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Les Ecoles centrales, sans complexes sur le marché mondial

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  • Les Ecoles centrales, sans complexes sur le marché mondial

    Le Monde 28/03/2014

    Le Groupe des Ecoles centrales (GEC) vient de publier un communiqué qui traduit bien les ambitions de ce réseau, l'un des plus puissants de l'Hexagone pour la formation des ingénieurs. Un communiqué qui, certes, n'annonce pas d'initiative spectaculaire à court terme, mais qui traduit une attitude décomplexée et offensive, finalement pas si courante dans l'enseignement supérieur hexagonal.

    Les cinq écoles qui composent le GEC - Centrale Paris (dont la fusion avec Supélec sous forme de "grand établissement", rappelons-le devrait être officialisée avant l'été), Lille, Lyon, Marseille et Nantes - disposent d'une force de frappe considérable. Dans ce texte, elles réaffirment d'abord qu'elles se situent résolument "sur un marché de l'enseignement supérieur mondialisé, marqué par des mutations technologiques rapides et fondamentales". Aussi ont-elles décidé de "refonder leur alliance autour d'un projet ambitieux".

    Quel est ce projet ? Le communiqué énumère trois axes.

    D'abord, le développement "sur le territoire national et au niveau mondial". A l'international, il est vrai, le GEC a déjà pris une bonne longueur d'avance sur les autres écoles d'ingénieurs, avec la création de Centrale Pékin, il y a dix ans, puis, plus récemment avec le lancement d'un campus à Casablanca, au Maroc, et enfin avec l'ouverture annoncée (sans doute en 2015) d'une école en Inde, à Hyderabad, en liaison étroite avec Mahindra, le deuxième groupe industriel du pays. Sans parler des relations approfondies que les membres du groupe entretiennent au Brésil. On peut imaginer que de nouvelles initiatives communes seront prises bientôt, pour faire du GEC un acteur vraiment global, visible dans le monde entier, s'appuyant sur les atouts reconnus de la formation d'ingénieurs généralistes "à la française".

    Au plan national, la fusion de Centrale-Paris avec Supélec et son installation sur le site de Saclay marqueront à coup sûr une étape majeure.

    Deuxième axe, une "évolution du modèle de formation, en cohérence avec la demande et les besoins des entreprises et avec les nouvelles technologies". Parmi les pistes d'évolution probables, on peut citer le travail sur l'interdisciplinarité, et notamment le rapprochement avec les écoles de management (on rappellera à ce sujet les partenariats anciens entre Centrale Paris et l'Essec, ou entre Centrale Lyon et EM Lyon), ainsi qu'avec les écoles de design et de création. On peut aussi évoquer la prise en compte des technologies numériques et l'essor des MOOCs dans la pédagogie. Ou encore le développement des chaires et les partenariats avec les entreprises...

    Troisième point, une "amélioration continue de la performance individuelle et collective des écoles". Ce qui suppose notamment un benchmarking permanent, des collaborations plus approfondies entre les membres du groupe.

    Enfin, le communiqué évoque cinq objectifs prioritaires, parmi lesquels la réponse à apporter aux grands "défis sociétaux du XXIème siècle" : énergie, transports, environnement, accès aux ressources...

    Un regret, cependant : le formidable bouleversement en cours autour des technologies numériques, d'Internet, des réseaux sociaux et du big data, avec ses implications majeures pour de nombreux secteurs d'activité comme pour la vie quotidienne des individus - sans parler des enjeux géostratégiques - n'est pas mentionné dans ce texte.

    On peut donc imaginer que les Ecoles centrales vont de plus en plus se présenter ensemble sur le marché mondial, et, à l'instar de ce que font si bien les entreprises allemandes, petites et grandes, "chasser en meute". Une attitude encore peu répandue dans l'enseignement supérieur français, où l'on a plutôt, jusqu'à présent, préféré jouer en solo - même s'il existe quelques exceptions.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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