LA MEDITERRANEE, ENTRE LE MYTHE ET LA REALITE, LIEU DE VIE
Depuis longtemps, par le mot « Méditerranée », tous désignent aussi bien la mer qui en porte le nom que l’espace que cette mer constitue et les territoires qu’elle baigne.
Ces dernières décennies, l’intérêt et la passion qu’éveille cette région ont porté son nom au rangd’idée, de concept. En effet, quand on parle de Méditerranée, à moins que l’on ne se réfère à un aspect très précis, il n’est plus automatique de penser seulement à la mer, ou encore à son territoire de façon isolée, mais c’est devenu un réflexe de convoquer – et par ce seul mot clé – l’ensemble des qualités d’un espace et non plus l’espace lui-même. Qualités qui définissent une idée, un style, un univers. Idée facile à courtiser mais pas toujours facile à définir : vaste ensemble, nourri et véhiculé par la société,alimenté par nos propres perceptions de ce Bassin méditerranéen.
La Méditerranée, univers de sens et de sensations,siège définitivement dans l’imaginaire social
Dès maintenant, deux remarques : la Méditerranée est un espace (1) complexe, insaisissable si on le dissocie, et c’est une réalité – constituée de matérialité mais aussi d’une immatérialité porteuse de sens– qui siège définitivement dans l’imaginaire social.
Rentrons donc, à l’échelle où nous le permet, dans ce monde captivant et riche de toutes sortes de qualités et d’événements.
Le paysage
La mer Méditerranée (2) est presque une mer intérieure (3) ouverte au grand large seulement par les 15 km du détroit de Gibraltar. Au nord-est elle touche la mer Noire et au sud-est, depuis 1869, la mer Rouge par le canal de Suez. Avec une surface de 2,9 millions de km2 elle représente seulement 0,7 % de toutes les mers et tous les océans de la Terre ; elle s’étend entre les 30e et 40e parallèles nord sur une longueur de presque 4 000 km et une largeur maximale nord-sud de 850 km, avec une profondeur moyenne de 1 430 m (4).
Elle revendique tout autant la reconnaissance de sa forte personnalité à partir de ses nombreuses particularités : mers d’Alboran, Ligure, Adriatique, Egée, de Crète... qui, bien audelà d’une dénomination géographique, représentent un bagage historique immense et un indicateur de sa diversité. Braudel dit en effet : « La Méditerranée c’est mille choses à la fois. » Mer dont les eaux bleu azur et cristallines d’une grande beauté révèlent une modeste productivité
piscicole. La pêche n’a jamais été d’ailleurs une activité fondamentale, ni au niveau des prises ni au n niveau de la population concernée. Les lignes du 15e méridien est et du 38e parallèle nord se croisent approximativement en son centre, sur l’île stratégique de la Sicile, tels deux gigantesques cardo et décumanus, définissant respectivement des moitiés et des quartiers, non dépourvus d’une réalité dans l’histoire, et sur lesquels il nous faudra revenir.
Ses 46 000 km de côte sont souvent rocailleux, abrupts, découpés, pas toujours faciles à pénétrer, bien que les littoraux plats et larges ne soient pas rares dans les débouchés des plaines fluviales, quelques
Depuis longtemps, par le mot « Méditerranée », tous désignent aussi bien la mer qui en porte le nom que l’espace que cette mer constitue et les territoires qu’elle baigne.
Ces dernières décennies, l’intérêt et la passion qu’éveille cette région ont porté son nom au rangd’idée, de concept. En effet, quand on parle de Méditerranée, à moins que l’on ne se réfère à un aspect très précis, il n’est plus automatique de penser seulement à la mer, ou encore à son territoire de façon isolée, mais c’est devenu un réflexe de convoquer – et par ce seul mot clé – l’ensemble des qualités d’un espace et non plus l’espace lui-même. Qualités qui définissent une idée, un style, un univers. Idée facile à courtiser mais pas toujours facile à définir : vaste ensemble, nourri et véhiculé par la société,alimenté par nos propres perceptions de ce Bassin méditerranéen.
La Méditerranée, univers de sens et de sensations,siège définitivement dans l’imaginaire social
Dès maintenant, deux remarques : la Méditerranée est un espace (1) complexe, insaisissable si on le dissocie, et c’est une réalité – constituée de matérialité mais aussi d’une immatérialité porteuse de sens– qui siège définitivement dans l’imaginaire social.
Rentrons donc, à l’échelle où nous le permet, dans ce monde captivant et riche de toutes sortes de qualités et d’événements.
Le paysage
La mer Méditerranée (2) est presque une mer intérieure (3) ouverte au grand large seulement par les 15 km du détroit de Gibraltar. Au nord-est elle touche la mer Noire et au sud-est, depuis 1869, la mer Rouge par le canal de Suez. Avec une surface de 2,9 millions de km2 elle représente seulement 0,7 % de toutes les mers et tous les océans de la Terre ; elle s’étend entre les 30e et 40e parallèles nord sur une longueur de presque 4 000 km et une largeur maximale nord-sud de 850 km, avec une profondeur moyenne de 1 430 m (4).
Elle revendique tout autant la reconnaissance de sa forte personnalité à partir de ses nombreuses particularités : mers d’Alboran, Ligure, Adriatique, Egée, de Crète... qui, bien audelà d’une dénomination géographique, représentent un bagage historique immense et un indicateur de sa diversité. Braudel dit en effet : « La Méditerranée c’est mille choses à la fois. » Mer dont les eaux bleu azur et cristallines d’une grande beauté révèlent une modeste productivité
piscicole. La pêche n’a jamais été d’ailleurs une activité fondamentale, ni au niveau des prises ni au n niveau de la population concernée. Les lignes du 15e méridien est et du 38e parallèle nord se croisent approximativement en son centre, sur l’île stratégique de la Sicile, tels deux gigantesques cardo et décumanus, définissant respectivement des moitiés et des quartiers, non dépourvus d’une réalité dans l’histoire, et sur lesquels il nous faudra revenir.
Ses 46 000 km de côte sont souvent rocailleux, abrupts, découpés, pas toujours faciles à pénétrer, bien que les littoraux plats et larges ne soient pas rares dans les débouchés des plaines fluviales, quelques
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