Triste, en Algérie,
Loin de sa patrie,
Sur sa galerie
La Dame rêvait….
Plus rêveur, et presque
Aussi romanesque,
Au balcon mauresque
L’Arabe arrivait.
— « Quel vent de la plaine
» Dans Alger t’amène,
» D’un burnous de laine
» Bédouin mal vêtu?
» Lorsque tu t’évades
» Des tentes nomades,
» Sous nos mille arcades
» Bédouin que veux-tu?
» Par la ville blanche
» Où l’amitié franche
« Jamais ne s’épanche,
Qui te pousse, hélas !
Laissant tes fontaines,
Tes forêts de chênes,
Poursuis-tu des haines
Si loin de l’Atlas!
Viens-tu par bravade
Tenter l’escalade,
Quand la fusillade
Te menace au loin?
Traversant les fleuves
Et nos villes neuves
Sans que tu t’émeuves,
Que veux-tu, Bédouin?
— » Je veux une femme,
» Un coursier plein d’âme, »
Une bonne lame!
— » Fuis cette cité!
» Le cheval s’y cabre;
» L’air rouille le sabre.
» Et l’ardent cinabre
» Farde la beauté. »
Le fils du Kabyle
Quitte alors la ville.
Du Irais péristyle
On le suit des yeux….
Il poursuit son rêve:
Houri, coursier, glaive.
Mais sur quelle grève
Trouvera-t-il mieux?
Poèmes algériens et récits légendaires Par Victor Bérard – 1858.
Loin de sa patrie,
Sur sa galerie
La Dame rêvait….
Plus rêveur, et presque
Aussi romanesque,
Au balcon mauresque
L’Arabe arrivait.
— « Quel vent de la plaine
» Dans Alger t’amène,
» D’un burnous de laine
» Bédouin mal vêtu?
» Lorsque tu t’évades
» Des tentes nomades,
» Sous nos mille arcades
» Bédouin que veux-tu?
» Par la ville blanche
» Où l’amitié franche
« Jamais ne s’épanche,
Qui te pousse, hélas !
Laissant tes fontaines,
Tes forêts de chênes,
Poursuis-tu des haines
Si loin de l’Atlas!
Viens-tu par bravade
Tenter l’escalade,
Quand la fusillade
Te menace au loin?
Traversant les fleuves
Et nos villes neuves
Sans que tu t’émeuves,
Que veux-tu, Bédouin?
— » Je veux une femme,
» Un coursier plein d’âme, »
Une bonne lame!
— » Fuis cette cité!
» Le cheval s’y cabre;
» L’air rouille le sabre.
» Et l’ardent cinabre
» Farde la beauté. »
Le fils du Kabyle
Quitte alors la ville.
Du Irais péristyle
On le suit des yeux….
Il poursuit son rêve:
Houri, coursier, glaive.
Mais sur quelle grève
Trouvera-t-il mieux?
Poèmes algériens et récits légendaires Par Victor Bérard – 1858.