Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Infarctus : les femmes moins vite soignées que les hommes

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Infarctus : les femmes moins vite soignées que les hommes

    Les femmes qui arrivent aux urgences pour une suspicion d'infarctus du myocarde sont moins vite diagnostiquées que les hommes, selon une étude canadienne.
    Le stéréotype sexiste qui veut que les femmes se plaignent pour un rien et que les hommes souffrent en silence aurait-il des conséquences sur le comportement des médecins aux urgences? C'est la question que s'est posée la Canadienne Louise Pilote. Avec son équipe du McGill University Health Center de Montréal et l'aide de plus d'une vingtaine d'hôpitaux disséminés au Canada, en Suisse et aux États-Unis, elle a analysé la situation de 1123 patients jeunes (moins de 56 ans) ayant été hospitalisés pour un accident cardiaque sévère (syndrome coronarien aigu).

    Plus une femme est féminine, moins elle est traitée vigoureusement

    À première vue, ce biais inconscient (ou pas!) conduit en effet à minimiser les symptômes que présente une femme puisqu'elles ne sont que 29 % à avoir un électrocardiogramme (ECG) en moins de 10 minutes, alors que c'est le cas de 38 % des hommes. Pire encore, moins d'une femme sur trois bénéficie d'une fibrinolyse (destruction, par des médicaments injectables, du caillot responsable de l'accident cardiaque) en moins de 30 minutes. Le plus étonnant est que plus la patiente affiche des traits de caractère réputés féminins (gentillesse, douceur…), et moins elle a de chances d'avoir une angioplastie (dilatation de l'artère obstruée au bloc opératoire par radiologie interventionnelle) en moins de 90 minutes lorsqu'une artère est obstruée. Comme si le cardiologue hésitait davantage qu'à un homme à lui imposer un traitement vigoureux!

    L'anxiété met le médecin sur une fausse piste

    Paramètre important: le risque que les symptômes d'une femmes soient sous-estimés vient surtout de celles qui manifestent au départ une anxiété importante. Elles sont en effet moins nombreuses (24 %) à avoir leur ECG en moins de dix minutes que celles qui ne sont pas anxieuses (35 %). Une différence qu'on ne retrouve pas chez les hommes. Anxieux ou pas, un tiers d'entre eux bénéficieront bien d'un ECG dans les dix minutes.
    Mieux en France?

    Peut-on transposer ces résultats en France? Le Dr Thierry Mraovic, patron de SOS médecins à Dunkerque, reste dubitatif: «Il ne me semble pas qu'il y ait chez nous de différence significative entre la prise en charge des hommes et des femmes». De plus, les soins sont loin d'être optimaux au Canada. Les auteurs de l'étude remarquent en effet que «moins de la moitié des hommes et des femmes ont un ECG, une thrombolyse ou une angioplastie dans les délais convenables». La France est au contraire réputée pour son expertise en médecine d'urgence. «Grâce à la centralisation par le centre 15 et à la filière spécifique avec les unités Cardio, la fibrinolyse est devenue rare, supplantée par l'angioplastie en urgence», explique le Dr Mraovic.

    le figaro
Chargement...
X