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Crise Russie-Ukraine : L’Algérie coincée entre deux partenaires stratégiques

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  • Crise Russie-Ukraine : L’Algérie coincée entre deux partenaires stratégiques

    S’il paraît bien loin de l’Algérie, le conflit russo-ukrainien en Crimée met à nu la dépendance de l’ANP envers la Russie et ses relations privilégiées avec Kiev. La complexité du marché de l’armement mondial et son imbrication avec les impératifs diplomatiques et géostratégiques montrent la fragilité de l’armée algérienne et l’impératif besoin en autonomie industrielle.

    Le 17 février 2008, lorsque le Kosovo déclare son indépendance de la Serbie, des dizaines de pays reconnaissent le petit Etat, musulman et albanophone, des Balkans. Aujourd’hui encore, l’Algérie campe sur ses positions : la non-reconnaissance du Kosovo, les relations entre Alger et Belgrade, civiles et militaires, étant excellentes. Qu’en est-il de la crise en Crimée et de la guerre qui couve entre la Russie et l’Ukraine ? L’ANP se retrouve coincée entre deux partenaires stratégiques, qui eux-mêmes sont interdépendants en matière de défense. Se prononcer envers l’une ou l’autre des parties serait une véritable catastrophe pour l’armée algérienne qui pourrait perdre une source d’approvisionnement en armes ou un accès à la pièce de rechange, à la formation du personnel et à la maintenance de ses équipements de pointe.

    Selon le rapport annuel de l’Institut de Stockholm pour la recherche sur la paix (SIPRI), paru le 17 mars et couvrant les achats d’armes mondiaux durant la décennie 2004-2013, l’Algérie figure à la 10e position du classement international, la Russie étant son principal fournisseur avec 91% de parts de marché. Marine, aviation, forces terrestres, tous les corps d’armée restent dépendants de Moscou. Si l’Ukraine n’a qu’une portion congrue des marchés d’armement vers l’Algérie, il n’en reste pas moins que l’ANP compte sur le complexe militaro-industriel de Kiev pour des équipements sensibles.

    Unique en Afrique

    L’Algérie importe, par exemple, des missiles Air-Air R27 qui vont sur ses Mig 29 et Su 30, de chez Artem, fait réparer ses Mig 25 et d’autres avions chez Migremont et a récemment déployé un radar de contrôle aérien RSP 10 d’Aerotechnica, à Constantine après le crash du C-130. Toutes ces entreprises sont un legs de l’Union soviétique à l’Ukraine. Actuellement cinq hélicoptères d’attaque Mi24 algériens sont bloqués du côté russophone de l’Ukraine chez Aviakon, qui leur faisais subir une rénovation. Une grosse partie des T-72 de l’armée de terre ont été modernisés en Ukraine au format AG, par Morozov, dont l’usine se trouve là aussi, à Kharkhiv, en pleine zone russophone. Il est à noter que l’Ukraine a, durant la décennie noire et l’embargo international sur la livraison d’armes à l’Algérie, joué un rôle important en vendant des hélicoptères d’attaque et en assurant la maintenance de nombreux équipements en remplaçant parfois les coopérants russes.

    Pis encore, l’ensemble des hélicoptères russes – quasiment 200 – qui sont dans le parc des forces aériennes, est motorisé par Motor-Sich, constructeur de turbines ukrainien, il fournit aussi les moteurs des avions d’entraînement avancés Yak 130 de l’armée de l’air. Ce même Motor-Sich a même récemment inauguré, à Oran, un centre de maintenance avancé pour turbines d’hélicoptère, un centre unique en Afrique et un exemple de transfert de technologies que les Russes n’ont jamais fait en cinquante ans de partenariat.

    Sous embargo

    Autre partenariat algéro-ukrainien notable, celui entre l’université d’Oran et l’université nationale technique d’Ukraine, dans le domaine aéronautique et l’assistance dans la réalisation de drones avec une prise en charge de chercheurs algériens et un véritable transfert de technologies. Le pire est que depuis «l’affaire» ukrainienne, certains pays européens, la France en tête, ont mis la Russie sous embargo de fait et bloquent les transactions sur les armes. Laurent Fabius met dans la balance des centaines d’emplois français et 1,2 milliard d’euros, en menaçant la Russie de ne pas lui livrer les deux porte-hélicoptères de classe Mistral qu’elle vient de finir de construire. Idem pour l’Allemagne et les autres membres de l’OTAN qui ont gelé la coopération avec Moscou et les transactions liées à l’armement.

    L’impact sur l’Algérie est beaucoup plus important qu’on ne le pense, car si la majorité de l’armement acquis par l’ANP au cours de ces cinquante dernières années est russe, il n’en reste pas moins qu’après la chute de l’URSS, le complexe militaro-industriel, subissant l’écroulement économique et la fuite des cerveaux, s’est appuyé grandement sur les composants et les technologies occidentales afin de maintenir l’offre aux partenaires traditionnels, dont beaucoup de composants français et allemands, les Américains étant plus regardants sur les transferts de technologies vers le rival d’hier.

    Couacs

    Résultats immédiats sur l’Algérie, le méga contrat d’hélicoptères, annoncé il y a quelques semaines, risque de connaître des couacs. Les caméras et systèmes optroniques étant d’origine française, des systèmes sensibles tels que les afficheurs dans les cockpits et l’ordinateur de bord le sont aussi, il sera quasi impossible pour les Russes de passer outre, vu le nombre réduit de fournisseurs au monde et qui sont généralement membres de l’OTAN ou israéliens.

    Même chose pour la maintenance des équipements sensibles. Les tanks T90, s’ils sont fabriqués en Russie, ont reçu, pour répondre au cahier des charges de l’ANP, une caméra thermique française Catherine FC de Thales, et un système de commandement des opérations. Pareil pour les avions Sukhoi 30 qui disposent de nombreux équipements français, tels que les écrans d’affichage et l’ordinateur de bord. S’il se confirme que le gouvernement français est en passe de geler pour une durée indéterminée les agréments de la commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG), des contrats, cela mettrait immédiatement en difficulté les arsenaux algériens tributaires de ces engagements internationaux.

    Retards de livraison

    Une image résume bien l’état dans lequel se trouve l’Algérie aujourd’hui, celle de l’hélicoptère d’attaque Mi28, tant attendu pour la surveillance et la lutte contre le terrorisme dans le grand Sud et qui risque, au vu de la situation, de connaître des retards de livraison. L’appareil, fabriqué en Russie, à quelques encablures de la frontière ukrainienne, dispose de moteurs ukrainiens et de systèmes optiques français. Cet état de fait inédit prouve si besoin est que l’Algérie tarde à retenir les leçons de l’embargo qui l’a frappé pendant les années 1990, ce qui aurait dû la pousser vers une quête de l’autonomie en matière d’équipements de guerre et d’armes.

    L’Algérie, qui dispose de moyens humains, technologiques, d’infrastructures et financiers, est à la traîne dans ce domaine. Pour preuve, si les Russes sont incontournables sur de grosses plateformes (chars, avions, navires, hélicoptères…), rien n’empêche l’ANP de généraliser, voire d’imposer l’intégration d’équipements occidentaux localement, y compris via des partenariats public-privé. La chose ayant déjà été tentée avec brio par des institutions de l’ANP, tels que la BCL, l’ERMAero ou l’ERMA. Idem pour la maintenance des équipements qui devrait en principe être uniquement faite localement par des entreprises publiques ou privées. L’urgence n’est pas pour le moment de mettre la charrue avant les bœufs en se lançant dans de l’industrie lourde, mais de minimiser les frais de maintien en condition opérationnelle des équipements acquis en formant et en investissant dans la maintenance et la modernisation.

    L’Algérie, 10e importateur d’armes dans le monde

    Selon le rapport annuel de l’Institut de Stockholm pour la recherche sur la paix (SIPRI), qui liste les ventes d’armes mondiales chaque année, l’Algérie, qui fut un acheteur moribond durant la décennie 90-2000, s’est transformée en un acheteur boulimique, allant même faire son entrée dans le top dix mondial des importateurs d’armes. Troisième client de la Russie à l’échelle mondiale, l’Algérie a d’ailleurs été dépendante de Moscou pour 91% de ses achats d’armes et, suivie par la France avec un timide 3% et le Royaume-Unis 2%.

    L’Algérie est de loin le plus gros acheteur d’armes en Afrique avec 36% du total des achats effectués dans le continent durant les dix dernières années, talonnée par le Maroc à 22% et le Soudan 9%. L’ANP avait entamé un programme ambitieux de rapprochement avec les USA et d’ouverture aux équipementiers occidentaux, lorsque Mohamed Lamari était le chef d’état-major. Cette diversification se ressentira probablement durant la prochaine décennie. Au niveau mondial, ce sont l’Inde, la Chine et le Pakistan qui occupent la tête du classement des importateurs, les USA et la Russie représentent, quant à eux, 56% des exportations d’armes dans le monde.

    L’Ukraine a continué, hier, à s’éloigner de la Russie, tandis que le président français, François Hollande, a annoncé l’annulation du sommet UE-Russie prévu en juin à Sotchi, signe d’une pression accrue de l’Occident sur Moscou. Le Parlement de Kiev a adopté hier une résolution proposée par le président par intérim, Olexandre Tourtchinov. L’Ukraine «ne reconnaîtra jamais l’annexion» de la péninsule par la Russie, déclare ce document largement symbolique, et «ne cessera pas sa lutte pour la libération de la Crimée aussi longue et douloureuse qu’elle soit». La veille, Kiev a annoncé plusieurs mesures ponctuant la rupture avec Moscou, dont l’instauration de visas pour les Russes et le retrait de la CEI, organisation de onze républiques de l’ex-URSS.

    Akram Kharief
    El Watan
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Chaba3na harti.
    Vive le Polisario ! ....... Haba man haba, wa kariha man kariha

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    • #3
      Si le régime algérien veut garder la main sur le pays et s'il est complètement sûr d'utiliser la force aprés les élections du 17 avril, il vaut mieux se mettre du côté russe.
      Pas à la tique ..

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      • #4
        l'ennemi de mon ami c'est mon ami

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        • #5
          Ah le niveau de zoudj doro.
          Vive le Polisario ! ....... Haba man haba, wa kariha man kariha

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          • #6
            Samii
            l'ennemi de mon ami c'est mon ami
            ?????
            Pas à la tique ..

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            • #7
              il me parait que les équipements Français sur du matériel Russe est une exigence Algérienne compte tenu de leur performance par rapport aux équipements standards Russes

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              • #8
                en politique il n y a pas de sentiment c'est les interets qui sont pris en compte
                Pour moi ce conflit russo-ukranien n'influe en aucun cas sur les relations de l'Algerie avec ces deux pays. au contaire il sera benefique :
                -Relation avec l'europe dans le commercialisation du gaz algerien
                -Concurrence rude pour ces 2 pays pour la course d'armement avec l'Algerie
                l'algerie sera en forte position dans les negociations d'achat d'armemnt

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                • #9
                  Non non on est pas coincée et on ne navigue pas a vue ,la Russie reste et restera notre partenaire numéro 1 ,et se n'est pas prés de changer .

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                  • #10
                    Aucun pays ne voudrait être à votre place pour l'instant. Boutef and co vont courber l'échine et se faire petits pour un bout de temps et attendre que la vague passe.
                    Fini pour Al mouradia les fameux slogans du "droit international";de "l’intangibilité des frontières", de "l'annexion de territoires appartenant aux autres", de" l'aide aux peuples opprimés", du "droit international" , des "Droits des oiseaux en voie de disparition "
                    3la hachma

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                    • #11
                      @Medit

                      Dommage, ton makhzanisme primaire t’empêche de participer à la discussion comme un être humain.
                      Vive le Polisario ! ....... Haba man haba, wa kariha man kariha

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