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DESIGN - Kabale, une affaire de famille

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  • DESIGN - Kabale, une affaire de famille

    Bonjour, histoire d'une réussite qui a commencé avec de la colle, des bouts de tissu et une paire de ciseaux.
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    Mabelle Abtour Serhal, un goût d’un autre siècle

    Elles sont quatre sœurs, Aline, Mabelle, Hélène et Pascale, qui manient le tissu avec amour, le transformant en sac, meuble, abat-jour, lustre, rideaux, accessoires, porte-monnaie, boîtes à bijoux, à cigarette, boîtes à surprise. Chacune, à sa façon, apporte au label qu’elles ont créé et baptisé Kabale sa créativité personnelle. Un emballement, une passion vite devenue collective. De Dubaï à Beyrouth, Kabale est l’histoire d’une réussite et d’une grande complicité.

    Marie-Isabelle Abtour Serhal semble sortie d’un autre temps. Celui où le romantisme était de rigueur, où les femmes se drapaient de velours, les mains gantées, le sac pendu au poignet, pour aller au bal. Tout le monde l’appelle Mabelle et personne ne s’en étonne. De grands yeux verts, pétris d’un vécu qu’ils ont absorbé avec sérénité, un visage «mélange de bédouin et de vieille France», qu’elle affectionne particulièrement, elle avoue, et là aussi personne ne s’en étonne: «J’aurais dû naître 200 ans plus tôt.» Il suffit, en effet, de jeter un coup d’œil furtif sur la maison de Mabelle, sur son atelier qui baigne dans un désordre très artistique, pour le constater.

    Tout chez elle porte son empreinte. Les rideaux, «j’avais un dîner chez moi, je les ai faits en une heure. Regardez, il n’y a pas trace d’un fil, j’ai tout collé moi-même!» avoue-t-elle en souriant, les bijoux, «j’ai fabriqué ce collier en dernière minute, je n’avais rien à me mettre» ou sa jupe, « c’était une robe, je l’ai transformée ». Une montre métamorphosée en bracelet en dentelle, un sautoir, une ceinture en velours rouge devenue un magnifique sac, tout l’inspire. Des pièces uniques, qu’elle exécute pour elle, d’abord, puis pour les amis et les clients qui la poursuivent.

    Car Mabelle ne peut rester sans rien faire de toutes ces idées qui se bousculent et de ses dix doigts impatients. «Il y a deux choses que j’adore, la colle et le tissu. Je suis une obsessionnelle du tissu.» Le résultat de ce mélange, des pièces précieuses car uniques, faites une à une, confectionnées depuis plus de 15 ans. «J’adore créer, si je ne crée pas, je désespère!»

    Une entreprise à huit mains

    Tout a commencé avec l’aînée, Aline, aujourd’hui installée à Dubaï, à l’occasion de l’exposition de ses bijoux lors d’une manifestation collective. Mabelle, encouragée, décide de mettre la main au tissu. «J’ai fait des sacs complètement fous. C’était mon imagination vierge ou un manque d’expérience…» Les deux autres sœurs ne tardent pas à se joindre à l’aventure. Kabale est né. Aline, partie s’installer au Émirats arabes unis, emporte dans ses valises le label familial. En quelques années, le petit atelier se transforme en véritable entreprise avec 17 couturières et une clientèle variée.

    Mabelle continue d’exposer, quand l’occasion se présente. Par ailleurs, elle conçoit des prototypes de ses produits qui sont très vite exécutés et vendus à Dubaï. Son style, comme celui de la marque, s’éloigne de la mode. On y sent un parfum du passé, les années 30, un kitch charmant. Le velours, les beaux tissus, la dentelle, les passementeries y sont très présents et présentés sous leur meilleur jour. «J’aime travailler avec les matières recyclées, souligne Mabelle.

    C’est à la fois romantique et drôle.» Utilisant souvent le nous, lorsqu’elle veut parler d’elle ou de Kabale, elle espère, comme le confirment Hélène, qui s’adonne timidement à la poterie, et Pascale, qui se réserve la création des meubles, «avoir nos ateliers et notre boutique au Liban, pouvoir produire et vendre ici». Le projet est sous étude, en rapport avec une situation qui retarde les décisions finales.

    En attendant, Mabelle continue à improviser de délicieux petits chefs-d’œuvre, qu’elle se réserve ou qu’elle envoie directement à Dubaï, où les attend Aline, en parfait et très exigeant chef d’entreprise.

    Carla HENOUD
    14 Octobre 2006 L'Orient-Le Jour
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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