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Ben Ali parti, le « capitalisme de copinage » est resté

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  • Ben Ali parti, le « capitalisme de copinage » est resté

    La prédation, désormais connue, de l'ex-dirigeant tunisien Zine El-Abidine Ben Ali et de sa famille sur l'économie de la Tunisie, n'avait pas de limites et il est bon de le rappeler. Dans un rapport de 46 pages rendu public jeudi 27 mars, trois chercheurs de la Banque mondiale ont décortiqué le système qui a permis au clan Ben Ali de s'enrichir pendant des années en manipulant la réglementation, "au point que ce groupe de privilégiés avait la mainmise, à la fin de 2010, sur plus de 21 % des bénéfices réalisés par le secteur privé dans le pays".


    En épluchant les comptes de 220entreprises liées à la famille Ben Ali confisquées après la révolution tunisienne et la fuite, le 14 janvier 2011, de l'ancien dictateur en Arabie Saoudite, et en les mettant en corrélation avec la législation appliquée entre 1993 et 2010, les chercheurs Bob Rijkers, Caroline Freund et Antonio Nucifora, ont ainsi mis en évidence la politique sur-mesure bâtie par le clan au pouvoir pour protéger ses intérêts. Et encore ne s'agit-il là que d'un échantillon, puisque, parmi les biens confisqués, figuraient 550 propriétés, 48 bateaux et yachts, 40 portefeuilles d'actions, 367 comptes bancaires et plus de 400 entreprises. Soit une fortune estimée par la Commission de confiscation à près de 13 milliards de dollars, autrement dit un quart du PIB Tunisien en 2011!


    Du moins comptes et documents étaient-ils à peu près à jour sur les 200 firmes étudiées transformées en économie privée de "rentes". Schéma à l'appui, le document détaille les propriétés des membres du clan bicéphale, entre Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi. Les enfants de l'ancien dirigeant se "partageaient" 22 entreprises ; la famille Trabelsi, 72... A lui seul, le plus gourmand, Belhassen Trabelsi, beau-frère de Ben Ali actuellement réfugié au Canada, régnait sur 37 entreprises, dont quatre appartenaient à sa femme Zahra Jilani. Nesrine Ben Ali, sa fille, et Sakhr El Materi, son gendre (dont les Seychelles viennent de renouveler pour un an son autorisation de séjour) en contrôlaient 35. Beaucoup de ces sociétés bénéficiaient d'avantages (exonérations d'impôt et de taxes, réglementation empêchant la concurrence de se développer), obtenus notamment à partir de décrets présidentiels destinés à modifier le Code des investissements.


    Sur cette base, les conclusions du rapport sont édifiantes : "Vingt-cinq décrets promulgués au cours de cette période introduisaient de nouvelles exigences d'autorisation préalable dans 45 secteurs différents et de nouvelles restrictions en matière d'investissements directs étrangers dans 28 secteurs". Conséquence: "plus d'un cinquième des bénéfices du secteur privé revenait aux entreprises des proches du régime". Un régime, rappelle avec justesse les auteurs, qui recevait, pendant ce temps, les félicitations du gotha économique. Le Forum économique mondial avait classé la Tunisie comme l'une des économies les plus compétitives d'Afrique, tandis que le FMI et la Banque mondiale vantaient un modèle de développement...


    Aujourd'hui, si les acteurs de ce "capitalisme de copinage" ont été chassés, la réglementation, elle, n'a pas été changée. "Le problème du capitalisme de copinage ne concerne pas seulement Ben Ali et son clan, il demeure l'un des principaux problèmes de développement auxquels la Tunisie est confrontée aujourd'hui", affirme Antonio Nucifora, économiste principal de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. "A la faveur de la révolution, poursuit-il, les Tunisiens se sont débarrassés de l'ex-président Ben Ali et des pires aspects de la corruption, mais les politiques économiques restent largement intactes et sujettes à des abus." Pire, selon le chercheur: "Le cadre de politiques publiques héritées de l'ère Ben Ali perpétue l'exclusion sociale et favorise la corruption". Autant de facteurs qui ont, pour une bonne part, servi de détonateurs au premier soulèvement du monde arabe.


    le monde

  • #2
    Dans un rapport de 46 pages rendu public jeudi 27 mars, trois chercheurs de la Banque mondiale ont décortiqué le système qui a permis au clan Ben Ali de s'enrichir pendant des années en manipulant la réglementation, "au point que ce groupe de privilégiés avait la mainmise, à la fin de 2010, sur plus de 21 % des bénéfices réalisés par le secteur privé dans le pays".

    le monde
    .

    L hypocresie tardive ..

    Pourtant la France et la banque mondiale gratifiaient la Tunisie en lui faisant l éloge que c est le seul pays au Maghreb : un vrai modèle économique ???
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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