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Pitié pour ce pays !

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    Pitié pour ce pays !
    Kamel DAOUD - Quotidien d'Oran

    Démission chez les patrons du FCE (Forum des chefs d'entreprises) où le vote à main levée pour soutenir Bouteflika a été photographié pour qui de droit. Pression du Khalifa bis d'Alger, connu pour ses liens avec le Frère. Insultes malencontreuses et grossières de l'ex-Premier ministre, directeur de campagne de Bouteflika. Dérives sur l'ENTV avec le désormais fameux «entre l'Algérie et la démocratie que choisissez-vous ?».

    «Avant Bouteflika, on n'avait même pas de café» verdict de cette espèce de monstruosité politique qu'ont enfanté 15 ans de rente et d'argent gratuit et de larbinisme. Arrestation d'un militant journaliste «anti» à Batna. Descente dans une TV qui dit non et argent pour des TV nouvelles qui disent «encore». Surveillance policière discrète sur des journalistes. Attaques des TV Hassan III sur ceux qui pensent autrement. Catastrophe à Ghardaïa avec cet émouvant appel de smozabiest venus à Alger demander la sécurité. Réveil des vieilles cartographies entre Chaouias, Kabyles, gens du Sud, Mozabites, «Arabes» et Targuis. «Que Dieu maudisse les gens qui ne nous aiment pas», lance un Benyounès. Dérives verbales, insultes et violence et mépris.

    Et dans sa tombe, la vieille question de Mohammed Boudiaf : «Où va l'Algérie ?».

    Et là, debout face au mur, je ne suis pas dans l'opposition, le mouvement «Barakat» ou l'anti-boutefliksime.

    Je suis dans la peur et la colère.

    On mène ce pays vers sa fin pendant qu'on lui montre la lune et des sacs de semoule. On le détruit. Jour après jour, sous nos yeux.

    On peut être pour Bouteflika, et c'est un droit en démocratie. Mais pas avec l'insulte. Pas avec le mépris. Pas avec autant d'amateurisme et d'irresponsabilité.

    On peut saluer le bilan de l'homme et voir en lui la sécurité et la stabilité. Mais pas en détruisant ce pays, doucement, et en poussant les autres à la radicalisation.

    On peut soutenir cet homme et sa vision. Mais pas en arrêtant des gens, en fermant des TV et en insultant les Algériens.

    Cela fait peur que, pour un seul mandat de cinq ans, on détruit cinquante ans d'indépendance.

    Cela ne vaut pas la peine.

    On peut y perdre tous et il n'y a pas assez d'avions pour qu'on puisse fuir tous en même temps.

    Cela fait peur cet égoïsme monstrueux. Cet amateurisme dans les propos. Ce manque de sens de grandeur et de responsabilité. Cette suffisance qu'ont les gens de Bouteflika.

    Que l'on nous prenne, de force ou de gré, un autre mandat de cinq ans, on le sait déjà et Saâdani a déjà annoncé le chiffre de 60%. Mais pas au prix de ce pays. Il est le seul que nous possédions. Cela fait des siècles qu'on attend. Nos ancêtres doivent autant nous jalouser qu'avoir pitié de notre sort.

    Que Bouteflika s'impose ou soit choisi ou fraude ou se fasse élire honnêtement, mais par Dieu, qu'il nous évite ses hommes, son Khalifa, ces méthodes de coupeurs de routes et cet amateurisme dans les propos et la manière. Qu'il prenne ses cinq ans et qu'il ne touche pas nos cinquante ans de nation enfin venue au monde. Car là, il risque de nous emporter avec lui.
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