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Plenel chassé du "Grand Journal" par Hortefeux : triste spectacle, merci de Caunes

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  • Plenel chassé du "Grand Journal" par Hortefeux : triste spectacle, merci de Caunes

    Par Patrick Eveno
    Historien des médias
    LE PLUS. La mise en scène proposée par le "Grand Journal" mardi a fait grincer des dents. On y a vu le fondateur de Mediapart contraint de quitter le plateau avant l'arrivée de Brice Hortefeux, celui-ci refusant apparemment de débattre avec le journaliste. Pourquoi ce moment de télévision était-il gênant ? Décryptage avec Patrick Eveno, historien des médias.
    Édité et parrainé par Louise Pothier
    Sur le plateau du grand Journal, Edwy Plenel a été prié de quitter le plateau avant l'arrivée de Brice Hortefeux, le 11 mars 2014.

    Voir Edwy Plenel quitter le plateau du "Grand Journal" sur demande de Brice Hortefeux pose plusieurs questions, mais atteste d’abord du grand n’importe quoi régnant aujourd’hui sur les plateaux de télévision. À force de mélanger information et divertissement, il n’est pas étonnant que ce genre d’événement se produise.

    Ce n’est pas une question de déontologie

    Rappelons d’abord qu’Antoine de Caunes n’est pas journaliste et qu’on ne se trouve donc pas dans le cadre de la déontologie. "Le Grand Journal", comme les émissions de Laurent Ruquier par exemple, est un programme dit d’infotainement, où la mise en scène et la création de buzz priment sur le sérieux. On y oublie bien souvent le débat de fond.



    Lorsque Brice Hortefeux demande à ne pas être confronté à Edwy Plenel, il cherche probablement à redorer son image, usant de la vieille technique de la victimisation par les médias chère à l’ère Sarkozy. Je ne suis pas sûr que cette stratégie soit la bonne, car Mediapart a prouvé son sérieux. D’abord accusé d’être une "officine de la gauche", le journal a depuis démontré que ses enquêtes étaient solides et non-orientées.

    Un journaliste, ce n’est pas un magistrat

    Ces précisions apportées, il est certain que citoyens comme hommes politiques ont le choix de répondre ou non à des journalistes. Ne pas répondre, c’est risquer d’être suspecté d’avoir quelque chose à cacher, mais ça reste une liberté. Un journaliste n’est ni un policier, ni un magistrat, nul n’est donc tenu de lui répondre.

    Il reste qu’un certain nombre de politiques essaient de choisir leurs journalistes et que c’est embêtant pour le débat démocratique, puisqu’ils font souvent appel à ceux qui soutiennent leurs thèses. Mais les politiques ont un besoin impérieux des journalistes et la dérive à laquelle nous assistons n’ira pas jusqu’à les faire taire.

    Une mise en scène humiliante pour Plenel

    Le problème fondamental qui se pose, c’est : est-ce qu’Edwy Plenel a été piégé ? Pourquoi inviter le fondateur de Mediapart avec Brice Hortefeux alors même que tout le monde sait qu’ils sont en conflit depuis la plainte de Nicolas Sarkozy contre ce média ? Edwy Plenel a-t-il été prévenu de cette mise en scène avant de venir sur le plateau ? À voir la scène, il me semble que non. Et c’est là où l’attitude du "Grand Journal" est plus que discutable.

    Ce qu’a subi le journaliste sur le plateau d’Antoine de Caunes s’apparente à une forme d’humiliation. C’est un jeu dangereux de la part du "Grand Journal", qui cherche l’événement à court terme. Il me semble que ce n’est pas très réfléchi (ou peut-être trop) et que ça montre que l’émission cherche le "buzz" plus que l’info.

    Jean-Michel Aphatie et Hélène Jouan, journalistes présents sur le plateau, auraient dû se montrer plus incisifs avec Brice Hortefeux, non par défense corporatiste, mais dans le démontage de son opération de communication. Il n’en a rien été.

    Le jeu dangereux du "Grand Journal"

    Alors faut-il rêver que les politiques ne participent plus à des émissions de divertissement ? Bien sûr que non. Ces programmes existent depuis plusieurs années et continueront d’inviter des hommes politiques ; il est inutile de se battre contre ça. Pourquoi inviter côte-à-côte Edwy Plenel et Brice Hortefeux ?

    Deux attitudes auraient été préférables de la part de Canal Plus : les inviter face-à-face ou prévenir le téléspectateur qu’ils seraient invités l’un après l’autre. Ce n’est pas ce qui s’est passé, car Edwy Plenel a semblé découvrir que son contradicteur refusait le débat.

    Antoine de Caunes ne l’ayant pas laissé s’exprimer, on a pu observer un Edwy Plenel avec moins de répartie qu’à son habitude. C’est surprenant. Mais il a bien résumé la situation en disant que le "Grand Journal" cautionnait le fait de laisser un interlocuteur choisi avoir le dernier mot. C’est très contestable et je crains que cette affaire ne fasse honneur à personne dans une démocratie.

    Propos recueillis par Louise Pothier.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    ca;c'est de l'info;
    allah ye3tik assaha!!

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    • #3
      Comme quoi , même dans les démocraties , l'indépendance des pouvoirs se doit d'être un objectif constant , et pas seulement un slogan que l'on utilisent pour critiquer le tiers monde .
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        La France n'est pas une démocratie. La preuve, un président Français ne peut être interviewé que par des journalistes triés sur le volet !:22:

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