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Moscou menace le pétrolier russe Loukoïl et accentue la pression sur Total

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  • Moscou menace le pétrolier russe Loukoïl et accentue la pression sur Total

    Saha ftourkoum

    MOSCOU (AFP) - Moscou a menacé pour la première fois vendredi de retirer à une société pétrolière russe, le numéro un Loukoïl, des licences d'exploitation, tout en maintenant la pression sur les majors étrangères avec l'annonce d'une vérification sur un projet du français Total.
    Le chef du service de contrôle de l'environnement, une émanation du ministère russe des Ressources naturelles, a mis en garde le groupe Loukoïl contre un retrait possible des licences de 20 de ses gisements en Russie s'il ne se mettait pas en conformité avec les conditions d'exploitation définies par contrat.

    Ce service est "arrivé à la conclusion qu'il y avait nécessité de retirer les licences de développement et d'extraction d'hydrocarbures" de 12 gisements dans la république des Komi (nord) et huit autres dans la région de Khanty-Mansiïsk (Sibérie occidentale).

    Les autorités russes accusent Loukoïl de dépassement des délais de développement et d'extraction des gisements, et de créer des problèmes écologiques.

    "Dans l'hypothèse où ces violations n'étaient pas réglées dans les délais indiqués, le service de contrôle envisagerait d'examiner un retrait de ces licences", précise le ministère.

    Le directeur général de Loukoïl-Komi, une filiale de Loukoïl, s'est montré rassurant. "Nous allons analyser les requêtes reçues, mesurer les problèmes et les régler, et ensuite nous continuerons à travailler à la gloire de la Russie", a dit Vladimir Moulizk, le directeur général de la filiale.

    A Moscou, ni les marchés ni les analystes contactés n'ont semblé inquiets d'une attaque en règle contre le numéro un russe.

    Selon Kakha Kiknavelidze, un analyste à la banque d'investissement, il est peu probable que les menaces des autorités soient le signe d'un "problème sérieux" pour Loukoïl.

    "Je n'excluerais pas que Loukoïl ait simplement perdu tout intérêt pour certains de ses gisements et ait décidé de ne pas les développer", a estimé M. Kiknavelidze.

    Pour Andreï Fiodorov, analyste pétrole et gaz à Alfa Bank, les Russes pourraient chercher à toucher par ricochet l'américain ConocoPhillips, très lié à Loukoïl dans des projets en Russie.

    ConocoPhillips a été exclu lundi, comme quatre autres majors étrangères, du projet gazier Chtokman, dans la mer de Barents.

    Les menaces contre Loukoïl interviennent alors que les autorités, sous l'impulsion du ministère des Ressources naturelles, s'intéressent de près aux majors étrangères travaillant en Russie.

    En septembre, ce ministère avait ainsi menacé de faire cesser le gigantesque projet pétrolier et gazier piloté par le groupe anglo-néerlandais Shell (London: RDSB.L - actualité) à Sakhaline, dans l'Extrême-Orient russe, si Shell ne réglait pas les problèmes de pollution sur l'île.

    Dans la foulée, le ministère avait également annoncé des "vérifications" des conditions d'exploitation des gisements du groupe russo-britannique TNK-BP (London: BP.L - actualité) et de celui de Total à Khariaga dans le Grand nord russe.

    Des analystes russes et étrangers et des journaux russes émettent depuis des doutes sur les motivations "écologistes" de Moscou, suggérant que la Russie tenterait simplement de reprendre la main sur des ressources "bradées" aux groupes étrangers dans la débâcle économique des années 1990.

    Vendredi, le président de la Cour des comptes, Sergueï Stepachine, a ainsi annoncé que l'accord de partage de production du gisement de Khariaga, signé entre Total et le gouvernement russe, ferait l'objet en 2007 d'une vérification.

    Le champ de Khariaga produit actuellement environ 20.000 barils par jour et fait l'objet depuis plusieurs années d'âpres disputes, le gouvernement russe accusant Total de retards excessifs dans l'avancement du projet et le niveau de production.

    Le ministère des Ressources naturelles a déjà annoncé en septembre qu'il avait l'intention de "vérifier" si le groupe respectait son "accord de licence" à Khariaga, dont il contrôle 50%, le norvégien Hydro (Oslo: NHY.OL - actualité) 40% et la compagnie pétrolière de la région des Nenets 10%.
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