La justice tunisienne a condamné deux policiers à sept ans de prison ferme pour le viol d’une jeune femme, un troisième à deux ans…
La justice tunisienne a condamné, lundi 31 mars 2014, deux policiers à sept ans de prison ferme pour le viol d’une jeune femme et un troisième à deux ans. Cette affaire avait fait scandale dans le pays et dans le monde déclenchant une forte mobilisation d’associations - présentent jusque devant le tribunal - pour soutenir la jeune femme, connue sous le nom d’emprunt de Meriem Ben Mohamed.
«Nous nous attendions à une peine plus lourde, d’autant qu’il y a eu abus de pouvoir», déclare à 20 Minutes, Moufida Missaoui, directrice du Centre d’Ecoute et d’orientation des Femmes victimes de violence au sein de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD). Si elle considère tout de même le verdict comme un «acquis», l’association ne lâche pas la mobilisation: «le combat continue au nom de toutes les femmes tunisiennes».
«Ils étaient nombreux à essayer de détourner ce crime»
Les faits remontent à septembre 2012. Meriem, 27 ans, et son fiancé sont à bord d'une voiture à l'arrêt dans la banlieue de Tunis, lorsqu'ils sont accostés par trois policiers. Deux d'entre eux violeront à tour de rôle la jeune femme, tandis que le troisième entraînera le compagnon de Meriem vers un distributeur automatique pour lui extorquer de l'argent. Mais à l’époque, les policiers affirmeront les avoir surpris en train d'avoir des relations sexuelles. Le Parquet avait tenté d’engager des poursuites pour atteinte à la pudeur contre le couple. «Ils étaient nombreux à essayer de détourner ce crime», déplore Moufida Missaoui.
Au cours de l’audience à huis clos qui s’est déroulée ce lundi, la défense des accusés avait réclamé un non-lieu et les policiers avaient nié le viol, accusant au contraire la jeune femme, de leur avoir fait des avances. L’un des policiers, a rapporté Radhia Nasraoui, l’une des avocates de la victime, a assuré que c’était la jeune femme qui avait cherché à lui faire une fellation. «Ils ont nié» avoir violé Meriem, a confirmé Koutheir Bouallègue, un autre de ses avocats. «L’un a juste reconnu s’être masturbé», a-t-il ajouté».
«Quand je réclame justice, on m’insulte»
Meriem était sortie en pleurant de la salle d’audience. Selon son avocate Emna Zahrouni, l’un des avocats des policiers, disant se fonder sur le rapport de la médecine légale, a insisté pendant sa plaidoirie sur le fait que la jeune femme avait une activité sexuelle régulière. «Leur objectif, c’est de dire au tribunal qu’elle n’était pas vierge. Ils attaquent sa personne», sachant que les relations sexuelles hors mariage sont taboues en Tunisie, a dénoncé l’avocate. «Quand je réclame justice, on m’insulte», a lancé de son côté, Meriem, bouleversée.
Finalement, les deux policiers tunisiens ont été condamnés à sept ans de prison. Le troisième s’est vu infliger une peine de deux ans de prison et 20.000 dinars d’amende (un peu plus de 9.000 euros) pour avoir extorqué de l’argent. Un verdict toutefois «décevant» pour la défense de Meriem. «C’est dur mais un brin d'optimisme est tout de même présent dans les rangs de l’ATFD», explique Moufida Missaoui. Elle, qui ajoute avec force: «Nous avons montré au tribunal et au monde qu’il y a bien eu viol. L’histoire de Meriem est un symbole. Il faut qu’à l’avenir justice soit faite pour toutes les femmes».
Source: 20 Minutes
La justice tunisienne a condamné, lundi 31 mars 2014, deux policiers à sept ans de prison ferme pour le viol d’une jeune femme et un troisième à deux ans. Cette affaire avait fait scandale dans le pays et dans le monde déclenchant une forte mobilisation d’associations - présentent jusque devant le tribunal - pour soutenir la jeune femme, connue sous le nom d’emprunt de Meriem Ben Mohamed.
«Nous nous attendions à une peine plus lourde, d’autant qu’il y a eu abus de pouvoir», déclare à 20 Minutes, Moufida Missaoui, directrice du Centre d’Ecoute et d’orientation des Femmes victimes de violence au sein de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD). Si elle considère tout de même le verdict comme un «acquis», l’association ne lâche pas la mobilisation: «le combat continue au nom de toutes les femmes tunisiennes».
«Ils étaient nombreux à essayer de détourner ce crime»
Les faits remontent à septembre 2012. Meriem, 27 ans, et son fiancé sont à bord d'une voiture à l'arrêt dans la banlieue de Tunis, lorsqu'ils sont accostés par trois policiers. Deux d'entre eux violeront à tour de rôle la jeune femme, tandis que le troisième entraînera le compagnon de Meriem vers un distributeur automatique pour lui extorquer de l'argent. Mais à l’époque, les policiers affirmeront les avoir surpris en train d'avoir des relations sexuelles. Le Parquet avait tenté d’engager des poursuites pour atteinte à la pudeur contre le couple. «Ils étaient nombreux à essayer de détourner ce crime», déplore Moufida Missaoui.
Au cours de l’audience à huis clos qui s’est déroulée ce lundi, la défense des accusés avait réclamé un non-lieu et les policiers avaient nié le viol, accusant au contraire la jeune femme, de leur avoir fait des avances. L’un des policiers, a rapporté Radhia Nasraoui, l’une des avocates de la victime, a assuré que c’était la jeune femme qui avait cherché à lui faire une fellation. «Ils ont nié» avoir violé Meriem, a confirmé Koutheir Bouallègue, un autre de ses avocats. «L’un a juste reconnu s’être masturbé», a-t-il ajouté».
«Quand je réclame justice, on m’insulte»
Meriem était sortie en pleurant de la salle d’audience. Selon son avocate Emna Zahrouni, l’un des avocats des policiers, disant se fonder sur le rapport de la médecine légale, a insisté pendant sa plaidoirie sur le fait que la jeune femme avait une activité sexuelle régulière. «Leur objectif, c’est de dire au tribunal qu’elle n’était pas vierge. Ils attaquent sa personne», sachant que les relations sexuelles hors mariage sont taboues en Tunisie, a dénoncé l’avocate. «Quand je réclame justice, on m’insulte», a lancé de son côté, Meriem, bouleversée.
Finalement, les deux policiers tunisiens ont été condamnés à sept ans de prison. Le troisième s’est vu infliger une peine de deux ans de prison et 20.000 dinars d’amende (un peu plus de 9.000 euros) pour avoir extorqué de l’argent. Un verdict toutefois «décevant» pour la défense de Meriem. «C’est dur mais un brin d'optimisme est tout de même présent dans les rangs de l’ATFD», explique Moufida Missaoui. Elle, qui ajoute avec force: «Nous avons montré au tribunal et au monde qu’il y a bien eu viol. L’histoire de Meriem est un symbole. Il faut qu’à l’avenir justice soit faite pour toutes les femmes».
Source: 20 Minutes
Commentaire