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Sid Ahmed Ghozali au forum de Liberté : le retour de Ouyahia et de Belkhadem, «c'est du théâtre»

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  • Sid Ahmed Ghozali au forum de Liberté : le retour de Ouyahia et de Belkhadem, «c'est du théâtre»

    Sid Ahmed Ghozali, ancien chef de gouvernement qui a succédé à Hamrouche, ancien patron de Sonatrach, est l'invité du Forum de Liberté, ce lundi 17 mars. Il a fondé le Front démocratique, « interdit d'activité ».




    «Je viens m'acquitter d'un devoir de vérité, même si je suis interdit d'activité politique depuis 15 ans dans le cadre du Front démocratique. Je n'entends rien demander à personne. On joue depuis des mois, voire des années, de la santé d'un homme pour se jouer de tout un peuple, sans craindre de donner au monde l'Algérie en spectacle, pour s'apprêter à organiser des présidentielles préfabriquées.»



    «Je mets solennellement en garde le pouvoir, on aura le pire des changements en continuant ainsi, le changement dans le désordre. On se te trompe lourdement en croyant qu'on peut faire marcher la société en la bernant et en lui donnant des ordres. Le pouvoir se rapproche de l'implosion et nous emmène dans son sillage dans le chaos. Quand il n'y aura plus d'argent à jeter par la fenêtre, le pire viendra.»



    «Il faut laisser l'Algérie aux jeunes générations. Car le 4e mandat est une fumisterie. Je ne suis pas là pour tirer sur une ambulance. Je suis le premier à avoir récusé et le 1er et le 2e et le 3e mandat, le Président m'a d'ailleurs accusé d'« ennemi du peuple ». Le débat autour du 4e mandat nous éloigne des vraies problématiques. L'oligarchie ne cèdera pas d'un pouce. Bien naïf celui qui croit à des garanties dans ces élections, c'est antinomique avec la nature du pouvoir.»



    «C’est le système qui désigne «l’heureux élu». Et celui qui décide n’est pas sur la place publique, il décide via des intermédiaires. Qui vous dit que c’est Bouteflika qui sera le Président ? L’important n’est pas qui est le candidat agréé, mais de savoir est-ce qu’on pourra changer ce système.»





    M. Ghozali répond aux questions de la presse :

    «Que faut-il faire pour s’en sortir ? La démocratie ne se décide pas, c’est une accumulation. Je ne demande pas au pouvoir de partir, mais la vie des nations est rythmée par des négociations entre la société et le pouvoir politique. Or le peuple est coupé du pouvoir, et ce dernier lui dénie son rôle. On peut envisager de mener le système graduellement vers le mieux : commençons par appliquer la loi, laisser une place à la société et instaurer le principe de la responsabilité. Un système qui refuse de rendre compte ne peut que produire de mauvaises décisions. Jamais une loi ne peut être rétroactive dans les droits élémentaires, la loi sur les partis est une violation. Une loi qui permet légalement ceux qui ne peuvent interdire illégalement. Celui qui peut changer ça devra être un président élu légitimement.»

    «Qui tient le pouvoir ? On nous oblige à nous enliser dans cette question. Le plus important est de dire ce pouvoir a réussi ou pas, pas de dire le pouvoir c’est untel ou l’autre. Il y a eu deux régimes dans ce pays, celui de Boumediene et l’actuel. Celui de Boumediene était officiellement autoritaire, un dictateur. Mais c’était transparent, Boumediene n’a pas promis la démocratie. Tous les Algériens étaient convaincus que c’était un Monsieur qui s’occupait de leurs affaires. C’est ça, la légitimité.

    A la mort de Boumediene, on a basculé vers un régime autoritaire mais opaque, ceux qui ont la décision, on ne les voit pas. On est passé de la légitimité historique à la légitimité militaire, puis à la légitimité sécuritaire. Mais il y a DRS et DRS, certains ne sont pas dans la décision politique, il y en a qui ont sacrifié leur vie pour le pays. Le pouvoir regarde les autres militaires comme il nous regarde : des gens qui doivent obéir. Et c’est un parti clandestin de deux millions de militants qui gouverne avec les moyens de coercition de l’Etat.



    Ce qui se passe à Ghardaïa ? La raison principale : la gestion de l'économie. Boumediene avait raison de faire attention à l'équilibre régional. Et cette crise se produira dans le Sud. Lors de la marche de 2001 des arouch, 300 000 marcheurs de la Kabylie vers Alger, le régime a dit « la main de l'étranger ». Puis, le Président est parti à Ghardaïa et Tamanrasset pour leur dire « vous êtes les vrais berbères ». Le Président a divisé les Algériens.



    Le retour de Ouyahia et de Belkhadem ? C'est du théâtre, le gentil, le méchant... Le vrai pouvoir n'est pas apparent. Il s'agit d'un casting (nationaliste, islamiste, trotskyste...). C'est une mascarade.



    Un scénario 1992 ? Ce qui va se passer ensuite sera le résultat de ce régime, pas le fait d'une seule personne.

    Ingérence ? C'est nous qui avions permis au Quai d'Orsay de réagir. Quand on demande la protection à des étrangers, c'est ça le résultat. Lors des élections de mai, c'est l'ambassade US qui a appelé les Algériens à voter ! Quand le pouvoir est protégé par le peuple, ce pouvoir est fort, mais quand il demande à l'étranger de le défendre, il est faible.



    Barakat ? Je vois des jeunes qui manifestent contre le 4e mandat, ils insistent sur leur démarche pacifique. C'est criminel de les empêcher de manifester. Bien qu'eux-mêmes tombent dans le piège du 4e mandat. Ils doivent élargir leurs champs de revendications. Maintenant, qui me dit d'où viennent les mouvements de rue ? Des acteurs d'Octobre 88 disent que c'est de l'intérieur du pouvoir. Parfois des forces étrangères, comme ce fut le cas de Mossadegh en Iran.



    Sellal et les chaouias ? C’est affligeant. Je ne lui en veux même pas. Un homme équilibré, raisonnable, responsable, doit connaître sa langue. On ne désigne jamais une entité ou une minorité d’un doigt. Son chef est allé pleurer sur la tombe de Hassan II, puis il insulte le peuple marocain à la télé. C’est une non maîtrise des nerfs, de la langue, de la pensée. Quand le chef de l’Etat dit « je ne fais confiance à personne », ça veut dire qu’il n’est pas à sa place.



    Corruption ? Le kilomètres d’autoroute coûte 4 ou 5 fois plus qu’ailleurs ! En plus, l’autoroute est loin d’être terminée et se détériore déjà. Les fondations s’écroulent car on l’a construit vite, pour l’effet d’annonce. Un comptable du temps de Boumediène a été tué pour 10 millions de centimes… Et là, on parle d’affaire Sonatrach avec 280 millions de dollars, avec en plus un haut responsable (allusion à Saadani) qui dénonce la justice



    Mediene autant responsable que Bouteflika ? Notre système est mauvais. Quand on cherche à braquer la lumière sur des personnes données, c’est pour ne pas parler de la conformité d’un système avec les normes.



    Période de transition ? Une transition est un processus entre une situation à une autre ? Or, cela fait des décennies qu’on est dans une période de transition. Il faut, pour en parler, en diagnostiquant la situation. L’Algérie est riche avec un peuple pauvre.



    Vous faisiez partie du régime ? Le peuple ne fait pas de différence entre les pouvoirs publics et le pouvoir politique. On le pousse à confondre à mélanger entre les gens qui travaille dans un domaine technique (même un Premier ministre), qui peut même travailler pour le régime, et ceux qui sont le pouvoir politique. Le pouvoir dit « on nous critique car ils ont été exclu du régime », c’est leur argument.



    Boumaârafi a-t-il agi seul ? Il est impossible de dire qu’il y a complot ou de dire le contraire. Par contre, quand on met à la tête de la protection de Boudiaf quelqu’un qu’on disait islamiste, quand on met un loup dans la bergerie, on n’a pas besoin de lui donner des instructions. Pourquoi avoir fait rentrer le loup dans la bergerie. Mais est-ce que ca suffit pour parler de complot ? J’ai démissionné en 1992 parce que j’étais chef d’un gouvernement qui n’a pas pu protéger le président Boudiaf.



    Les réformes de Hamrouche ? Je n’ai pas arrêté les réformes, d’ailleurs il n’y en avait pas beaucoup.



    L’opposition fait-elle partie de la pièce de théâtre ? Il n’y a pas d’opposition, à part le FFS, le RCD qui à partir à un certain moment a pris son rôle au sérieux, et le FD. Le reste c’est des machineries appartenant au pouvoir. Pour Aït Ahmed, c’est un chef historique, qui a eu le courage de dire non en 1963. Mais pour voir la perversité de ce système : aux législatives de 1997, où le RND devient majoritaire après deux mois de création, Aït Ahmed a déclaré que les élections sont truqués et nous avons participé au trucage. Il a dit « le président nous a promis 20%, les « services » nous ont ramené à 9% ».



    Consigne de vote ? On voulait faire des législatives de 2012 un plébiscite. Nos élections sont comme un terrain sportif : l’arbitre, le terrain, la fédération, les équipes… tous appartiennent au même H’mida. J’ai dit aux Algériens que le vote ne signifie plus rien. On veut faire croire à un vote mais ce vote est réduit à zéro. Un ancien chef de gouvernement en poste durant le 3e mandat : « votez ou non, c’est le Président qui sera élu » !





    In Elwatan2014.com

    Adlène Meddi
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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