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Climat: les impacts réels du réchauffement

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  • Climat: les impacts réels du réchauffement

    Le deuxième volume du rapport du Giec insiste sur l'urgence de l'adaptation.

    La première livraison en septembre dernier du cinquième rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) dressait un constat des connaissances scientifiques: «Le réchauffement du système climatique est sans équivoque et un grand nombre des changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires», précisait le résumé pour les décideurs. Le deuxième volume consacré aux effets de ce changement climatique, publié lundi 31 mars, le conforte. «Les impacts se font déjà sentir sur tous les continents et dans les océans», précise-t-il. S'il existe de nombreuses opportunités de faire face aux risques encourus, «ce sera plus difficile avec un niveau élevé de réchauffement».

    Non, le changement climatique, «ce ne sont pas que des chiffres sur le papier», rappelle de son côté Laurence Tubiana, la présidente de l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). À ses côtés, trois femmes venues respectivement du Pérou, du Tchad et du Bangladesh témoignent de leurs *expériences. «Il y a toujours eu des chan*gements de températures», reconnaît *Hindou Oumarou Ibrahim, membre d'une association de femmes peules autochtones du Tchad, «mais aujourd'hui les dérèglements s'accélèrent. Depuis une dizaine d'années les saisons sèches sont plus chaudes et plus longues, et les pluies sont plus courtes et plus intenses», explique la jeune femme. «Et ce phénomène ne cesse de s'accentuer», ajoute-t-elle. Cela a de graves conséquences pour le bétail.

    «Avant, nous avions environ six saisons dans une année», explique à son tour Shahanara Khukumoni Khatun qui habite un village côtier du Bangladesh dont les ressources agricoles diminuent en *raison de la salinité des terres liée à la montée des eaux mais également à l'augmentation du nombre de cyclones, de tempêtes et d'inondations.



    Les populations doivent s'adpater
    Les travaux des scientifiques recensés par le Giec se refusent - faute de suffisamment de recul - à établir des liens directs entre de tels exemples vécus par des *communautés et les changements climatiques. Pour autant, les constats qu'ils dressent sont accablants: «L'impact des événements extrêmes récents tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations, les cyclones ou les incendies révèlent une grande vulnérabilité à la variabilité actuelle du climat, des écosystèmes et des communautés humaines», est-il souligné.

    Et la liste des risques évoqués est particulièrement longue si l'on continue sur la trajectoire de réchauffement actuel qui, selon les scientifiques, pourrait mener à une hausse de 4 °C d'ici à 2100. Le texte évoque ainsi la submersion pour les habitants des petites îles, les inondations pour les très nombreux habitants des villes *côtières, les ruptures dans les infrastructures notamment électriques en lien avec les événements extrêmes, la modification des rendements agricoles, la hausse de la mortalité liée aux pics de chaleur, la perte de la biodiversité et des écosystèmes marins, l'insécurité alimentaire, les risques de manque d'eau douce…

    Plus que le précédent rapport du Giec qui remonte à 2007, celui-ci insiste sur la notion d'adaptation des populations et des écosystèmes. «On en est encore souvent à de la planification plus qu'à des réalisations concrètes», reconnaît Christopher Field, membre de l'Académie des sciences des États-Unis et coprésident de ce rapport, mais «il y a beaucoup de solutions qui peuvent être gagnant-gagnant», insiste-t-il. «Il existe un grand nombre d'opportunités d'intégrer l'adaptation dans le développement social et économique et dans des initiatives pour limiter la hausse des températures.»

    Mais les scientifiques en conviennent également: si l'adaptation est désormais indispensable, elle ne doit en aucune façon remplacer les efforts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mi-avril, le 3e et dernier volume du 5e rapport du Giec, consacré à l'atténuation du réchauffement climatique, doit d'ailleurs être publié.

    Jusqu'à présent, les États du monde entier se sont engagés à contenir la hausse des températures en deçà de 2°C d'ici à 2100 mais ils n'ont toujours pas trouvé d'accord pour dire comment ils allaient s'y prendre. C'est l'enjeu de la conférence sur le climat prévue à Paris en 2015.

    H24
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