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Helmut Schmidt « comprend » Poutine… et divise la gauche

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  • Helmut Schmidt « comprend » Poutine… et divise la gauche

    Né quelques semaines après la fin de la première guerre mondiale (le 23 décembre 1918), l'ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt (1974-1982) adore jouer les trouble-fêtes. Son intelligence toujours vive et les cigarettes qu'il allume en toute circonstance, au mépris de la législation en vigueur, continuent de le rendre extrêmement populaire.
    Dans le genre politiquement incorrect, l'interview qu'il accorde à Die Zeit jeudi 27 mars mérite le prix d'excellence. Il y juge "tout à fait compréhensible" l'attitude de Poutine en Crimée. Certes, la Russie a enfreint le droit international mais en 2011, l'intervention de l'Occident en Libye est également "allée bien au-delà du mandat du conseil de sécurité de l'ONU", dit-il. Et si l'Ukraine est un Etat indépendant, ce n'est pas à ses yeux "un Etat national. Qu'il y ait une nation ukrainienne fait débat parmi les historiens."

    Selon lui, les Européens, notamment les Allemands, feraient bien de se méfier des "agitateurs" tels que les républicains américains, notamment John McCain et les Tea Party, et de se souvenir qu'" à la fin du XXIe siècle, la Russie restera un grand voisin". Quant aux sanctions, soit elles touchent des personnes et sont "idiotes", car elles peuvent nuire à l'organisation d'une conférence internationale pour régler le problème, soit elles sont économiques et touchent tout autant l'Occident et l'Allemagne.


    Reprenant un argument parfois entendu en Allemagne, Helmut Schmidt explique aussi que "durant la première et la deuxième guerre mondiale, les Russes étaient du côté de l'Ouest. L'Allemagne du mauvais côté. Aujourd'hui, les Allemands l'oublient. Il est très important de se souvenir que, malgré la seconde guerre mondiale, les Russes ont laissé de côté la haine des Allemands. Il n'y a aucune haine, aucun rejet des Allemands de la part du peuple russe. Il y a au surplus une admiration pour l'économie allemande."

    S'il refuse de considérer Poutine comme un "nouveau tsar", Helmut Schmidt pense que celui-ci "se voit, naturellement, comme le successeur de Pierre le Grand, de Catherine II, des Romanov et de Lénine".

    Cet interview a été critiqué par les Verts. "On ne doit pas s'inscrire dans la logique de Poutine. La norme, c'est le droit international, et Poutine l'a manifestement violé", estime Cem Özdemir, président des Verts, dans le Spiegelonline.


    En revanche, les dirigeants de Die Linke, le parti de gauche, sont ravis. "Helmut Schmidt est du même avis que Die Linke", a tweeté Sahra Wagenknecht, la vice-présidente du parti, clouée au pilori pour avoir dénoncé la semaine dernière les "fascistes" et les "antisémites" actuellement au pouvoir à Kiev.


    Si le SPD n'a pas commenté les déclarations de Helmut Schmidt, celles-ci confirment que la plupart des partis allemands sont divisés sur cette question, essentielle pour l'Allemagne.


    le monde
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