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En Suisse un homicide sur deux a pour cadre la famille

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  • En Suisse un homicide sur deux a pour cadre la famille

    45% des homicides perpétrés en Suisse entre 2000 et 2004 l'ont été au sein de la sphère familiale, constate jeudi une étude de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

    Les femmes surtout en font les frais. Chaque année en moyenne, 28 femmes et 13 hommes sont tués dans cet environnement.


    Entre 2000 et 2004, la police a enregistré chaque année en moyenne 213 victimes d'homicides ou de tentatives d'homicide, soit 127 hommes et 86 femmes.

    Ce chiffre tend à rester stable. Cette forme de violence ne connaît donc pas d'explosion, comme le montre l'étude présentée jeudi à Berne par l'OFS et due à l'initiative du Service de lutte contre la violence du Bureau fédéral de l'égalité entre hommes et femmes (BFE).


    C'est donc le cadre familial que la violence est la plus meurtrière. Dans 54% des cas, la victime décède. Sur les 28 femmes ainsi tuées chaque année, 21 l'ont été par leur partenaire ou leur ex-partenaire alors que la proportion n'est que de 4 sur 13 chez les hommes.

    La plupart des victimes (70%) connaissaient leur bourreau avant les faits, et dans 45% des cas, il s'agit d'un membre du cercle familial. Lorsque la victime est une femme, cette part d'agresseurs parents ou proches passe même à 85%.

    Et dans 80% des cas, la personne accusée d'homicide dans le contexte
    domestique est un homme.


    Couteau ou revolver

    Concernant la façon dont l'agression a été commise, l'arme blanche (36%) et l'arme à feu (34%) sont les moyens les plus utilisés. Les homicides par étranglement (9%) et ceux dans lesquels la victime a reçu des coups (10%) sont nettement plus rares.

    Le recours à l'arme à feu, la plus meurtrière de toutes, est moins fréquent dans le contexte domestique, où prévaut l'arme blanche. C'est donc surtout entre inconnus que l'on se tire dessus. A l'arme «civile», ou plutôt à l'arme d'ordonnance militaire? Faute de données, la statistique ne fait pas la distinction.

    Les orateurs de la conférence de presse de jeudi n'ont pas non plus donné de position officielle quant à la nouvelle législation sur les armes dont le Parlement débat en ce moment.


    Davantage d'étrangers

    Que ce soit parmi les auteurs ou parmi les victimes de ces homicides, l'étude met en évidence une surreprésentation des étrangers. Ils sont ainsi trois fois plus nombreux que les Suisses chez les personnes accusées d'homicide et presque deux fois plus nombreux chez les victimes.

    Pour Daniel Fink, chef de la section criminalité et droit pénal à l'OFS, cela tient au fait que les facteurs de risque sont plus nombreux dans la population étrangère. Le portrait type de l'agresseur est à peu près le même qu'il s'agisse de violence domestique ou d'homicide.

    Les suspects sont presque tous des hommes, souvent sans emploi. Au moment des faits, presque un tiers d'entre eux étaient sous l'emprise d'une substance psychotrope (alcool, drogues ou médicaments), et plus de la moitié étaient déjà connus de la police.


    Améliorer la prévention

    L'étude de l'OFS, réalisée pour la première fois sous cette forme, permettra de mieux cibler les différents groupes et d'améliorer la prévention, espère Daniel Fink.

    Selon Monique Aeschbacher, cheffe du service de lutte contre la violence du BFE, il convient de ne plus seulement lutter contre la violence mais d'agir en amont en promouvant une société sans violence et en aidant les familles «à risque».

    Il faudra par ailleurs encore deux ou trois ans pour analyser l'efficacité des mesures décidées par le parlement fédéral et déjà introduites par certains cantons, qui permettent d'expulser une personne violente d'un ménage.

    Du côté policier, on espère aussi un engagement renforcé dans l'accompagnement et la thérapie des auteurs de violence.

    S'il salue l'utilité de ces statistiques pour sensibiliser davantage les forces de l'ordre au problème, Beat Hensler, président de la Conférence cantonale des commandants de police, rappelle que l'intervention policière ne sera jamais un remède à tous les problèmes sociaux.

    swissinfo et les agences
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