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Satellites espions : course à l'armement en Amérique Latine

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  • Satellites espions : course à l'armement en Amérique Latine

    La Tribune Michel Cabirol, de Santiago (Chili) | 27/03/2014

    Les satellites d’observation est l’un de marchés de défense les plus dynamiques de la région. Tous les constructeurs se sont donné rendez-vous à Santiago au show FIDAE, le plus grand salon de défense d’Amérique latine, qui a ouvert ses portes mardi.

    Sous-équipée jusqu'ici, l'Amérique latine est l'un des nouveaux terrains de jeu commerciaux pour tous les constructeurs de satellites d'observation du monde entier. Et notamment pour les deux groupes tricolores, Airbus Defence & Space (ADS) et Thales Alenia Space (TAS), qui maîtrisent tous les deux les technologies clés de ces équipements de souveraineté et d'autonomie à la prise de décision.

    Contrairement aux Emirats Arabes Unis et au Maroc où Paris avait exigé une offre commune, les deux constructeurs vont partir chacun de leur côté dans les compétitions en Amérique latine. C'est le cas dans les appels d'offre déjà lancés. "Nous en avons discuté mais il n'y a pas eu d'accord entre nous", explique-t-on à La Tribune. "Nous sommes partisans de laisser le marché décider", confirme une autre source. Que le meilleur gagne donc. D'autant que les offres des fabricants américains devraient être très attrayantes en termes de performances, estime-t-on. Parallèlement, les Israéliens, les Coréens (Satrec), voire les Espagnols, pourraient jouer sur les prix pour rafler la mise.

    Chili, le précurseur

    La plupart des pays d'Amérique latine sont en train d'exprimer, voire de formaliser, un besoin dans le domaine de l'observation de la terre civile et militaire. Profitant de leur croissance, les pays qui sont prêts à se lancer dans l'achat d'un système d'observation spatiale, sont intéressés par l'identification puis le contrôle de leurs ressources naturelles sur terre comme sur mer (agriculture et pêche) ainsi que par les dossiers sécuritaires comme la lutte contre les trafics, notamment les narcotrafiquants. Et au-delà avec des enjeux de défense nationale.

    C'est le Chili, qui a été le précurseur, avec le programme SSOT (nom de code : Fasat Charlie), un programme de nouvelle génération beaucoup plus performant que ceux qui existaient déjà sur le continent sud-américain (Venezuela, Brésil…). Gagné de haute lutte par ADS face au consortium américano-canadien MDA, il est opérationnel depuis 2011. "Nous voulons construire nos succès à partir de celui du Chili, qui est un client référent et respecté dans la région", explique-t-on chez ADS. L'acquisition par le Chili d'un satellite d'observation performant a aiguisé les appétits des pays de la région et a peu à peu entraîné une dynamique en Amérique latine, où les pays ont la volonté d'acquérir une autonomie en matière d'observation spatiale.

    Chili, vers un deuxième satellite

    Satisfait de son système SSOT, Santiago pense déjà au suivant. Les constructeurs anticipent pour fin 2014, début 2015 un appel d'offre pour "Fasat Delta", le deuxième satellite qui remplacera à l'horizon de 2018 "Fasat Charlie". Soit trois ans environ pour mettre au point le futur satellite chilien. Présents au salon de défense de Santiago FIDAE, les deux constructeurs tricolores, tout comme leurs rivaux internationaux, notamment les israéliens d'IAI, très redoutés pour leur offre, ont été très actifs pour attirer les décideurs sur leur stand et chalet.

    Au Pérou,

    ADS a été sélectionné par Lima pour pour la fourniture d'un satellite d'observation. Les négociations sont terminées. Si le contrat met du temps à être finalisé, ce ne serait aujourd'hui plus qu'une question de temps. "Nous sommes très avancés au Pérou", confirme-t-on chez ADS où on croise les doigts pour obtenir un contrat de gouvernement à gouvernement (Pérou/France) très, très prochainement.
    Colombie puis Bolivie

    En Colombie,

    l'élection présidentielle prévue en mai devrait retarder quelque peu le processus de sélection. Mais tous les constructeurs (ADS, TAS, Lockheed Martin, IAI, les espagnols Deimos et ITP-Seiner, ont déjà répondu aux demandes d'informations (RFI, Request for information) lancé fin 2013 par la force aérienne de la Colombie, qui elle aussi veut avoir son satellite d'observation (SOT-COL, satellite d'observation de la Terre de la Colombie).

    Selon des sources concordantes, les israéliens IAI auraient fait une offre agressive… mais qui est non engageante à ce stade. "C'est prématuré de dire que les Israéliens sont favoris", assure-t-on à La Tribune. Car le processus de sélection est suspendu pendant la campagne de l'élection présidentielle. Les Colombiens devrait sans doute réélire Juan Manuel Santos. Dans ce contexte, Bogotá devrait lancer un appel d'offre vers la fin de l'été.

    La Bolivie

    est également très intéressée par l'acquisition d'un satellite d'observation. "Les Boliviens ont identifié un besoin", souligne-t-on chez TAS, qui ne s'attend pas à un appel d'offre avant 2016. Une compétition où il faudra compter sur les Chinois, très présents en Bolivie dans le domaine des télécoms. "Ils nous ont dit que la compétition serait ouverte", précise-t-on chez ADS, qui anticipe quant à lui un appel d'offre fin 2014, début 2015. "Ils sont très intéressés par ce que l'on propose", précise-t-on dans la division spatiale d'Airbus Group. Enfin, TAS concourt actuellement sur le segment sol d'un satellite de télécoms bolivien.

    Brésil et Mexique, deux géants qui se réveillent

    Dans la continuité du projet de télécoms duals SGDC-1 remporté par TAS, le Brésil a exprimé de gros besoins avec l'acquisition de deux satellites optiques (programme Carponis) et un satellite radar (lessonia). Des projets qui pourraient se formaliser en 2015 après l'élection présidentielle prévue en octobre et qui seront également l'objet d'importants transferts de technologies (ToT). On veut croire chez ADS que la compétition reste ouverte au Brésil après SGDC-1.

    Pour sa part, le Mexique devrait lancer des programmes d'observation spatiale fin 2015, début 2016. Et les deux constructeurs français ont déjà commencé à labourer le terrain en organisant avec la Direction générale de l'armement (DGA) il y a une semaine une table-ronde au Mexique.
    L'Amérique latine, un nouveau terrain de jeu pour Airbus et Thales

    Les deux constructeurs français, ADS et TAS, nourrissent beaucoup d'ambitions dans le domaine de l'observation en Amérique latine. ADS a aujourd'hui un temps d'avance sur son rival français avec la livraison au Chili du programme SSOT et avec la sélection de son offre par le Pérou. Mais TAS a réussi un véritable tour de force au Brésil dans les télécoms (SGDC-1). Et veut durablement s'implanter en Amérique latine. "Nous voulons être plus présents sur l'observation dans ces pays", assure le vice-président de l'observation de la Terre et des sciences de TAS, Michel Orman.

    Pour attaquer ce marché, Thales a lancé sur FIDAE une nouvelle plateforme HRS1 (résolution de 70 cm à 1 mètre) pour tenter de faire la différence avec ses concurrents. Un satellite qui pèse environ deux fois moins que les Pléiades (1 tonne). Soit un prix très attractif pour les clients d'autant que le lancement leur coûtera moins cher. "C'est à FIDAE que tout commence", souligne Michel Orman.

    Quant à ADS, on estime que la société a une longueur d'avance en terme de technologies par rapport à TAS, notamment grâce au carbure de silicium (SiC) très léger. ADS et son partenaire Boostec ont réussi à créer, au fil des réalisations spatiales, une véritable filière économique aujourd'hui couronnée de succès. Le SiC produit en région Midi-Pyrénées est exporté dans le monde entier.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    Encore de la concurrence franco française ! je suis sidéré
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

    Commentaire


    • #3
      enfin de compte , tout le monde espionne son voisin ou son concurrent , ça va devenir avec le temps une sorte de banalisation de l'outil d’espionnage par l’espace , c'est comme le genre téléphone portable de grande consommation et après comment sera le monde de demain avec la prolifération de tout genre de technologie ? y a-t-il une limite?

      Commentaire

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