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La Croix : ‘L’Algérie, l’un des systèmes politiques les plus opaques au monde’

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  • La Croix : ‘L’Algérie, l’un des systèmes politiques les plus opaques au monde’

    Courte vue à Alger

    La tension monte à l’approche de l’élection *présidentielle du 17 avril.


    18/3/14 -

    L’un des systèmes politiques les plus opaques au monde se trouve à seulement deux heures d’avion de Paris. Les cercles du pouvoir algérien sont en effet une énigme pour les observateurs les plus avisés. Des instances exécutives et législatives semblent incarner un semblant de démocratie. Mais les organes décisionnaires sont ailleurs, à la croisée des services de renseignement, de l’armée et de clans établis depuis la guerre d’indépendance, il y a plus de cinquante ans.
    La population algérienne a régulièrement cru que cet édifice verrouillé, alimenté par des réseaux clientélistes et par le contrôle de la manne pétrolière, s’ouvrirait pour permettre un renouvellement des élites et une meilleure prise en compte de ses attentes. La prochaine élection présidentielle, prévue le 17 avril, semblait offrir cette possibilité. Mais le scrutin paraît déjà bouclé dès lors que le chef de l’État sortant, Abdelaziz Bouteflika, victime l’an dernier d’un accident vasculaire cérébral, a décidé de se représenter pour un quatrième mandat, à l’âge de 77 ans.
    Le système semble choisir la sécurité. À l’aune des événements qui secouent les pays voisins, du Mali à la Syrie en passant par la Libye et l’Égypte, la nécessité peut sembler vertu. Mais cette stratégie peut conduire à l’enlisement. Une société fragmentée et dynamique comme celle qui se développe en Algérie a besoin d’espaces de débat, de compétition entre des projets politiques concurrents – comme en Tunisie. Les violences qui secouent depuis plusieurs jours la ville de Ghardaïa sont révélatrices de ces fractures qui se réveillent brusquement. Des affrontements y ont fait trois morts samedi dernier. À Alger, les opposants protestant contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika – lors de manifestations souvent interdites – sont strictement encadrés.
    Aux aguets, le régime mise sur le souvenir glaçant de la guerre civile, qui fit des dizaines de milliers de morts dans les années 1990, et sur la redistribution des revenus du pétrole pour calmer les frustrations sociales. Mais s’il sait comment se maintenir, il semble incapable de projeter le pays dans l’avenir.


    Jean-Christophe Ploquin
    Dernière modification par Serpico, 19 mars 2014, 16h41.
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