redi 28 mars, quelques jours après avoir annoncé un projet de recul à 62 ans de l'âge du départ à la retraite, le gouvernement tunisien a nommé Rachid Barouni à la tête de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
C'est dans un climat de controverse autour de cette proposition de réforme du régime des retraites que Barouni a pris ses fonctions. Cette mesure, qui a pour objectif de prévenir le déficit des caisses sociales, suscite pourtant une inquiétude grandissante : elle pourrait avoir des répercussions sur de nombreux citoyens, particulièrement les diplômés au chômage.
Mais le relèvement de deux ans de l'âge du départ à la retraite est une étape nécessaire, selon le ministre des Affaires sociales Ahmed Ammar Youmbai.
"Selon les prévisions, il devrait atteindre 400 millions de dinars en 2014, et par conséquent, le relèvement de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans est devenu une nécessité, une mesure urgente pour pallier à un déficit de cette importance", a ajouté le ministre.
Si elle est validée, cette décision de recul de l'âge de départ à la retraite entrera en vigueur au mois de janvier 2015.
Les citoyens, pour leur part, se demandent si le gouvernement envisage sérieusement de mettre en œuvre cette proposition, dans un contexte où le nombre de chômeurs augmente chaque jour.
Le problème n'est pas survenu du jour au lendemain. Pour l'analyste Khaled Zdiri, la révolution a exercé une influence bien réelle sur l'équilibre budgétaire de la caisse de sécurité sociale.
"La démobilisation d'un grand nombre de travailleurs après la fermeture de beaucoup d'institutions, ainsi que le nombre de retraités qui grandit année après année, face à un nombre limité de missions… a conduit à l'aggravation du déficit fiscal de la caisse de sécurité sociale", explique-t-il.
La Tunisie a été contrainte, dit-il, de "préparer un projet de réforme structurelle du système des retraites, dans les secteurs public et privé, de façon à donner à ces systèmes les moyens de remplir leurs obligations".
Il faut également nommer une équipe d'experts financiers chargée de "gérer les réserves d'investissement de la Caisse de manière efficace et productive", suggère-t-il.
Les Tunisiens sur le point de partir à la retraite expriment leur inquiétude quant aux conséquences de cette proposition pour les jeunes.
"Il est vrai que les caisses sociales sont dans une situation problématique, mais relever l'âge de la retraite va aggraver les difficultés de nombreux diplômés de l'université en leur refusant la possibilité de remplacer ceux qui partent en retraite", estime Mokhtar Dimassi, enseignant, la cinquantaine.
"J'envisageais de prendre une retraite anticipée", explique Sihem Matoussi, employée de banque, à Magharebia. "Je pensais que ma décision permettrait à un chômeur de me remplacer."
"J'espère que ce projet n'aboutira pas", ajoute-t-elle.
Son collègue Abdelkader Samaoui se montre également critique à l'égard de cette mesure.
"On pourrait ne plus être envoyé en retraite, mais dans la tombe la plus proche", constate-t-il.
Abdelkarim Jerad, secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) chargé de la Sécurité sociale, a tenté de calmer ces inquiétudes.
"La situation des caisses sociales n’est pas catastrophique et elles ne sont pas au bord de la faillite, comme l'affirment certains anciens responsables", a-t-il indiqué. "Ces caisses sont des institutions publiques et bénéficient donc la garantie de l’Etat. Il n'y a donc rien à craindre pour les pensions des retraités."
D'après El Hedi Boubker, ancien président par intérim de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), les réserves de la caisse sont suffisantes pour assurer le versement des pensions durant les 13 prochains mois.
Mais pour les spécialistes internationaux des affaires de sécurité sociale, les caisses doivent disposer de réserves couvrant au moins 36 mois pour être en mesure de remplir leurs obligations
Magharibia
C'est dans un climat de controverse autour de cette proposition de réforme du régime des retraites que Barouni a pris ses fonctions. Cette mesure, qui a pour objectif de prévenir le déficit des caisses sociales, suscite pourtant une inquiétude grandissante : elle pourrait avoir des répercussions sur de nombreux citoyens, particulièrement les diplômés au chômage.
Mais le relèvement de deux ans de l'âge du départ à la retraite est une étape nécessaire, selon le ministre des Affaires sociales Ahmed Ammar Youmbai.
"Selon les prévisions, il devrait atteindre 400 millions de dinars en 2014, et par conséquent, le relèvement de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans est devenu une nécessité, une mesure urgente pour pallier à un déficit de cette importance", a ajouté le ministre.
Si elle est validée, cette décision de recul de l'âge de départ à la retraite entrera en vigueur au mois de janvier 2015.
Les citoyens, pour leur part, se demandent si le gouvernement envisage sérieusement de mettre en œuvre cette proposition, dans un contexte où le nombre de chômeurs augmente chaque jour.
Le problème n'est pas survenu du jour au lendemain. Pour l'analyste Khaled Zdiri, la révolution a exercé une influence bien réelle sur l'équilibre budgétaire de la caisse de sécurité sociale.
"La démobilisation d'un grand nombre de travailleurs après la fermeture de beaucoup d'institutions, ainsi que le nombre de retraités qui grandit année après année, face à un nombre limité de missions… a conduit à l'aggravation du déficit fiscal de la caisse de sécurité sociale", explique-t-il.
La Tunisie a été contrainte, dit-il, de "préparer un projet de réforme structurelle du système des retraites, dans les secteurs public et privé, de façon à donner à ces systèmes les moyens de remplir leurs obligations".
Il faut également nommer une équipe d'experts financiers chargée de "gérer les réserves d'investissement de la Caisse de manière efficace et productive", suggère-t-il.
Les Tunisiens sur le point de partir à la retraite expriment leur inquiétude quant aux conséquences de cette proposition pour les jeunes.
"Il est vrai que les caisses sociales sont dans une situation problématique, mais relever l'âge de la retraite va aggraver les difficultés de nombreux diplômés de l'université en leur refusant la possibilité de remplacer ceux qui partent en retraite", estime Mokhtar Dimassi, enseignant, la cinquantaine.
"J'envisageais de prendre une retraite anticipée", explique Sihem Matoussi, employée de banque, à Magharebia. "Je pensais que ma décision permettrait à un chômeur de me remplacer."
"J'espère que ce projet n'aboutira pas", ajoute-t-elle.
Son collègue Abdelkader Samaoui se montre également critique à l'égard de cette mesure.
"On pourrait ne plus être envoyé en retraite, mais dans la tombe la plus proche", constate-t-il.
Abdelkarim Jerad, secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) chargé de la Sécurité sociale, a tenté de calmer ces inquiétudes.
"La situation des caisses sociales n’est pas catastrophique et elles ne sont pas au bord de la faillite, comme l'affirment certains anciens responsables", a-t-il indiqué. "Ces caisses sont des institutions publiques et bénéficient donc la garantie de l’Etat. Il n'y a donc rien à craindre pour les pensions des retraités."
D'après El Hedi Boubker, ancien président par intérim de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), les réserves de la caisse sont suffisantes pour assurer le versement des pensions durant les 13 prochains mois.
Mais pour les spécialistes internationaux des affaires de sécurité sociale, les caisses doivent disposer de réserves couvrant au moins 36 mois pour être en mesure de remplir leurs obligations
Magharibia
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