Bonsoir, quoi de plus normal, les Libanais ont toujours été un peuple industrieux et commerçant.
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Le montant des dommages directs de la guerre, cet été, avait été sous-estimé. Initialement évalué à 2,5 milliards de dollars, le chiffre évoqué désormais par les experts est de 3,5 milliards. Mais il y a une bonne surprise : le montant des aides internationales est, lui aussi, supérieur aux objectifs que s'était fixés le gouvernement libanais. Celui-ci escomptait 500 millions de dollars et il a d'ores et déjà engrangé 900 millions à la conférence de Stockholm consacrée à la reconstruction du Liban.
Les donateurs - les pays arabes représentent 60 % d'entre eux, l'Union européenne 10 % et les Etats-Unis 6 % - se sont mobilisés très vite et très concrètement. Le Qatar, premier donateur avec 300 millions, a déjà commencé à distribuer des chèques aux habitants des villages du Liban sud. Les Emirats arabes unis ont fait de même avec les pêcheurs, qui ont perdu leur moyen de subsistance. « Nous avons reconstruit les ponts et les routes. A court terme, nous pourrons retrouver une vie normale », a souligné récemment Jihad Azour, le ministre des Finances, soucieux de rassurer les investisseurs. Même volonté chez le ministre de l'Economie et du Commerce, Sami Haddad.
En visite à Nabathyé, dans le Sud, il a constaté que le gouvernement avait rétabli 80 % à 85 % des infrastructures bombardées par les Israéliens et a annoncé la prochaine mise en place « d'allégements fiscaux et des crédits à long terme ». Une Beyrouthine explique cette reconstruction rapide : « C'est impressionnant. Il y a une espèce de course à la reconstruction. Il s'agit de prendre de vitesse le Hezbollah, qui, dès le lendemain de la guerre, était présent sur le terrain, pour dédommager les habitants, dont les maisons avaient été détruites. »
« Corruption et indécision »
Le gouvernement espère la tenue d'une autre conférence économique dans sa capitale, d'ici à la fin 2006. Pour cela, plusieurs voix, dont celle du ministre des Finances, militent pour la mise en place d'un ambitieux programme de réformes économiques, lequel était prévu avant la guerre, mais que les dissensions politiques internes pourraient empêcher.
Si l'économie libanaise s'appuie sur un réseau bancaire solide, le pays est très endetté - il est prévu 40 milliards fin 2006, soit 174 % du PIB - notamment à cause de « la corruption et de l'indécision politique », a précisé, ces jours-ci, l'ancien ministre des Finances, Demianous Kattar. Selon lui, la communauté internationale ne renouvellera son aide - la conférence de Paris en 2002 avait permis au Liban d'engranger 2,5 milliards de prêts - que si, cette fois, des réformes sont effectivement mises en place.
CATHERINE BENOÎT
12/10/06 Le Echos
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Le montant des dommages directs de la guerre, cet été, avait été sous-estimé. Initialement évalué à 2,5 milliards de dollars, le chiffre évoqué désormais par les experts est de 3,5 milliards. Mais il y a une bonne surprise : le montant des aides internationales est, lui aussi, supérieur aux objectifs que s'était fixés le gouvernement libanais. Celui-ci escomptait 500 millions de dollars et il a d'ores et déjà engrangé 900 millions à la conférence de Stockholm consacrée à la reconstruction du Liban.
Les donateurs - les pays arabes représentent 60 % d'entre eux, l'Union européenne 10 % et les Etats-Unis 6 % - se sont mobilisés très vite et très concrètement. Le Qatar, premier donateur avec 300 millions, a déjà commencé à distribuer des chèques aux habitants des villages du Liban sud. Les Emirats arabes unis ont fait de même avec les pêcheurs, qui ont perdu leur moyen de subsistance. « Nous avons reconstruit les ponts et les routes. A court terme, nous pourrons retrouver une vie normale », a souligné récemment Jihad Azour, le ministre des Finances, soucieux de rassurer les investisseurs. Même volonté chez le ministre de l'Economie et du Commerce, Sami Haddad.
En visite à Nabathyé, dans le Sud, il a constaté que le gouvernement avait rétabli 80 % à 85 % des infrastructures bombardées par les Israéliens et a annoncé la prochaine mise en place « d'allégements fiscaux et des crédits à long terme ». Une Beyrouthine explique cette reconstruction rapide : « C'est impressionnant. Il y a une espèce de course à la reconstruction. Il s'agit de prendre de vitesse le Hezbollah, qui, dès le lendemain de la guerre, était présent sur le terrain, pour dédommager les habitants, dont les maisons avaient été détruites. »
« Corruption et indécision »
Le gouvernement espère la tenue d'une autre conférence économique dans sa capitale, d'ici à la fin 2006. Pour cela, plusieurs voix, dont celle du ministre des Finances, militent pour la mise en place d'un ambitieux programme de réformes économiques, lequel était prévu avant la guerre, mais que les dissensions politiques internes pourraient empêcher.
Si l'économie libanaise s'appuie sur un réseau bancaire solide, le pays est très endetté - il est prévu 40 milliards fin 2006, soit 174 % du PIB - notamment à cause de « la corruption et de l'indécision politique », a précisé, ces jours-ci, l'ancien ministre des Finances, Demianous Kattar. Selon lui, la communauté internationale ne renouvellera son aide - la conférence de Paris en 2002 avait permis au Liban d'engranger 2,5 milliards de prêts - que si, cette fois, des réformes sont effectivement mises en place.
CATHERINE BENOÎT
12/10/06 Le Echos
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