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robots s'installent chez les particuliers

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    Ils sont quelque trois cents à être venus se présenter au public à Lyon. Trois cents robots, qui parlent, qui bougent, de toutes les tailles, couleurs et apparences au 4e salon Innorobo, qui se tient jusqu'à jeudi. «Il n'y a aura pas de grand soir de la robotique, telle une arrivée d'aliens humanoïdes, comme dans la série suédoise Real Humans, soutient Bruno Bonnell, président du Syndicat de la robotique de service professionnel et personnel (Syrobo), qui compte une centaine de membres. Les robots s'infiltreront aussi naturellement et rapidement dans notre vie quotidienne que l'iPhone, créé en 2007 seulement, et l'iPad, vendu depuis trois ans.»

    Contrairement à la robotique industrielle, la robotique dite de service est naissante. Le marché était estimé à 17 milliards d'euros en 2013, mais il devrait atteindre 100 milliards d'euros dès 2018, selon les prévisions de l'International Federation of Robotics (IFR) et la Commission européenne. Car les robots ont vocation à investir tous les domaines, du transport à la santé, en passant par l'agriculture, la défense et l'éducation.

    «Aujourd'hui, seulement 5000 personnes en France travaillent dans cette filière, mais en quatre ans la robotique a déjà créé plus d'emplois que l'Internet à son démarrage. Toutes les personnes qui se forment à la robotique trouveront un emploi», soutient Bruno Bonnell, qui a été chef de file du plan France Robots Initiatives du ministère du Redressement productif.

    Ce projet a récemment abouti à la création du fonds Robolution Capital, doté de 80 millions d'euros, qui doit contribuer à faire de la France l'une des cinq nations leaders dans le domaine d'ici 2020. «La France peut être une terre d'innovation, la Californie de l'Europe», selon Arnaud Montebourg, qui sait que la concurrence est rude. Le Japon, les États-Unis et l'Allemagne se battent déjà dans l'arène mondiale. Des géants comme Amazon et Google veulent aussi y entrer en force. Ce dernier a racheté pas moins de huit sociétés de robotique depuis les six derniers mois. «Les entreprises françaises peuvent gagner des médailles dans les JO de la robotique. Mais il faut se battre surtout sur le “cerveau” des robots, les logiciels qui font 80 % de la valeur», juge Bruno Bonnell.
    «Le robot est un objet qui peut vivre dans chaque salon, comme un téléviseur»

    Marc Dinee, directeur général Europe d'iRobot

    «Nous voulons démystifier la technologie. Le robot est un objet qui peut vivre dans chaque salon, comme un téléviseur. Depuis le succès de notre robot aspirateur Roomba, les consommateurs commencent à comprendre que la robotique, c'est pour aujourd'hui, pas demain», estime Marc Dinee, directeur général Europe d'iRobot, groupe américain fondé en 1997 et aujourd'hui le plus grand acteur de la robotique de services au monde.

    «Les enjeux sont énormes. Mais il y a paradoxalement encore beaucoup de robots qui sont de jolis objets de recherche mais qui n'ont pas de réels usages ou sont beaucoup trop chers», fait valoir Jérémie Koessler, directeur technique d'Awabot. Avec son robot de télésurveillance, cette société de Villeurbanne espère justement conquérir les Français, qui pourront se l'offrir dès Noël à un prix raisonnable. «Comme avec les imprimantes 3D, l'arrivée de robots à des prix accessibles au grand public a des conséquences positives pour nos robots à usage professionnel. Alors qu'on les vendait à l'unité, les premières commandes par dizaines commencent à arriver», note Raphaël Gorgé, PDG du Groupe Gorgé, qui a deux filiales dans la robotique (Eca Robotics et Cimlec).
    Le groupe RB3D, basé à Auxerre, aimerait justement franchir le pas du robot industriel au robot grand public. «Nous travaillons depuis 2009 sur des exosquelettes, qui seront commercialisés en 2016 ou 2017, explique Aurélie Riglet, chef du projet. Après des tests avec l'armée, on a mis au point une version qui peut être utilisée dans le bâtiment, par exemple. L'ouvrier doit pouvoir le ranger dans sa camionnette et le mettre seul pour l'aider à porter des sacs de ciment, par exemple.» C'est sur le même modèle de coopération entre l'homme et la machine que la société montpelliéraine Medtech a construit Rosa, utilisée pour des opérations par des chirurgiens du monde entier.
    «Il peut faire les courses»

    Mais un tout nouveau créneau, le robot comme compagnon de vie, voit aussi le jour. «Avec ses 80 cm, Nao est trop petit pour ouvrir des portes ou exécuter des tâches à la maison. Mais il peut faire la conversation ou apprendre les tables aux enfants. En France, 150 lycées apprennent déjà grâce à lui la programmation de façon ludique», explique Marine Fabre, directrice de la communication d'Aldebaran Robotics. À ce jour, 5000 exemplaires de cet humanoïde ont été vendus dans 70 pays, essentiellement à des programmateurs.

    Le robot coréen Atti, qui a vocation à être commercialisé en France par Big Robots, se positionne, lui, comme un assistant de parents. «Il pourra apprendre l'orthographe ou encore l'anglais aux enfants de 5 à 8 ans. Sa caméra intégrée reliée au smartphone permet aussi de surveiller l'enfant depuis une autre pièce», explique François Ducrot, fondateur de Big Robots. Son robot Carewin (marque Moneual), qui sort les acariens des draps, est vendu depuis quelques semaines. De même que son gyropode Ninebot, plus léger et à un prix plus accessible que la concurrence. «On peut l'appeler avec son smartphone et l'envoyer faire des courses chez le boucher ou même chercher les enfants à l'école, car la réglementation pour piétons s'applique à lui», dit François Ducrot. Pour d'autres robots, les lois devront évoluer, comme cela a déjà été le cas pour les drones. La voiture sans chauffeur, par exemple, développée par Google entre autres, ne peut pour l'instant pas encore être immatriculée en France

    le figaro
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