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L'acteur Javier Bardem admoneste la France et sa « maîtresse », le Maroc

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    L'acteur Javier Bardem admoneste la France et sa « maîtresse », le Maroc

    C'est en tant que citoyen calme mais révolté que l'acteur espagnol Javier Bardem s'est présenté à la conférence de presse organisée par l'association Espagnolas en Paris, le 18 février. Une prise de parole qui est intervenue à l'issue de la projection, pour les médias, du documentaire Les Enfants des nuages, la dernière colonie, produit par ses soins et réalisé par Alvaro Longoria.

    Ce film militant, récipiendaire d'un Goya en 2013 (l'équivalent des Césars), vise à interpeller l'opinion publique sur la situation dans laquelle le Sahara occidental s'enferre. La vaste région fut, jusqu'en 1976, une colonie espagnole. Depuis, elle est au cœur d'un conflit opposant le Maroc, qui revendique sa souveraineté sur ce territoire, à l'Algérie, qui soutient le Front Polisario, constitué d'indépendantistes. Ce dernier réclame, pour le peuple sahraoui, son droit à l'autodétermination. Les opposants au régime marocain sont victimes d'une répression qui bafoue, selon de nombreux témoignages, les droits de l'homme.

    ACTIVISTE SÉQUESTRÉE

    Depuis qu'il a fait sienne cette cause en 2008, Javier Bardem est allé porter ces revendications auprès des politiques du monde entier, comme nous le voyons dans le documentaire. Mais pour impliqué qu'il est (il a vécu dans un camp de réfugiés sahraouis, où il a organisé un festival de cinéma), l'acteur, oscarisé pour son rôle dans No Country for Old Men des frères Coen, n'entend pas attirer à lui la lumière. Il s'efface d'ailleurs régulièrement dans le film face à des personnalités comme Aminatou Haidar, une activiste sahraouie qui fut séquestrée et torturée par la police marocaine, à plusieurs reprises.

    Présente au côté de l'acteur lors de la conférence de presse du 18 février, elle a été prise vivement à partie par certains journalistes qui lui demandaient l'origine de son passeport. L'ambiance, dans la salle, était assez électrique et par moments franchement houleuse, ce qui en dit long sur la nature plus que sensible du sujet. Il faut dire que les exactions perpétrées par la police marocaine au Sahara occidental embarrassent nombre de pays, dont la France, liée au Maroc par des accords commerciaux et stratégiques.

    Cette connivence, Javier Bardem ne manque pas de la fustiger, rappelant que la France est « un pays qui a vu naître les droits de l'homme ». Lors de son séjour dans la capitale, l'acteur ibérique avait prévu de s'exprimer à l'Assemblée nationale et de rencontrer le président du Sénat. Mais finalement, il n'en sera rien. Bardem ajoute : « L'ambassadeur de France aux Nations Unies, Gérard Araud, qu'on a rencontré en 2011, nous a dit que le Maroc est une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre. Autrement dit, on détourne les yeux. Le Maroc est dans une situation de constante violation des droits de l'homme. Or, la France est un pays, pionnier en matière de libertés. On est devant quelque chose qui est ni logique ni acceptable. »

    En porte-parole investi, Javier Bardem reprenait son argumentaire sur le plateau du Grand Journal, sur Canal+. Après bien des déboires de distribution, Les Enfants des nuages sortira sur les écrans français le 30 avril.

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