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Les cerveaux russes envisagent d'émigrer

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  • Les cerveaux russes envisagent d'émigrer

    Les sondages publics montrent que les dispositions des Russes à émigrer se renforcent. Notamment, parmi les jeunes. La fuite des cerveaux continue. Les experts reconnaissent que le partenariat avec les compatriotes installés à l’étranger pourrait profiter au développement de l’innovation en Russie. Mais, avant tout, il est nécessaire de travailler avec ceux qui ne sont pas partis.

    Une tenace envie de partir

    Mi-juin, l’Institut de sociologie de l’Académie des sciences de Russie et la Fondation Friedrich Ebert en Russie on présenté un grand rapport "20 ans de réformes vus par les Russes." Hormis les opinions des Russes sur le climat social, économique et politique, les sociologues ont déterminé à quel point les gens étaient disposés à partir. Les résultats se sont avérés pessimistes. Près de la moitié de la population russe a reconnu qu’elle souhaiterait partir à l’étranger définitivement, temporairement pour travailler ou au moins y accomplir un stage.

    Les sociologues font remarquer que la part de ceux qui voudraient partir à l’étranger a considérablement augmenté au cours des dix dernières années. Aujourd’hui, 13% des Russes souhaiteraient quitter la Russie. En 2001, selon le rapport de l’Académie des sciences de Russie, ils n’étaient que 6,5%. Parmi les Russes titulaires de diplômes d'études supérieures ayant un emploi, 15% voudraient émigrer. Et seulement 39% des Russes ne veulent pas vivre ailleurs qu’en Russie.

    Les statistiques officielles confirment également le renforcement des dispositions à partir au cours des dernières années. Selon l’agence russe de statistiques Rosstat, le nombre de personnes parties pour travailler provisoirement à l’étranger a pratiquement doublé, en passant de 45.760 personnes en 2000 à 73.130 personnes en 2008. Et près de 60% de ceux qui ont conclu en 2008 des contrats avec des employeurs étrangers sont des Russes âgés entre 16 et 39 ans. Les Russes âgés entre 40 et 49 ans représentent 25%.

    Selon les estimations plus récentes du chef du Service fédéral des Migrations (FMS) de la Fédération de Russie, Konstantin Romadonovski, chaque année plus de 300.000 Russes quittent la Russie, dont 40.000 partent s’installer définitivement à l’étranger.

    Selon les statistiques, très souvent les professionnels qui partent travailler à l’étranger appartiennent au secteur technique et technologique: les ingénieurs, les mécaniciens, les techniciens, les préparateurs, les architectes, les planificateurs de réseaux de transport. Parmi les représentants des spécialités ouvrières, les plus concernés sont les conducteurs de trains, les soudeurs, les spécialistes de découpage au chalumeau et les cuisiniers.

    La crise et les technologies contribuent à la mobilité

    Les experts constatent qu’au cours des dernières années les Russes ont commencé à perdre la foi dans le futur bien-être du pays. "La population ne croit pas aux perspectives de son pays, et c’est le facteur le plus incitatif à l'émigration", estime Sergueï Smirnov, directeur de l’Institut de la politique sociale et des programmes socioéconomiques du Haut collège d’économie.

    La crise a aggravé la situation. Aujourd’hui, seulement un quart de la population russe, selon les études des sociologues de l’Académie des sciences de Russie, estime qu’elle a de bonnes opportunités d’autoréalisation dans son domaine professionnel, et seulement une personne sur cinq considère sa situation professionnelle comme correcte.

    Les Russes ne veulent pas et n’ont pas toujours la possibilité de se battre pour un avenir meilleur en Russie, malgré les étendues infinies du pays. Selon Natalia Tikhonova, directrice adjointe de l’Institut de sociologie de l’Académie des sciences de Russie, les Russes sont devenus moins mobiles à l’intérieur du pays, car pour la majorité, se déplacer n’est pas économiquement justifié. Les prix du logement dans les grandes villes russes, où il est encore possible de trouver du travail, ne permettent même pas aux Russes de penser à déménager de la province vers les mégapoles. Par contre, selon Natalia Tikhonova, "une réaction naturelle apparaît: l’envie de partir dans un autre pays."

    La hausse des opportunités ou la crise?

    Toutefois, Elena Tiourioukanova, directrice du Centre d’études des migrations, estime que ce n’est pas l’aggravation de la situation, mais l’augmentation des opportunités qui contribue à la hausse des dispositions à émigrer.

    "La Russie est un pays ouvert, le développement des technologies de l’information contribue à la mobilité de la population, beaucoup de gens ont acquis une certaine expérience leur permettant de déménager dans un autre pays", a expliqué à RIA Novosti Natalia Tiourioukanova.

    Selon elle, les dispositions à émigrer élevées parmi les spécialistes prometteurs ne sont pas caractéristiques seulement de la Russie, mais également de la majorité des pays européens développés.

    Néanmoins, pour la Russie en tant que pays qui tente de suivre la voie du développement de l’innovation, cette tendance est tout de même dangereuse, estiment les experts, en ajoutant cependant qu’il n’y a pas encore de raisons de paniquer concernant la hausse des dispositions à émigrer.

    "50% veulent partir, seulement 5-7% partiront, mais ce n’est pas critique. Du point de vue du progrès, la Russie est en retard, et cela conduit à la fuite des cerveaux, déclare Sergueï Smirnov. Si elle continue, la Russie aura une économie basée sur les matières premières, elle deviendra une société de consommation avec des revenus convenables, règlera le problème de la pauvreté, mais il sera inutile de prétendre au titre du leader mondial dans le secteur d’innovation."

    Mercredi, le 29 juin, à Kazan a été ouvert le second congrès des compatriotes destiné à développer la coopération avec les scientifiques russophones qui travaillent à l’étranger. Les fonctionnaires espèrent que les membres da la diaspora russe qui travaillent déjà à l’étranger pourraient contribuer au développement des innovations dans le pays.

    "Mais il sera probablement difficile de faire revenir les spécialistes talentueux établis à l’étranger et de les inciter à travailler sur les projets russes", estime Sergueï Smirnov. Selon lui, il est nécessaire de créer un système de "chasseurs de têtes" pour les jeunes chercheurs dont la mission serait de déceler les talents afin de leur trouver des emplois appropriés.

    Selon le directeur de l’Institut de la politique sociale et des programmes socioéconomiques du Haut collège d’économie, il n’est possible de stopper la fuite des cerveaux russes qu’en créant pour les spécialistes prometteurs les mêmes conditions de travail qu’en Occident.

    Par Marina Selina, RIA Novosti
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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