Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le Pic pétrolier : Les signes sont là...

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le Pic pétrolier : Les signes sont là...

    Le pic pétrolier mondial (ou Pénurie mondiale de pétrole) est le fondement même de la crise économique, son origine. Certains attribuent la crise à la finance et n’ont pas totalement tort. Il s’avère que la crise financière est la conséquence du choc pétrolier, comme on le verra plus tard dans le chapitre consacré a la crise financière sur ce blog.
    Pour essayer d’être bref, en voici les grandes lignes (Ces observations découlent du bon sens) :
    • 1) Effectivement, il reste encore énormément de pétrole dans le monde (environ la moitié des réserves initiales).

    • 2) Les réserves de pétrole de tous les pays du monde sont limitées (une réserve fini par se vider) ;

    « La technologie n’augmente pas les réserves, la technologie vide le puits plus vite. » Jean Laherrère
    • 3) Avec le temps, la production d’un puits de pétrole finit inexorablement par décliner (déplétion) ;

    • Principe du pic de production d’une ressource naturelle épuisable.

    • 4) Le pétrole produit (qui sort du sol), est consommé quelques jours plus tard par l’économie mondiale (peu de stocks) ;

    • 5) La consommation mondiale de pétrole augmente fortement (de l’occident mais également des pays émergements, en particulier de l’Asie) ;

    « Demandez à un cadre dirigeant du monde pétrolier dans combien de temps les deux milliards d’Indiens et de Chinois vivront comme un Français actuel. Avant toute réponse, vous obtiendrez un grand éclat de rire. » Jean-Marc Jancovici
    • 6) La croissance des économies modernes est proportionnelle à leur consommation d’énergie.

    • Consommation mondiale de pétrole : 1973 : 1er choc pétrolier / 1980 : deuxième choc pétrolier)

      « Le pétrole fait l’argent, pas l’inverse. » Pic Pétrolier


    Évolution du cours du pétrole au cours du temps (1970-2011 / En dollars courants)

    • 8) La production de pétrole des puits "conventionnels" ne croit plus depuis 2006 (Passage du Pic de production pétrolière des puits "conventionnels", source AIE) ;

    Évolution de la production mondiale de pétrole depuis 1900

    • 9) Les signes sont là : depuis 2006, la course vers les gisements plus "sales" et beaucoup moins productifs (schistes, pétroles lourds, sables bitumineux…), découverts depuis longtemps et ayant un taux de retour énérgétique (EROI) de plus en plus faible (exemple : sur les sables bitumineux du canada, l'EROI est de 2:1 = On brule 1 baril sur place pour en produire 2, vos poumons apprécient...) ;

    Évolution du prix du baril de pétrole 2003-2014 (en dollars)


    • 10) Inexorablement, la consommation devra s’adapter a une production qui baisse. Nous finirons donc par exploiter le gaz et le pétrole de schiste en France (durée de vie moyenne d'un puit de schiste : 2 ans seulement) ;

    Évolution de la production d’un gisement de schiste au cours du temps (en années)

    A savoir : En 2011, 70% de l’électricité mondiale était produite à partir de pétrole, charbon ou gaz selon l’AIE (Alors que seulement 10% du pétrole extrait est destiné à produire de l’électricité…).
    Cours de l’uranium, 1980-2012 (en $, Pics en 2007 et 2008)

    « Si on n’augmente pas le prix de l’énergie, on se dirige tout droit vers une dictature. » Marcel Boiteux, directeur d’EDF de 1967 à 1987.
    -
    En fait, 60% du pétrole produit est utilisé dans les transports à travers le monde qui ne fonctionnent … qu’au pétrole ! (99,8%)
    En réalité, la crise économique est avant tout une crise énergétique !
    Les questions qui résultent de ces observations sont donc :
    • A partir de quel moment nos économies ne pourront-elles plus supporter le poids d’un pétrole de plus en plus cher ? (Voir : crise financière)

    • Quels pays arrêterons de consommer (pour que les autres puissent continuer) et pourquoi ?

    • Dans un monde ou les armées n’ont jamais été aussi puissantes, quelles en seront les conséquences ?


    -
    Plus d’informations ?
    agoravox
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    La crise financière ou effet domino

    On va essayer de comprendre ici l’interdépendance qu’il existe entre l’économie réelle et la Finance, et pourquoi cette dernière est devenue aussi fragile devant les fluctuations du marché.
    Voir crise financière (sur Wikipédia)
    I – La création monétaire :
    "À l’origine, les billets étaient simplement représentatifs d’un stock de métal précieux (or ou argent) et échangeables à vue. Mais très rapidement on trouva commode et légitime d’émettre des billets si les garanties présentés semblaient suffisantes." (Wikipédia)
    Les premiers points important à retenir ici sont les notions de PRÊTS et de CRÉDITS, deux concepts qui permettent aux banques de "fabriquer de l’argent".
    Pour comprendre : Lorsque vous faites un PRÊT de 100 000 € sur 30 ans, pour un appartement :
    • La reconnaissance de dette (ou CRÉDIT) que la banque obtient en échange de votre signature, vous engage à rembourser la somme empruntée sur 30 ans + intérêts.

    • Votre promesse de remboursement permet à la banque d’inscrire la somme à la fois dans la colonne des actifs (détention d’une créance), et des passifs (approvisionnement d’un compte), de son bilan comptable.

    • Entre temps, 100 000 € sont bien apparus sur votre compte que vous utilisez pour acheter votre bien.

    • La banque dispose elle aussi de 100 000 € dans ses actifs, et l’utilise comme capital à hauteur de 90% (Soit 90 000€).

    • La banque effacera ces 100 000 € des actifs de son bilan comptable dans 30 ans, à la fin du remboursement.

    • Si les traites ne pas honorées d’ici là, elle saisira le bien pour le mettre en vente. L’argent dégagé servira à couvrir ses pertes.

    • Si on résume : La banque a "crée" instantanément 190 000 € (+intérêts) en échange de votre reconnaissance de dette, alors qu’elle ne récupèrera en réalité que 100 000€ (et dans 30 ans…).

    Ce mécanisme est rendu possible par la confiance en la croissance : Dans un contexte de croissance, tout porte a croire pour un banquier que le prêt sera remboursé sans défaut de paiement dans les 30 ans, et que le bien aura prit de la valeur.
    Ce système de CRÉDITS entraine la création de monnaie (planche a billet) et donc un phénomène d’inflation.
    [IMG]http://survivreauxcrises.files.**************/2014/03/orbillets.png?w=894&h=324[/IMG] Monnaie en or : valeur réelle / Billet de banque : valeur virtuelle

    En savoir plus ? : Création monétaire (Wikipédia), Banques et création monétaire (Le Monde), Les crises par Olivier Berruyer, économiste.
    Pour se rendre compte du phénomène voici l’évolution de la valeur réelle du dollars (indexé sur le stock d’or de la Banque Fédérale Américaine) sur les dernières décennies :
    [IMG]http://survivreauxcrises.files.**************/2014/03/dollar-en-or-depuis-1650.jpg?w=600&h=394[/IMG] Évolution de la valeur réelle du dollars au cours du temps

    Aujourd’hui, les USA s’appuient tellement sur le système de CRÉDITS, qu’a l’heure actuelle, la vraie valeur d’un billet de 1$ est inférieure à 5 cents (5%), c’est le phénomène d’inflation… Concrètement, cela signifie que 95% des actifs de l’État reposent sur des CRÉDITS et non sur un stock de métaux précieux.
    Par conséquent, si ce système de crédits s’écroule entièrement (en cas de défaut de paiement des CRÉDITS d’États ou dettes souveraines), les citoyens américains se retrouveraient avec 5% du total de la somme qu’ils avaient en banque au départ, c’est ce qu’on appelle faire faillite. En Europe, le constat est similaire…
    Je ne développerai pas ici les notions de prêts interbancaires, obligations souveraines ou autres emprunts d’états, achetés, vendus, échangés et renégociés tout les jours sur les grandes places financières du monde entier… Les engrenages sont complexes et les dettes multiples.
    II – Liens entre économie réelle et économie virtuelle :
    Économie virtuelle : Désigne cette forme de cotation et d’échange sur les marchés boursiers, basée sur l’offre et la demande pour des biens immatériels et des CRÉDITS (et obligations).
    Économie réelle : Regroupe les éléments liés a la réalité concrète du marché (matières premières, ressources, biens, immobilier etc…), régie par deux grandes lois physiques : Pénurie ou Surproduction.
    • La Pénurie, oblige la machine économique à ralentir. Selon la Pénurie (eau, nourriture, énergie…), son ampleur (totale ou partielle), et sa durée, il peut apparaitre des problèmes sociaux plus ou moins graves.

    • La Surproduction, entraine une décroissance forcée de la production pour éviter le stock, donc un besoin en main d’œuvre moins important (chômage). Les prix diminuent pour écouler ce stock.

    Lorsqu’une Pénurie sur un produit apparait pour une raison ou une autre dans l’économie réelle (guerre, instabilité politique, mauvaise récolte, causes naturelles, épuisement d’une ressource…), les marchés financiers (économie virtuelle) se retrouvent dans le cas du facteur limitant :
    Cas du facteur limitant : Si un produit se fait rare et qu’il est a la base de l’utilisation/de la fabrication d’autres produits, alors ces produits vont devenir rares également.
    Par exemple, le pétrole est un facteur limitant pour le plastique, pour les transports, pour la production de nourriture, mais aussi pour le système de CRÉDITS
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      III – La crise Financière :
      En faisant des placements comme celui du paragraphe I, les banques prennent des risques pour pouvoir lever des fonds. C’est un modèle spéculatif (qui parie sur une hypothèse future, ici que les 100 000€ seront totalement remboursés dans 30 ans).
      On a vu que dans un cas de Pénurie, le prix d’un produit augmente jusqu’à ce que l’économie réelle ne soit plus capable de supporter son coût : c’est la crise économique. Elle entraine dans son sillage une diminution de la croissance (récession), et de la consommation (augmentation du chômage), jusqu’à retrouver une situation de croissance. (Voir Équilibre économique)
      La croissance reprend lorsque la consommation du produit a suffisamment diminuée (demande) pour rendre celui-ci a nouveau accessible au reste du marché (offre).
      La crise économique, induite par cette Pénurie, va mettre en évidence certains placements dans léconomie virtuelle (CRÉDITS) qui sont maintenant (dans un contexte de récession), devenus trop risqués pour l’économie réelle (non remboursables).
      Ces placements restaient crédibles dans un contexte de croissance continue (La prise de risques était due au besoin vital de capitaux, nécessaires au soutien de l’économie), mais ils deviennent toxiques en cas de récession.
      Par une perte de confiance, les investissements diminuent considérablement. C’est la crise Financière. Les CRÉDITS toxiques sont pointés du doigt et sont donc retirés du système financier, lui faisant perdre de l’argent.
      Pour restaurer la confiance des investisseurs : On retire donc du système les CRÉDITS les plus risqués (qui s’avèrent ne finalement pas pouvoir être remboursés, comme les subprimes en 2008), puis les moins risqués, jusqu’à revenir a un système de CRÉDITS rassurant a la fois investisseurs (ceux qui achètent) et marchés financiers (ceux qui vendent).
      Pour ne pas faire faillite, les Banques ont recours, elles aussi, à ce fameux système de CRÉDITS vu au paragraphe I : En empruntant a d’autres Banques, ou a des États, elles "émettent" les sommes nécessaires pour couvrir leurs dettes, promettant un remboursement a plus ou moins long terme, a des taux et des garanties discutables. Les États font de même (dettes souveraines).

      En réalité, elle viennent de faire, à leur tour, des CRÉDITS sur des CRÉDITS… (Voir Subprimes et Effet levier)

      IV – Analyse de la crise des SUBPRIMES de 2008 :

      C’est une forme particulière d’endettement. Il permet a des personnes bénéficiant déjà d’un CRÉDIT immobilier en cours, de bénéficier d’un second CRÉDIT (un crédit sur un crédit). Ce dernier s’appuie sur la valeur du bien immobilier en question (hypothèque) alors que celui-ci n’a pas fini d’être remboursé.
      Le surendettement qui en résulte est rendu possible dans un contexte de hausse rapide et continue des prix de l’immobilier (croissance).
      Le taux de remboursement du crédit subprime est variable et généralement indexé sur le prix de l’immobilier. Concrètement, si le bien hypothéqué prend de la valeur, le taux de remboursement stagne ou diminue. Si il perd de la valeur, le taux augmente devenant rapidement toxique…


      On vient de voir que le système de CRÉDITS (économie virtuelle) implose quand un cas de Pénurie apparait. Si vous avez parcouru ce blog, vous savez alors que le monde d’ores et déjà connait une Pénurie de pétrole (Voir pic pétrolier). Pour illustrer ce propos, voici l’évolution du prix du baril de pétrole depuis 2003 (26$ en 2003):
      Évolution du prix du baril de pétrole depuis 2003 (en dollars)

      Il faut savoir qu’aux États-Unis, l’essence est très peu taxée (contrairement à la France) et que, par conséquent, l’augmentation du prix du baril (lié a l’incapacité des pétroliers à extraire suffisamment de pétrole pour répondre a la demande mondiale), se répercute donc directement a la pompe.
      Les ménages, étranglés par ces CRÉDITS subprimes, ont des budgets serrés. Habitants souvent a plus de 30 km de leur lieu de travail, et roulant dans des voitures très énergivores, l’augmentation du prix du pétrole diminue considérablement leur pouvoir d’achat. A un certain moment, ils sont fatalement amenés a devoir faire un choix : Continuer à manger et à aller travailler ou rembourser les CRÉDITS en cours.
      Inévitablement, la banque fini par saisir leurs maisons et les mets en vente, faisant du même coup chuter le prix de l’immobilier. Ceci a pour effet d’augmenter le taux de remboursement des autres CRÉDITS subprimes. Par effet domino, la quasi-totalité des bénéficiaires de cette forme de CRÉDIT se retrouvent à la rue. C’est la crise des subprimes de juin 2006.

      • Conséquences du pic pétrolier de 2008 sur l’économie :

      La conséquence immédiate est une récession, entrainant la baisse rapide de la consommation de pétrole au États-Unis et une diminution de son prix, ce qui a pour effet de soulager l’économie. Cette baisse brutale de la consommation permet un retour progressif à l’équilibre économique. En parallèle, les établissements bancaires ayant investit dans ces CRÉDITS a risques, font eux même des CRÉDITS pour compenser leur pertes… Finalement, ce sont des millions de personnes (dont essentiellement des familles) qui se retrouvent SDF du jour au lendemain.
      La baisse de la consommation de pétrole fut de courte durée (On retrouve en juin 2007 le niveau de consommation de juin 2006). Il faut donc pouvoir continuer de produire suffisamment de pétrole pour répondre a la demande, malgré les contraintes naturelles (épuisement de la production des puits dits "conventionnels").
      Avec l’augmentation du prix du baril de pétrole, les puits dits "non conventionnels" (Schistes, sables bitumineux, pétrole lourds) deviennent exploitables économiquement, malgré des investissements colossaux (rendus possibles par le système de CRÉDITS), un impact écologique important et pour une production a courte durée de vie.
      Cette exploitation devient nécessaire, a la fois pour compenser la diminution naturelle de la production des puits "conventionnels" mondiaux, mais aussi et surtout pour augmenter la production mondiale et soutenir la croissance.
      Les gros efforts des pétroliers depuis 2008 permettent globalement une légère augmentation de la production mondiale de pétrole permettant de maintenir tant bien que mal un cours du pétrole à un niveau stable (niveau néanmoins historiquement haut), permettant l’exploitation du pétrole le plus inaccessible et de maintenir l’économie mondiale a flots. Et ensuite ?

      V – Conclusion :
      Même si la crise économique est presque toujours attribuée à la Finance, elle n’est en réalité que la conséquence d’une pénurie, amplifiée par un système financier extrêmement spéculatif.
      Il s’avère que dans un contexte ou la production de pétrole tend naturellement à décliner, le système Financier reposant sur les CRÉDITS devient particulièrement instable.
      Il est vraisemblable que ces constatations se traduisent a moyen terme par la faillite inévitable du système financier, et des États qui ont profité du système de CRÉDITS avec lui.

      Today is the Last Day before Tomorrow…
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

      Commentaire

      Chargement...
      X