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La Corée du Nord, 9e puissance nucléaire mondiale

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  • La Corée du Nord, 9e puissance nucléaire mondiale

    Après Israël, la Corée du Nord est le plus petit des pays du «Club de la bombe», avec 22 millions d’habitants et 200.000 prisonniers politiques.

    La Corée du Nord , dernier pays communiste avec le Viêt-Nam et Cuba, est dominé par une dictature sans pitié d’un autre âge qui règne sur un pays quasi ruiné. L’armée très nombreuse et omniprésente est si pauvre qu’un pilote de chasse récemment réfugié en Corée du Sud expliquait qu’il pilotait son jet les pieds nus, faute de chaussures. A Pyongyang, il n’y a ni libertés, ni droits ni même de nourriture. Dans la dernière décennie, la Chine a sauvé trois fois la Corée du Nord de véritables famines par des livraisons de blé. De même, la puissante armée nord-coréenne serait paralysée sans le pétrole que Pékin lui livre régulièrement. Cela en dit long sur les capacités chinoises de sanctions contre l’aventure nucléaire de Pyongyang mais Pékin a réaffirmé en début de semaine son refus obstiné de toute «action punitive» inconsidérée: l’ambassadeur de la Chine à l’ONU, Wang Guangya, a plaidé pour une «réponse ferme, constructive, appropriée mais prudente».

    La plus longue dynastie de l’histoire humaine


    Le 9 octobre, l’agence de presse nord-coréenne KCNA se félicitait de «la réussite à 100%» de l’essai nucléaire qui «représente un événement historique qui a grandement encouragé et satisfait l’Armée populaire coréenne et le peuple qui souhaite une défense puissante et autonome. Cela contribuera à défendre la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne et sa région». La dernière phrase laisse dubitatif mais l’essai nucléaire donne des marges de manoeuvre indéniables à un Etat totalement isolé. C’est l’une des leçons tirées par beaucoup après l’invasion irakienne: «on n’envahit pas un pays qui possède la bombe».

    Pour un petit pays exsangue dont la population (22 millions d’habitants, 200.000 prisonniers politiques) »meurt de faim, l’explosion atomique réussie d’une ogive nucléaire, après, l’été dernier du lancement (raté) d’un missile balistique intercontinental, est un exploit technologique peu banal, réalisé sans doute au prix de grands sacrifices: 25% sont consacrées aux dépenses militaires et à l’arme nucléaire.

    La bombe est l’un des moyens, avec une répression féroce de toute opposition, que se donne Kim Jong Il pour se maintenir au pouvoir. Qualifié par ses officines de propagande de «Soleil du XXIe siècle» et de «Sauveur de l’humanité», le fils de Kim Il Sung, «infaillible et omniscient» dirige le pays d’une main de fer tout en composant des opéras et des chansons. Interdit de sortir de son propre pays, ce dictateur cinéphile dont le plus grand rêve est de visiter Disneyland, est cependant suffisamment roué pour avoir jusqu’à présent berné les grands pays, Etats-Unis, Chine, Russie, Japon..., qui tentaient de le dissuader d’accéder au nucléaire.

    Mais cette crise n’est pas le seul résultat de la fantaisie criminelle d’un dictateur dérangé. L’Armée nord-coréenne et le Parti unique des «Travailleurs coréens» y sont favorables. Des franges importantes de la population adhèrent au projet. On trouve même en Corée du Sud, un grand courant d’opinion qui tire une légitime fierté à cette «première» bombe coréenne.

    Un rapide survol de l’histoire de ce pays permet de mieux comprendre, sans les justifier, les raisons de l’isolement autarcique et du nationalisme agressif de la Corée du Nord. Il permet également de mesurer le prix de la partition d’un pays que beaucoup de Coréens du Nord et du Sud vivent comme «coupé en deux».

    Selon la légende, le plus ancien Etat fut le Choson (le «Matin calme»), qui couvrait le nord-ouest de la Corée et le sud de la Mandchourie; il fut conquis par la Chine en 108-107 avant notre ère, qui y créa quatre «commanderies». Des luttes pendant mille ans entre les quatre royaumes naquit la Corée. Fondé en 918 par un guerrier nommé Wang Kon, l’Etat du Nord, appelé Koryo, parvint à faire l’unité de la péninsule. Quatre siècles plus tard, après une invasion mongole repoussée en 1368, le général Yi Songkae prit le pouvoir en 1392 et établit la très longue dynastie de Choson, la plus longue de l’histoire humaine puisqu’elle régna jusqu’en 1910 !

    Bouddhiste, très influencé par le confucianisme chinois, le nouvel Etat coréen développe le pays qui cependant vivra quasiment jusqu’au XIXe siècle en «circuit fermé». Sous le règne du roi Sejong (1418-1450), le quatrième monarque de Choson, la Corée connut un épanouissement culturel et artistique sans précédent. C’est sous son règne que des savants de l’Académie royale inventèrent l’alphabet coréen, le Hangul, premier système d’écriture conçu de manière scientifique.

    Après l’occupation japonaise, la partition

    A la fin du XVe siècle, la Corée est une première fois envahie par le Japon. Elle repousse l’envahisseur grâce à son allié chinois mais passe sous la tutelle «bienveillante» de celui-ci pendant trois siècles. Au milieu du XIXe siècle, la Corée subit la menace occidentale. En 1864, le roi Taewonkun déclara le christianisme hors la loi et repoussa les interventions militaires de la France (1866) et des Etats-Unis (1871). Mais le pays devient rapidement la proie de la convoitise et de l’affrontement des trois grands pays voisins. La victoire du Japon sur la Chine (1895) et sur la Russie (1905) permit l’annexion officielle par le Japon en 1910, qui mit fin, avec l’assassinat d’une reine prorusse, à la longue dynastie des Choson, encore aujourd’hui synonyme pour les Coréens de l’indépendance de leur pays et d’une brillante civilisation.

    L’occupation japonaise fut très rude et dura 35 ans, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Symboliquement, le Japon fit tout pour éliminer la langue coréenne et la remplacer par le japonais, devenu langue officielle de la Corée. Le Japon avait le contrôle des Affaires étrangères, celui de la police et de l’armée, de la monnaie et du système bancaire, des communications ainsi que de tous les secteurs vitaux. «Japonisés» de force, les Coréens devinrent des citoyens de 2e ou de 3e zone, subissant brimades, surexploitation et sévices raciaux qui s’aggravèrent au fur et à mesure que l’on s’enfonçait dans la guerre mondiale.

    La défaite japonaise ne mit pas fin à la mainmise étrangère: en février 1945, à la conférence de Yalta, les Etats-Unis et l’URSS s’entendirent pour diviser la Corée au niveau du 38e parallèle. Les deux puissances occupèrent le pays. Elles utilisèrent ensuite leur présence militaire pour imposer des gouvernements amis. L’URSS supprima les nationalistes modérés dans le Nord et apporta son soutien à Kim Il Sung, un communiste qui avait mené une guérilla anti-japonaise en Mandchourie. Dans le Sud, les Etats-Unis éliminèrent la gauche et apportent leur soutien à Syngman Rhee, un ultra-nationaliste qui s’était opposé aux Japonais et avait vécu en exil aux Etats-Unis. Lors de l’été 48 sont proclamées les deux Républiques.

    Le 25 juin 1950, les forces nord-coréennes, sans avoir été provoquées, franchirent le 38e parallèle et attaquèrent le Sud, ce qui déclencha la guerre de Corée, qui devait durer trois ans. Plus de 1,4 million de Coréens perdirent la vie au cours du conflit, 80% du potentiel économique de la Corée du Nord est détruit.

    La bombe au centre des tractations

    Le glacis s’imposa alors entre les deux pays pour de nombreuses années. Mais alors que le Nord perdait toute base arrière avec l’affaiblissement puis l’effondrement soviétique, le Sud réussissait une croissance économique formidable. Lancée en 72, relancée en 1991, la réconciliation en vue d’une réunification ne donna guère de résultats.

    L’arrivée à la Maison-Blanche de George W. Bush en janvier 2001 marqua un raidissement de la politique américaine à l’égard de la Corée du Nord considérée comme un «Etat voyou» faisant partie de «l’axe du Mal», ce que Pyongyang perçut comme une véritable déclaration de guerre. En refusant toute reconnaissance du régime communiste et toute sortie négociée, Washington favorisa le jusqu’au-boutisme de Kim Jong Il en matière d’armement nucléaire qui y voit la garantie de sa pérennité personnelle. Mais le jeu est plus complexe qu’il n’y paraît. La Corée du Sud, officiellement favorable à la réunification, en repousse discrètement la perspective car elle craint d’en payer le prix fort au plan économique; à l’inverse, certains des dirigeants du Sud considèrent avec intérêt la corbeille de l’éventuelle «fiancée», à savoir la bombe atomique. La Maison-Blanche en s’en prenant à la petite Corée du Nord, envoie en réalité des messages menaçants à son grand mentor, la Chine. Celle-ci réplique en refusant toute mise en cause sérieuse du régime de Pyongyang.

    Mais la Chine, forte de sa puissance ascendante, veut voir son autorité respecter dans la grande région, notamment par Kim Jong Il. Elle cherche également à améliorer ses relations avec le Japon, considéré comme «l’ennemi historique» par les Coréens du Nord, bien plus peut-être que les Américains.

    Il n’est pas indifférent de constater que l’expérimentation nucléaire nord-coréenne intervient le dernier jour d’une visite en Chine du nouveau Premier ministre japonais, Shinzo Abe, saluée comme très fructueuse. Autre pied de nez de Kim Jong Il aux instances internationales et au gouvernement sud-coréen: l’explosion a lieu le jour même où l’ONU accueille son nouveau secrétaire général, Ban Ki-moon, un ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères !

    Par Quotidien d'Oran

  • #2
    la nature de l'explosion n'est pas confirmée par les autres puissance nucleaire.
    ce pourrait etre du bluff ou un essai raté:
    La puissance de l'explosion capté est trop ambigu pour donner un "signe" politique reel et incontestable.

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