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Le Nobel Du Rire , les scientifiques «lâchent leur fou»

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  • Le Nobel Du Rire , les scientifiques «lâchent leur fou»

    Comme chaque année depuis 1990…La Science et l'Humour...

    La 16e première annuelle (sic) des prix IgNobel a eu lieu jeudi dernier à l'Université Harvard. Dans une parodie loufoque de la remise de la plus haute distinction scientifique, les 10 prix IgNobel (lire: ignoble) sont décernés annuellement à de vrais scientifiques dont la recherche fait d'abord rire, puis réfléchir.

    La communauté scientifique a fait un bond non pas en avant, mais sur son siège en apprenant qu'on venait de découvrir le mécanisme de rupture des spaghettis crus ou qu'il est possible d'arrêter un hoquet récalcitrant avec un massage anal!

    «Je suis un chercheur sérieux qui a publié plus de 40 articles», s'est défendu Francis Fesmire, le sourire aux lèvres. Le médecin urgentologue du Tennessee craint pourtant que sa seule contribution durable à la science soit l'infâme technique avec laquelle il a guéri un patient désespéré d'un hoquet qui le torturait depuis 72 heures. Jeudi dernier, il a reçu son prix IgNobel de médecine des mains de Rich Roberts, récipiendaire du véritable prix Nobel de médecine en 1993.

    Chaque année depuis 1990, des scientifiques de partout dans le monde sont ainsi «honorés» à l'Université Harvard. Le magnifique théâtre Sanders accueille alors les amateurs de science excentrique, dont plusieurs véritables prix Nobel, venus célébrer le sens de l'humour scientifique. Pour une soirée, les rôles sont inversés et la science perd enfin de son aridité.

    «Les IgNobel, c'est le moment que nous avons de montrer au monde que la science peut être drôle et légère», dit Roy Glauber, professeur à Harvard et récipiendaire du Nobel de physique 2005. Avant d'être invité à Stockholm pour recevoir son prix de l'Académie des sciences de la Suède en décembre dernier, il a occupé le poste, bien plus modeste, de «Gardien du balai sacré» des prix IgNobel. Son rôle: débarrasser la scène de tous les avions de papier lancés par les spectateurs durant la très informelle cérémonie. «Durant le dîner d'honneur à Stockholm, on parlait plus de mon rôle de balayeur aux IgNobel que de ma recherche!» s'est esclaffé le physicien octogénaire et bon vivant.

    En plus de son poste de balayeur officiel, Roy Glauber a été aussi l'objet de convoitise de la gent harvardienne lors du concours Win a Date With a Nobel Laureate (gagnez une sortie en tête à tête avec un prix Nobel). Une autre exemple d'humour typiquement «ignobélien».

    Plus de 7000 candidatures

    Cette année, plus de 7000 candidatures ont été déposées devant le comité IgNobel présidé par Marc Abrahams, animateur de la soirée et éditeur en chef d'Annals of improbable research (AIR), le magazine humoristique qui tient la chronique l'événement. Par le passé, il leur fallait chercher plusieurs mois pour trouver des projets de recherche à la fois sérieux de forme et loufoques de contenu. Aujourd'hui, la cérémonie connaît un tel succès que des chercheurs du monde entier envoient des nominations. «Certains vrais prix Nobel ont même nominé de leurs confrères», confie M. Abrahams, sans vouloir préciser de qui il s'agit.

    En plus des 10 récipiendaires de cette année, le théâtre Sanders a été honoré de recevoir la visite d'anciens gagnants de prix particulièrement ignobles venus offrir leurs «condoléances» aux nominés.

    Kees Moeliker (Ornithologie, 2003) est venu témoigner du tournant que l'infâme prix a provoqué dans sa carrière. L'ornithologue néerlandais s'est rendu célèbre pour avoir observé (et publié!) le premier cas de nécrophilie homosexuelle chez le canard malard. Maintenant, des gens de partout dans le monde lui confient des cas de comportements d'oiseaux étranges qu'il s'empresse d'éclaircir, tel un détective privé pour animaux. Depuis l'année dernière, il occupe aussi le poste de directeur de la division européenne de la revue AIR et participe à la sélection des gagnants.

    Don Featherstone (Arts, 1996), le célèbre inventeur du flamant rose en plastique pour pelouse et jardin, était aussi de passage avec son épouse et son caniche miniature.

    Entre les nombreux discours des récipiendaires, l'événement a su maintenir le public hilare, notamment avec une ode aux nerds de la planète intitulée L'inertie est ce qui fait tourner le monde, sur l'air de Carmen, de Bizet.

    La remise des prix IgNobel 2006 s'est achevée dans l'allégresse avec le discours traditionnel de clôture prononcé par Marc Abrahams: «Pour tous ceux qui n'ont pas gagné cette année, et surtout pour ceux qui ont gagné, meilleure chance la prochaine fois.»

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    Pour en savoir plus, consultez le site www.improbable.com/ig
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