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La rédaction | le 15.03.2014 à 09:56
Spécialiste des publicités racoleuses, la marque de vêtements californienne American Apparel fait encore parler d'elle avec cette page parue un numéro nord-américain du magazine Vice, où l'on découvre une jeune femme torse nu, les mots « Made in Bangladesh » imprimés sur sa poitrine. Provocation car le modèle est d'origine musulmane mais en fait American Apparel cherche ici à valoriser sa méthode de production exclusivement californienne (tous les articles sont fabriqués à Los Angeles) et ses pratiques de travail « équitables ».
Le patron de l'enseigne, Dov Charney, s'était exprimé en mai dernier sur le site américain du Huffington Post, déplorant des « conditions de travail scandaleuses » au Bangladesh. Quelques semaines auparavant, un immeuble abritant cinq ateliers de confection s'était effondré non loin de la capitale. Au moins 200 personnes avaient trouvé la mort.Dans le texte accompagnant la photo, Maks, 22 ans, qui n'est pas mannequin mais travaille pour American Apparel, explique être née à Dacca, avoir immigré avec sa famille aux Etats-Unis alors qu'elle avait 4 ans et avoir grandi dans un milieu musulman conservateur. Mais elle dit avoir « pris ses distances » avec sa foi islamique en entrant au lycée, en Californie, pour trouver « sa propre identité ».
Mais comment sera reçue cette campagne au Bangladesh, un pays où l'islam est religion d'Etat ? « Nous devrions tous être en mesure de nous exprimer librement, peu importe d'où nous venons », a déclaré la jeune femme au quotidien britannique Daily Mail. « Je soutiens pleinement le message de la publicité. J'aime toutes les cultures et toutes les religions. Je choisis la créativité et aussi le droit de m'exprimer librement ».
Sur le site du Nouvel Observateur, Elise Bonaventura, responsable d'une agence de communication mode/lifestyle, reste perplexe par rapport à la volonté de la marque de fustiger les conditions de travail au Bangladesh. « Mais pourquoi se sentir obligé d'utiliser une fille nue, musulmane, pour dénoncer de telles pratiques ? Ce choix nuit totalement au message clé de la campagne. On parle davantage de la problématique religieuse soulevée par l'image que des pratiques scandaleuses qu'elle dénonce. La provocation sexuelle est donc ici gratuite. Vide de sens. Elle ne sert absolument pas le propos ».
faits-religieux
Spécialiste des publicités racoleuses, la marque de vêtements californienne American Apparel fait encore parler d'elle avec cette page parue un numéro nord-américain du magazine Vice, où l'on découvre une jeune femme torse nu, les mots « Made in Bangladesh » imprimés sur sa poitrine. Provocation car le modèle est d'origine musulmane mais en fait American Apparel cherche ici à valoriser sa méthode de production exclusivement californienne (tous les articles sont fabriqués à Los Angeles) et ses pratiques de travail « équitables ».
Le patron de l'enseigne, Dov Charney, s'était exprimé en mai dernier sur le site américain du Huffington Post, déplorant des « conditions de travail scandaleuses » au Bangladesh. Quelques semaines auparavant, un immeuble abritant cinq ateliers de confection s'était effondré non loin de la capitale. Au moins 200 personnes avaient trouvé la mort.Dans le texte accompagnant la photo, Maks, 22 ans, qui n'est pas mannequin mais travaille pour American Apparel, explique être née à Dacca, avoir immigré avec sa famille aux Etats-Unis alors qu'elle avait 4 ans et avoir grandi dans un milieu musulman conservateur. Mais elle dit avoir « pris ses distances » avec sa foi islamique en entrant au lycée, en Californie, pour trouver « sa propre identité ».
Mais comment sera reçue cette campagne au Bangladesh, un pays où l'islam est religion d'Etat ? « Nous devrions tous être en mesure de nous exprimer librement, peu importe d'où nous venons », a déclaré la jeune femme au quotidien britannique Daily Mail. « Je soutiens pleinement le message de la publicité. J'aime toutes les cultures et toutes les religions. Je choisis la créativité et aussi le droit de m'exprimer librement ».
Sur le site du Nouvel Observateur, Elise Bonaventura, responsable d'une agence de communication mode/lifestyle, reste perplexe par rapport à la volonté de la marque de fustiger les conditions de travail au Bangladesh. « Mais pourquoi se sentir obligé d'utiliser une fille nue, musulmane, pour dénoncer de telles pratiques ? Ce choix nuit totalement au message clé de la campagne. On parle davantage de la problématique religieuse soulevée par l'image que des pratiques scandaleuses qu'elle dénonce. La provocation sexuelle est donc ici gratuite. Vide de sens. Elle ne sert absolument pas le propos ».
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