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Le parcours incroyable du vol MH370 de Malaysian

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  • Le parcours incroyable du vol MH370 de Malaysian

    Vincent Lamigeon
    Le Boeing 777 de Malaysian aurait bifurqué plein ouest en direction des îles Andaman, dans l’océan Indien. Comment l’avion a-t-il pu échapper aux radars militaires de la région?
    Carte de l'itinéraire du Boeing 777 de Malaysian Airlines (c) Alert5 Carte de l'itinéraire du Boeing 777 de Malaysian Airlines (c) Alert5
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    Le Boeing 777 de Malaysian a-t-il bifurqué plein ouest, puis nord-ouest, pour se diriger vers les îles indiennes Andaman ? Six jours après la disparition toujours inexpliquée du vol MH370, c’est la thèse qui tient désormais la corde après les révélations de l’agence Reuters vendredi 14 mars au matin. Deux sources anonymes citées par la dépêche évoquent "un avion non identifié, dont les enquêteurs pensent qu’il s’agit du vol MH370, qui suivait une route entre des points de navigation [points de repères des routes aériennes civile, NDLR] quand il a été repéré pour la dernière fois par un radar militaire sur la côte nord-ouest" de la Malaisie. L’avion aurait volé, poursuit Reuters, "en utilisant des couloirs aériens normalement utilisés pour les routes vers le Moyen-Orient et l’Europe".

    La dépêche permet de retracer le possible cheminement de l’appareil depuis sa dernière position confirmée, le point "Igari", à 90 miles de côte est de la Malaisie. Le 777 serait ainsi passé au-dessus de la péninsule malaise, le long de la frontière entre la Malaisie et la Thaïlande, aurait survolé l’île de Langkawi, serait remonté quelque temps direction nord-est vers Phuket, avant de repartir vers le nord-ouest en direction des fameuses îles Andaman, un archipel de 200 îles appartenant à l’Inde. Ce parcours est résumé sur la carte-ci-dessous, publiée sur le compte Twitter du blogueur militaire Alert5, basé à Singapour.

    L'avion aurait dû être détecté

    Cet itinéraire, s’il venait à être confirmé, interpelle: l’appareil serait ainsi passé au-dessus de la frontière thaïlando-malaisienne sans être repéré et pris en chasse par une des armées de l’air des deux pays. Même absence de réaction des pays voisins, comme l’Indonésie. Certes, le transpondeur de l’avion semblait ne pas fonctionner, rendant l’appareil indétectable par les radars civils dits "secondaires" (qui captent le signal du transpondeur), à la fois ceux du contrôle aériens et ceux des autres avions passant sur zone. "Quand on coupe le transpondeur, on coupe aussi le système anti-collision TCAS", explique un expert aéronautique. Les enquêteurs étudient, entre autres, la piste d’une mise hors service du transpondeur de l’avion par une main malveillante.

    N’empêche: les radars "primaires" des forces militaires de la région, qui envoient un signal reflété par le fuselage de l’avion, auraient dû repérer un écho suspect et théoriquement, envoyer un chasseur l’identifier. "La grande question est de savoir pourquoi aucune armée de l’air de la région utilisant ces systèmes n’a intercepté cet avion inconnu dans son espace aérien, estime Addison Schonland, consultant au cabinet américain AirInsight. Pourquoi personne n’a envoyé un avion identifier l’intrus ?" Ernest Arvai, consultant chez Arvai Group, opine : "Il n’est en général pas possible pour un avion de cette taille, à une altitude de croisière, de ne pas être détecté par un radar, même avec le transpondeur éteint. Une anomalie serait visible, et elle devrait normalement être étudiée."

    Les armées de l’air française et italienne avaient d’ailleurs mené une mission de "police du ciel" comparable le 17 février dernier, suite au détournement d’un 767 d’Ethiopian vers l’aéroport de Genève, en envoyant des Eurofighter Typhoon et Mirage 2000. L’affaire avait souligné l’incapacité de la Suisse à agir en dehors des heures de bureau, ce dont nombre d’observateurs s’étaient gaussé.

    Hypothèses complotistes

    Comment expliquer la non-réaction de la Malaisie et de la Thaïlande, voire de l’Indonésie et de la Birmanie? On en est réduit à des suppositions. Soit les forces militaires de la région n’ont rien vu de suspect, dans des couloirs aériens civils assez fréquentés. "Ce n’est pas une zone de guerre, et les missions de police du ciel ne sont pas aussi professionnelles qu’en Europe ou aux Etats-Unis", plaide un expert. Certains pilotes évoquent un vol à basse altitude, qui permettrait d’échapper aux radars militaires. "Mais en rase-motte, l’appareil consomme beaucoup plus de carburant et se retrouve vite à cours de fuel", souligne un expert, évoquant une piste "fantaisiste".

    L’autre possibilité, c’est que les armées de l’air ont vu quelque chose et ne le disent pas, ce qui laisse le champ libre à toutes les hypothèses complotistes. D’aucuns évoquent même une interception non revendiquée par un des pays, qui aurait aboutie à la destruction de l’avion par un missile pour éviter un attentat. "Il faut évidemment se méfier comme de la peste de ces périodes de fantasme, propres à générer les théories les plus fumeuses, mais il est vrai qu’un tel cas de disparition totale d’un appareil civil avec 239 personnes à bord ne s’est jamais présenté", souffle un expert en sécurité aérienne.

    Une chose est certaine: les Etats-Unis accordent du crédit à la piste d’un appareil volant en direction des îles Andaman. Un porte-parole de la Maison-Blanche avait indiqué hier que "sur la base de nouvelles informations, pas nécessairement concluantes, mais nouvelles la zone de recherches serait élargie à l’océan Indien", ce qui semble suggérer une sorte de reprise en main des recherches par Washington. L’avion, selon le Wall Street Journal, a tenté de se connecter à des satellites Inmarsat à plusieurs reprises après l’extinction d transpondeur, prouvant que l’avion était toujours intègre et en vol. L’Inde a annoncé avoir commencé à explorer les multiples îles inhabitées des archipels Andaman et Nicobar à la recherche du MH370. L’étendue de la zone suggère une nouvelle phase de recherches probablement très ardue.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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