Place Maïdan, l'annexion officielle de la Crimée par la Russie n'est pas une surprise. Mais les Ukrainiens attendent d'abord la reprise économique.
Cet après-midi, sur Maïdan, un écran géant diffuse des images sans ambiguïté. Elles sont à la gloire des jeunes hommes qui ont répondu présents à l'appel du gouvernement provisoire pour participer aux forces d'autodéfense. Ces images va-t-en-guerre montrent un petit groupe de combattants de Maïdan qui apprennent le maniement des armes - fusils-mitrailleurs, révolvers - dans une caserne militaire située à une vingtaine de kilomètres en dehors de la capitale. Il y a aussi cette image d'un char qui tire un missile sur une cible lointaine. Un officier se lance ensuite dans un long monologue pour expliquer qu'un bon entraînement militaire, c'est la base d'une armée solide...
Malgré le rattachement officiel de la Crimée à la Russie et la colère sourde des Ukrainiens, ceux qui regardent les images sur Maïdan ne croient pas du tout à l'imminence d'une guerre entre Moscou et Kiev. Dimitiri, 35 ans, ouvrier au chômage de la région d'Ivano-Frankivsk, est sur la place de l'Indépendance depuis bientôt deux mois. Il n'est rentré que deux fois chez lui, quelques jours. Mais il ne se voit pas prendre les armes contre la Russie. "Poutine est une crapule. Il veut nous punir d'avoir fait fuir son petit toutou Ianoukovitch. Mais comment imaginer que nous allons lui reprendre la Crimée."
Natia, une jeune activiste, qui étudie l'art et a participé à de nombreuses manifestations, est du même avis. "Ce sont les États-Unis et l'Europe qui peuvent faire comprendre à Poutine qu'on ne s'empare pas de territoires comme ça. Nous sommes au XXIe siècle. Il n'a pas compris ça. Mais si Obama exerce une vraie pression sur la Russie, Poutine va vite comprendre que l'Union soviétique est morte."
"Il faut surtout du travail"
Dans la rue, les vendeurs de petits drapeaux et de posters à la gloire des combattants ne font plus guère recette. Beaucoup des passants viennent encore se recueillir, allument des bougies qu'ils placent aux pieds des petits autels et des arbres sur lesquels ont été collées des photos des martyrs de Maïdan. Mais la plupart veulent surtout que le gouvernement intérimaire fasse repartir la machine économique. "Tout est arrêté depuis plusieurs mois. La situation est très dure, les prix augmentent. Il ne faut pas laisser tomber la Crimée. Mais il faut surtout du travail", explique cet homme entre deux âges qui, avec sa femme, fait vivre trois personnes : sa mère âgée qui ne touche qu'une toute petite retraite et ses deux enfants.
À 50 mètres de Maïdan, deux députés tiennent une conférence de presse dans un centre de presse improvisé. Guenadiy Zubko, élu de la région de Zhytomyr, attend beaucoup de l'Europe. "Nous devons nous rapprocher le plus vite possible sous une forme ou sous une autre de l'Union européenne pour éviter que Poutine tente de déstabiliser l'est du pays. Il y a actuellement des groupes de provocateurs qui veulent jeter de l'huile sur le feu et continuer à déstabiliser le pays. Nous n'avons pas besoin de ça." Et le député d'annoncer que les habitants de Crimée qui ont participé au référendum pour le rattachement à la Russie risquent de déchanter assez vite. "Ils vont se rendre compte que Poutine et les autorités illégitimes ne feront rien pour eux."
le point
Cet après-midi, sur Maïdan, un écran géant diffuse des images sans ambiguïté. Elles sont à la gloire des jeunes hommes qui ont répondu présents à l'appel du gouvernement provisoire pour participer aux forces d'autodéfense. Ces images va-t-en-guerre montrent un petit groupe de combattants de Maïdan qui apprennent le maniement des armes - fusils-mitrailleurs, révolvers - dans une caserne militaire située à une vingtaine de kilomètres en dehors de la capitale. Il y a aussi cette image d'un char qui tire un missile sur une cible lointaine. Un officier se lance ensuite dans un long monologue pour expliquer qu'un bon entraînement militaire, c'est la base d'une armée solide...
Malgré le rattachement officiel de la Crimée à la Russie et la colère sourde des Ukrainiens, ceux qui regardent les images sur Maïdan ne croient pas du tout à l'imminence d'une guerre entre Moscou et Kiev. Dimitiri, 35 ans, ouvrier au chômage de la région d'Ivano-Frankivsk, est sur la place de l'Indépendance depuis bientôt deux mois. Il n'est rentré que deux fois chez lui, quelques jours. Mais il ne se voit pas prendre les armes contre la Russie. "Poutine est une crapule. Il veut nous punir d'avoir fait fuir son petit toutou Ianoukovitch. Mais comment imaginer que nous allons lui reprendre la Crimée."
Natia, une jeune activiste, qui étudie l'art et a participé à de nombreuses manifestations, est du même avis. "Ce sont les États-Unis et l'Europe qui peuvent faire comprendre à Poutine qu'on ne s'empare pas de territoires comme ça. Nous sommes au XXIe siècle. Il n'a pas compris ça. Mais si Obama exerce une vraie pression sur la Russie, Poutine va vite comprendre que l'Union soviétique est morte."
"Il faut surtout du travail"
Dans la rue, les vendeurs de petits drapeaux et de posters à la gloire des combattants ne font plus guère recette. Beaucoup des passants viennent encore se recueillir, allument des bougies qu'ils placent aux pieds des petits autels et des arbres sur lesquels ont été collées des photos des martyrs de Maïdan. Mais la plupart veulent surtout que le gouvernement intérimaire fasse repartir la machine économique. "Tout est arrêté depuis plusieurs mois. La situation est très dure, les prix augmentent. Il ne faut pas laisser tomber la Crimée. Mais il faut surtout du travail", explique cet homme entre deux âges qui, avec sa femme, fait vivre trois personnes : sa mère âgée qui ne touche qu'une toute petite retraite et ses deux enfants.
À 50 mètres de Maïdan, deux députés tiennent une conférence de presse dans un centre de presse improvisé. Guenadiy Zubko, élu de la région de Zhytomyr, attend beaucoup de l'Europe. "Nous devons nous rapprocher le plus vite possible sous une forme ou sous une autre de l'Union européenne pour éviter que Poutine tente de déstabiliser l'est du pays. Il y a actuellement des groupes de provocateurs qui veulent jeter de l'huile sur le feu et continuer à déstabiliser le pays. Nous n'avons pas besoin de ça." Et le député d'annoncer que les habitants de Crimée qui ont participé au référendum pour le rattachement à la Russie risquent de déchanter assez vite. "Ils vont se rendre compte que Poutine et les autorités illégitimes ne feront rien pour eux."
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