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Sanctions contre la Russie : les Européens frappent moins fort que les Américains

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  • Sanctions contre la Russie : les Européens frappent moins fort que les Américains

    17.03.2014 à 17h54 | Mis à jour le 18.03.2014 à 01h06 | Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)

    Condamner sans exclure la négociation ; sanctionner sans rompre le dialogue : les sanctions contre 21 personnes (députés et responsables militaires russes, dirigeants de la Crimée) adoptées, lundi 17 mars, par l'Union européenne (UE) représentent sans doute le maximum de ce que les Vingt-Huit pouvaient produire à ce stade.

    Elles ne visent pas directement, contrairement à ce qui a été décidé à Washington, l'entourage de Vladimir Poutine. Elles ne visent pas non plus de hauts dirigeants économiques, comme les patrons de Gazprom ou Rosneft. Entre les pays du Sud, hostiles à une riposte trop rapide, et certains pays « réalistes » du Nord, hostiles à un ciblage indifférencié d'intérêts économiques et financiers, c'est, comme d'habitude, une ligne médiane qui a été tracée.

    Il fallait aussi faire taire, par exemple, les divergences entre Scandinaves et Français quant à un embargo sur les armes à destination de la Russie. Laurent Fabius s'est d'ailleurs débrouillé pour ne répondre à aucune question ni sur ce sujet ni sur d'autres : le Français s'est éclipsé en parlant, en tout et pour tout, une minute à sortie de la réunion des ministres des affaires étrangères, lundi après-midi, à Bruxelles...

    « NOUS NE POUVONS CHANGER LE STATUT DE LA CRIMÉE »

    La leçon ? Elle est résumée, sans beaucoup d'ambiguïté, par l'un des ministres concernés : « Soyons réaliste, hormis par une intervention militaire nous ne pouvons changer le statut actuel de la Crimée. »

    Les Européens se devaient donc de condamner les « procédés inacceptables » de Moscou, le référendum « illégal et illégitime » de dimanche et de réclamer la fin de la « spirale négative » enclenchée par M. Poutine.

    Mais, pour le reste, ils ont constaté, tous ensemble, que leur marge de manœuvre était réduite et qu'ils ne pourraient tabler que sur un espoir : que les dirigeants russes, confrontés à une baisse des investissements étrangers, une chute du rouble (« Il a perdu 20 % depuis le début de la crise », souligne le ministre luxembourgeois Jean Asselborn) et une menace de véritables sanctions économiques acceptent enfin le principe d'un dialogue sur l'avenir de l'Ukraine.

    ESPOIR

    Les Vingt-Huit - ou une partie d'entre eux du moins - veulent encore croire à l'hypothèse d'un groupe de coordination internationale, auquel même la Chine est favorable, soulignent-ils. Il inclurait la Russie, l'UE, le Conseil de l'Europe, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et des pays capables d'influencer Moscou.

    C'est parce que cet espoir subsiste que les ministres européens ont refusé, lundi, de passer à la « phase 3 » des sanctions, après la première qui a suspendu les projets de libéralisation des visas et des investissements et la deuxième - les mesures ciblées décidées lundi.

    Une incertitude demeure quant à la possibilité que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union, qui se réuniront jeudi 20 et vendredi 21 à Bruxelles, décrètent une extension des sanctions décidées jusqu'ici. « Tout dépendra de la réaction de Poutine », confirme une source diplomatique. Refusant, au stade actuel, les « mesures irrévocables », comme le dit l'un des ministres, les Européens laissent la porte entrouverte et insistent plutôt sur le fait qu'ils aideront financièrement l'Ukraine et veulent sécuriser son approvisionnement énergétique.

    Ils entendent, par ailleurs, envoyer rapidement plusieurs centaines d'observateurs de l'OSCE dans « l'ensemble des régions du pays » pour constater, notamment, si la Russie y procède à des infiltrations.

    Le Monde
    Vive le Polisario ! ....... Haba man haba, wa kariha man kariha
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