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En Afrique, les Antonov, fallait juste qu'ils ne se crashent pas au prochain voyage

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  • En Afrique, les Antonov, fallait juste qu'ils ne se crashent pas au prochain voyage

    C'est une datcha à côté de l'immense complexe Antonov, dans la banlieue de Kiev. Une rangée de bouleaux et une autre de barbelés séparent les hangars et la piste d'atterrissage de ces petits lopins offerts aux ingénieurs de l'entreprise dans les années 1970, à l'époque où les avions produits ici transportaient plus de la moitié de tous les passagers d'URSS.
    La maison, froide, n'a pas été utilisée de l'hiver. Vitaly en a hérité de son père ingénieur aéronautique. Il a accepté de parler de ses années africaines, lorsqu'il réparait des avions sur ce continent, autour d'un shashlik (grillade), à condition de ne pas pouvoir être reconnu.

    Après l'Afrique il s'est enrôlé dans la police. Aujourd'hui, il travaille à Kiev pour une société de crédit rapide (2 % de taux d'intérêt par jour).

    « C'était au début des années 2000, il n'y avait pas grand chose à faire à Kiev. Je travaillais chez Antonov, département commercial. Le salaire était de 400 euros. Un type est passé, il a dit qu'il y avait du boulot en Afrique. J'avais envie d'argent et d'aventure, j'étais pas marié, je suis parti de suite.

    J'ai commencé au Zimbabwe. On avait un atelier, avec trois équipes de mécanos, cinq Ukrainiens dans chaque équipe et des Africains pour les petits boulots. Les avions venaient de partout pour être réparés, du Congo, d'Angola, du Mozambique, de Centrafrique, d'Ouganda.

    IVOIRE, DIAMANTS, ARMES, LÉOPARDS, VOITURES VOLÉES


    Les Antonov, il leur faut un service tous les six mois. J'ai vu des avions, c'était des épaves. Beaucoup se sont crashés. Les pilotes étaient russes ou moldaves. Des kamikazes. Ils faisaient ça pendant deux ou trois ans et s'ils n'étaient pas morts, ils pouvaient rentrer chez eux, ils avaient assez d'argent jusqu'à la retraite.

    Ces avions, des AN-12, AN-32, des 24 et des 26, ils valaient parfois moins que leur cargaison. Alors tu penses que leurs propriétaires s'en foutaient qu'ils durent longtemps. Fallait juste qu'ils ne se crashent pas au prochain voyage. Ils transportaient de tout, de l'ivoire, des diamants, des armes, des léopards, des voitures volées.

    Une fois, un AN-32 a perdu une hélice à 6 000 mètres. Les gars ont réussi à se poser chez nous mais à peine l'avion avait-il touché le sol et roulait-il encore qu'ils se sont tous jetés dehors, le pilote, le copilote et les deux techniciens, parce que ça coulait de partout, ils étaient sûrs que ça allait exploser.

    Je ne regretterai jamais d'être allé en Afrique. On rigolait tous les jours. J'ai vécu des trucs, il faudrait la nuit pour raconter. Et j'ai appris à boire un litre de gin sans tomber.

    Le patron de notre société, Iouri, c'était un ancien de l'armée rouge en Afghanistan qui ne pouvait plus rentrer en Russie. Après deux ans, on a découvert qu'il avait une autre structure comme la nôtre, dans un autre pays, avec autant d'Ukrainiens.

    On était payé en cash, après onze mois. Et on avait un mois de vacances en Ukraine, on y allait avec l'argent caché dans le slip. Les clients aussi payaient le patron en cash, parfois en diamants. J'ai vu une fois 800 000 dollars sur la table. Iouri a changé de business. Aujourd'hui, il tient un hôtel en Afrique du Sud.

    LES ANTONOV, ÇA SE POSE PARTOUT

    Notre société était enregistrée nulle part. Iouri avait juste un compte aux Iles Caïmans. Mais elle était reconnue par Antonov Kiev, qui nous envoyait les pièces. Sauf qu'il fallait partager les revenus avec eux. Parfois, on recevait des pièces pourries - qu'est-ce qu'on en a changé des numéros de série et repeint des pièces !

    L'atelier a déménagé au Mozambique, et puis on est revenu au Zimbabwe. Tout notre matériel tenait dans trois avions. Les ouvriers africains, on les laissait sur place et on en trouvait d'autres.

    Parfois, on allait dépanner des zincs qui ne pouvaient plus bouger. Notre AN-24 avait une autonomie de huit heures trente, avec ça tu vas où tu veux.

    J'ai dû faire dix ou quinze pays, mais pas beaucoup de grandes villes. Quand c'était dans la brousse, les types avaient fait la piste en coupant des arbres et en passant un coup de Caterpillar. Les Antonov, ça se pose partout.

    Une fois, en Somalie, je fumais une cigarette devant l'avion. Il y avait des mômes qui cherchaient de l'or dans une rivière à côté. Il y en a un qui est venu vers moi, il ne portait qu'une couverture trouée.

    Il m'a demandé à manger. J'ai dit qu'on avait des boîtes de conserve, mais que c'était 10 dollars. Alors de dessous sa couverture il a sorti une liasse de billets de 100 dollars, super épaisse. Il en a extrait un et m'a dit: « Ce sera dix boîtes” ». Je n'oublierai jamais cette scène.

    Après cinq ans, il y a eu le crash de trop. C'était des mecs qu'on connaissait bien. Ils sont passés réparer une fuite quand moi et mon équipe étions en vacances en Ukraine. Alors ils ont demandé à des Zimbabwéens.

    Au bout de deux semaines, leur AN-24 s'est écrasé. Ils ont tous cramé. J'ai pas eu le courage d'y retourner. Les règles de l'aviation, tu sais, elles sont écrites avec du sang.” »

    le monde

  • #2
    Quel désinformation franchoulliarde, s'il y a bien un zinc qui durant ces décennies à servit à tout et pour tous pays c'est l'antonnov, le meme le c130 n'a put etre aussi fiable, sobre , solide et pas cher.

    Commentaire


    • #3
      Quel désinformation franchoulliarde, s'il y a bien un zinc qui durant ces décennies à servit à tout et pour tous pays c'est l'antonnov, le meme le c130 n'a put etre aussi fiable, sobre , solide et pas cher.
      saha Danube , plus spécialistes en Antonov que l'ukrainien qui a servi des années en Afrique !

      ouech ra3ek fi la disparition du Boeing malaysien ?

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