Serein mais inquiet en raison des risques sérieux qui pèsent sur le pays. Après ses deux sorties politiques qui ont révélé toute la gravité de la crise qui mine le pouvoir, Mouloud Hamrouche intervient à l’occasion d’une interview accordée à El Watan.
Il compte aller au-delà de ses précédentes déclarations à l’effet de développer et détailler son analyse de la situation complexe que vit le pays. Le chef de file des réformateurs assure avec gravité qu’il y a «urgence» et que «le risque est réel». M. Hamrouche met ainsi le pouvoir face à ses responsabilités historiques. Il affirme avec force et conviction que «le système, qui a atteint ses limites et ne peut plus se renouveler, ne peut plus gouverner dans la cohérence et la cohésion».
S’il refuse de réduire sa position à la seule question du quatrième mandat de Bouteflika, il n’en reste pas moins que l’homme appelle à un changement du tout au tout du système politique algérien. «Nous sommes face à un risque majeur. C’est dans ce sens que j’avais invité l’armée à ne pas s’impliquer dans le choix des hommes.
Ce type de crise touchera la discipline et l’image de l’armée, altérera son rapport à la société», a-t-il averti. Et de poursuivre : «Dans le même temps, la façade politique a cru qu’elle est autorisée à faire abstraction du projet national. Personne, aujourd’hui, n’a de discours sur le projet national. Y compris le chef d’Etat actuel.»
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