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Crise de Crimée: "La solution pourrait passer par la finlandisation de l'Ukraine"

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  • Crise de Crimée: "La solution pourrait passer par la finlandisation de l'Ukraine"

    Après le référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie, dimanche, les Occidentaux ont décidé de sanctionner des responsables russes et ukrainiens. Arnaud Dubien*, spécialiste de la Russie, fait le point sur les risques que font peser cette montée des tensions.



    Le résultat du référendum en Crimée n'est pas une surprise...


    Non, en effet. On peut reprocher le délai très court de son organisation, ou le fait que des hommes en arme patrouillaient dans la péninsule au moment du scrutin. Mais la population aurait de toute façon voté dans ce sens. N'oublions pas que la Crimée a connu de fortes pulsions irrédentistes au lendemain de l'indépendance de l'Ukraine, entre 1992 et 1995. A l'époque, la péninsule était dotée d'un président, et les autorités souhaitaient, déjà, le rattachement à la Russie.

    Quelle pourrait être l'étape suivante ?


    Les autorités de Crimée vont demander le rattachement à la Russie. Le 21 mars, les députés de la Douma russe doivent examiner un texte de loi permettant d'incorporer le territoire dans la Fédération de Russie. Dans le même temps, les ministères russes ont commencé à étudier les mesures qui permettront ce rattachement: adoption du rouble, rattachement au système bancaire russe, prise en charge des retraites, de la fourniture d'eau ou d'électricité...
    Reste à savoir si Vladimir Poutine signera tout de suite la loi de rattachement de la Crimée à la Russie ou la gardera sous le coude, comme un atout, pour conserver une marge de manoeuvre en vue d'hypothétiques négociations avec les Occidentaux ou avec le président ukrainien qui sortira des urnes le 25 mai. Ceci dit, les derniers développements indiquent plutôt un scénario rapide et radical. Comme si le Kremlin avait décidé de passer en force et de ne pas chercher à minimiser la portée du refroidissement avec l'Occident. Comme si la Russie, au fond, ne croyait plus beaucoup aux relations avec l'Europe telles qu'elles se sont mises en place depuis une quinzaine d'années.

    Vous estimez que les Pays occidentaux ont commis des maladresses dans la gestion de la crise en Ukraine...


    Oui. On assiste à un dialogue de sourds entre Moscou, les Européens et les Américains. Les Etats-Unis prônent les sanctions les plus dures, parce qu'ils sont moins exposés économiquement en Russie. Les grands pays d'Europe comme l'Allemagne et la France font preuve de plus de prudence à ce stade. Ils savent que des sanctions sont à double tranchant. Les grands groupes industriels européens sont d'ailleurs montés au créneau pour prévenir des risques que cela entrainerait pour les économies de nos pays. Mais d'autres pays, aux tropismes historiques et géopolitiques différents (Pologne, Suède), sont depuis de longs mois sur une ligne plus offensive à l'égard de Moscou. De fait, la Commission européenne s'est laissée entraîner sur cette ligne et a fait ce que l'on reprochait aux Russes: ingérence et exigence, vis-à-vis de l'Ukraine, d'un choix exclusif (Ouest ou Est). Précisément ce que ce pays fragile avait réussi à éviter depuis 1991 et ne pouvait se permettre.

    Quelles seront les conséquences de ce durcissement pour la Russie ?


    L'économie russe pâtirait de sanctions et des risques de désinvestissement, mais aussi d'un possible effondrement de l'Ukraine, son cinquième partenaire commercial. Les estimations de l'impact vont de 1 à 3% de points de PIB pour les plus pessimistes. La tension pèse aussi sur la société russe comme en témoigne le raidissement contre les médias et les opposants ces derniers jours. Pour autant, les manifestations, samedi à Moscou contre la politique de Poutine en Ukraine, témoignent de la maturité, de la complexité de la société russe. Il faut rappeler une évidence : la Russie est un pays ouvert depuis la perestroïka de Gorbatchev. Même s'il le souhaitait, Vladimir Poutine ne pourrait y instaurer une dictature.
    Cette crise fait planer la menace d'une nouvelle guerre froide entre l'Europe et à la Russie...
    A l'extérieur de la Russie, on n'a pas assez pris conscience de l'importance que représente l'Ukraine pour les Russes. Moscou estime que ses intérêts vitaux sont engagés dans cette affaire. Raison pour laquelle le Kremlin ne reculera pas, sanctions ou pas.
    Une partie des concepteurs du Partenariat oriental à Bruxelles adoptent une posture idéologique, sont quasiment dans une croisade anti-russe
    La Commission européenne a trop insisté auprès de l'Ukraine pour qu'elle fasse un choix tranché entre l'accord de Partenariat oriental [de l'UE] et l'alliance avec la Russie. Une partie des concepteurs du Partenariat oriental à Bruxelles adoptent une posture idéologique, sont quasiment dans une croisade anti-russe.
    Moscou joue aussi un jeu risqué. On assiste à un changement net de discours et de pratique vis-à-vis de l'Occident. Au-delà des fluctuations, la relation avec l'Europe était la priorité du Kremlin depuis la présidence de Mikhaïl Gorbatchev [à la tête de l'URSS entre 1985 et 1991]. Son successeur Boris Eltsine a accepté le principe de l'intangibilité des frontières, au moment du démantèlement de l'URSS en 1991, ce qui n'allait pas de soi. Cette ligne a tenu jusqu'en 2014. Désormais, la Russie s'éloigne de l'Europe. Elle n'accepte plus les règles du jeu de l'Occident.
    Les rappels de Washington ou de Bruxelles à la légalité et aux négociations n'émeuvent guère Vladimir Poutine
    La crise ukrainienne a modifié la donne et réveillé les frustrations nées de plusieurs crises diplomatiques récentes au cours desquelles la Russie s'est sentie flouée: l'élargissement de l'OTAN à l'est, l'indépendance du Kosovo, l'intervention militaire américaine en Irak ou le bouclier américain antimissile. Lors de ces événements, les Russes ont eu le sentiment que les Occidentaux faisaient preuve de doubles standards en matière de droit international. Les rappels de Washington ou de Bruxelles à la légalité et aux négociations n'émeuvent guère Vladimir Poutine. Pour ce dernier, le non-respect des accords du 21 février négociés par trois ministres européens à Kiev, le rôle - certes pas prédominant, mais bien réel - d'éléments extrémistes le 22 février et la perspective de voir l'Ukraine basculer irrémédiablement dans la sphère d'influence de l'OTAN et de l'UE a précipité les choses.

    Comment sortir de l'engrenage?


    Russes et Occidentaux doivent veiller à ne pas prendre de mesures irréversibles. Une solution pourrait être trouvée par la "finlandisation" de l'Ukraine, le maintien du pays en tant qu'Etat-tampon neutre entre la Russie et l'UE/OTAN. Cette ligne s'appuierait d'ailleurs, comme l'ont montré plusieurs sondages récents, sur une opinion publique ukrainienne largement favorable à une relation équilibrée avec l'Est et l'Ouest.



    * Arnaud Dubien est président de l'Observatoire franco-russe.




    L'express

  • #2
    Kiev a par ailleurs décidé de sortir de la Communauté des États indépendants, qui regroupe notamment onze ex-Républiques soviétiques.
    Ce qui équivaut à sortir de la Finlandisation.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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    • #3
      @zek

      ca n'as aucune valeur puisque c'est un gouvernement provisoire qui n'a aucune légitimité , après les élections on en reparlera ...

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      • #4
        Avant de parler de "finlandisation" il faut rappeller que les rouges avaient été exterminés par les blancs en Finlande.. la guerre civile était la base de construction de la Finlande complétement détruite par les Russes. Pour finir avec le cancer soviétique ils avaient rasé de chez eux la pensée soviétique. C'est ce que doit faire l'Ukraine malheureusement, envoyer ceux qui veulent du putinisme chez eux. Et pour ceux qui ne savent pas ce que ressentent les Finlandais envers les Russes, ils doivent aller faire un tour dans la région.
        Les sondages chez les Finlandais pour un "oui" ou un "contre" OTAN a grimpé de 26% à 47% de oui.. Si les autorités voient la necéssité de rejoindre l'OTAN une fois la majorité est atteinte, ils organiseront un réferendum.
        Pas à la tique ..

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        • #5
          citation.
          Les sondages chez les Finlandais pour un "oui" ou un "contre" OTAN a grimpé de 26% à 47% de oui.. Si les autorités voient la necéssité de rejoindre l'OTAN une fois la majorité est atteinte, ils organiseront un réferendum.
          __________________


          Avec se qui se passe en Ukraine les Finlandais au prochain sondage vont se retrouvé a deux pelé et trois tondu a vouloir intégré l'OTAN .
          Aller GO GO GO USA .
          VIVE POUTINE...

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