. J’ai voulu leur raconter la vie et cette utopie que ma génération a eue. » Toutefois, et dès le début du texte, c’est davantage l’impact qu’a eu sur elle l’assassinat de son père au début de la guerre qui prend le dessus. « Ce qui m’a permis de survivre à ce crime odieux, c’est de l’avoir installé dans l’histoire de l’Algérie, une histoire qui me dépasse et qui dépasse également celui qui a tué mon père, que j’évite de qualifi er d’assassin, parce qu’il avait 17 ans et agissait sous des ordres », souligne Mme Tamzali à ce sujet. Interrogée, par ailleurs, sur les raisons de son attente pour livrer par écrit l’histoire de l’assassinat de son père, notable d’origine turque, propriétaire d’un importante ferme, à même de susciter les convoitises, elle répondra simplement : « L’on a l’habitude de dire que le temps de la parole sur les questions graves, secrètes, qui touchent à l’intime, survient après 40 ans, c’est à partir de là que l’on commence à parler de ces événements et de la mémoire douloureuse. »Egalement liée au présent du monde arabe, la rencontre organisée à la librairie Chihab a aussi porté sur l’ouvrage collectif Histoires minuscules des révolutionsarabes, réunissant sous la direction de l’écrivaine Wassyla Tamzali les contributions de 43 auteurs, « tous des amis », souligne-t-elle. Ils abordent du point de vue personnel, souvent trop anecdotique, des avis sur ce qui est qualifi é abusivement de « révolutions arabes ». Auteure également connue pour son engagement en faveur des idées féministes, la rencontre fut également l’occasion pour Mme Wassyla Tamzali de réagir en réponse à notre question à la récente annonce de création d’un fonds spécial pour les femmes divorcées. Sans trop d’illusion et sans entrer dans le vif du sujet, elle note seulement que « tant que l’on n’aura pas reconnu que les femmes sont des citoyens libres et à part entière, égales aux hommes, on ne fera pas avancer la question ».

    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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