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6 questions sur la double mastectomie d'Angelina Jolie

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  • 6 questions sur la double mastectomie d'Angelina Jolie

    Il y a un peu plus d'un an, Angelina Jolie subissait une double-mastectomie à titre préventif pour éliminer les risques de cancer du sein dus à une prédisposition génétique. Et le révélait en mai 2013 dans le New York Times, afin de rassurer les femmes sur l'opération.

    En effet, l’actrice, dont la mère est décédée d’un cancer du sein à l’âge de 56 ans, est porteuse d’un gène dont les mutations la rendait très susceptible de développer ce type de cancer. Selon son médecin, elle avait 87 % de chance de développer un cancer du sein et en se faisant opérer, ce taux descendrait à 5 %.

    Le cancer du sein est-il héréditaire ?

    Seuls 5 à 10 % de ces cancers du sein sont héréditaires. Lorsque plusieurs personnes d’une même famille sont atteintes du même cancer, il peut s’agir d’un cancer héréditaire dû à une ou des mutations génétiques qui se transmettent de génération en génération.

    Quels sont les gènes impliqués ?

    Des études génétiques ont permis d'identifier des mutations favorisant l'apparition de ce cancer. Les gènes mutés appelés BRCA1 (pour BReast Cancer 1) et le BRCA2 accroissent singulièrement le risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire.

    On estime qu’environ 2 femmes sur 1 000 sont porteuses d'une mutation du BRCA1 ou du BRCA2.

    Le gène BCRA1 (détecté chez Angelina Jolie) accroîtrait de 65 % (source Institut National du Cancer) les chances de développer un cancer du sein. Toutefois, être porteur d'une telle mutation ne se traduit pas systématiquement par l’apparition d’un cancer.

    "La différence entre le chiffre de 87 % avancé par Angelina Jolie et le 65 % donné par l'INCA provient des études sur lesquelles on se base, nous explique Dominique Stoppa-Lyonnet, responsable de l'Unité de Génétique Constitutionnelle à l'Institut Curie. Les premières études qui ont permis d'identifier les gènes BRCA1 et 2, en 1998, ont été effectuées sur des familles qui avaient de forts antécédents de cancers, explique la chercheuse. Or, une méta-étude effectuée en 2003 a permis de revoir ces chiffres à la baisse.

    Toutefois, les facteurs de risques varient grandement en fonction de l'historique familial de l'individu. Par exemple, une femme porteuse du gène BRCA1 dont la mère a été atteinte d'un cancer (comme c'est le cas pour Angelina Jolie), a plus de risques de développer un cancer qu'une femme porteuse du gène, mais dont seuls des parents éloignés ont développé la maladie" précise Dominique Stoppa-Lyonnet.

    Est-il nécessaire d'effectuer un dépistage génétique de ces gènes de prédisposition ?

    "Il n'y a aucune raison de le proposer de façon systématique à toutes les femmes, affirme Axel Kahn dans son ouvrage "Un type bien ne fait pas ça". Les formes héréditaires du cancer du sein étant, en effet, les plus rares, une femme testée négativement a encore un risque sur 12 de développer un cancer du sein. Un dépistage systématique de la susceptibilité génétique au cancer du sein présente donc un intérêt limité au regard d'une logique médicale et éthique" précise-t-il. En revanche, s'il y a des antécédents familiaux de ce type de cancers, comme dans le cas d'Angelina Jolie, un dépistage peut s'imposer.

    La mammectomie préventive est-elle nécessaire si l'on détecte un gène de prédisposition ?

    "Si on se place dans une logique médicale, l'ablation préventive des deux seins et des deux ovaires est la seule solution pour sauver 95 % des malades" explique Axel Kahn dans le même ouvrage. Toutefois, "en France, cette solution est rarement retenue à la différence de l'Amérique du Nord" précise-t-il. L'INCa (Institut National du Cancer) en France détaille ses recommandations en la matière dans un guide. En voici les grandes lignes :

    - Malgré son caractère mutilant, la mastectomie bilatérale prophylactique est la mesure la plus efficace de prévention du risque de cancer du sein chez une femme porteuse d’une mutation BRCA1/2. Elle fait partie des options de prise en charge devant être discutées.

    - Il s’agit d’un choix personnel de la personne porteuse d’une mutation BRCA1/2. La décision de la patiente, qu’elle soit de recourir, ou de ne pas recourir, à la chirurgie prophylactique est légitime.

    - Pour les femmes qui choisissent de ne pas recourir à la chirurgie prophylactique mammaire, l’examen de surveillance mammaire de référence est l’IRM avec injection de gadolinium, associée à une mammographie/échographie à un rythme annuel (accord professionnel). Ce bilan est recommandé à partir de l’âge de 30 ans ou plus tôt en cas de formes très précoces dans la famille.

    En France, plus généralement le cancer du sein concerne combien de personnes ?

    En 2011, environ 53 000 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués. Cette même année, 11 500 personnes sont mortes de cette maladie. En France, ce cancer est le plus répandu de tous chez la femme. Il représente 33,4% des cancers diagnostiqués chez la femme, contre côlon-rectum (12%) et poumon (7,6%)

    À partir de quel âge faut-il s'en inquiéter ?

    Le risque de cancer du sein chez les jeunes femmes est peu élevé. Seulement 10 % des cas surviennent chez les femmes âgées de moins de 35 ans, et 20 % avant 50 ans. Près de 50 % des cancers du sein sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans.

    le nouvel observateur
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