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Demain, un portrait-robot 3D à partir du seul ADN ?

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  • Demain, un portrait-robot 3D à partir du seul ADN ?

    Imaginez qu'un seul échantillon d'ADN retrouvé sur une scène de crime puisse conduire à l'élaboration d'un portrait-robot. Cela vous semble-t-il de la science-fiction ? Erreur ! Même si cette technologie est encore loin d'être opérationnelle, de nombreuses équipes scientifiques planchent actuellement sur cette question. Et elles avancent à grands pas... L'une d'elles, conduite par l'anthropologiste Mark Shriver, de l'université d'État de Pennsylvanie aux États-Unis, vient ainsi de parvenir à mettre au point un surprenant programme capable de produire un portrait-robot 3D en se basant sur 24 variantes de 20 gènes ayant une influence sur la structure du visage.

    Les chercheurs, qui publient leurs travaux dans les comptes rendus de l'Académie des sciences américaines (Plos One), ont travaillé avec 592 volontaires venus des États-Unis, du Brésil et du Cap-Vert, ayant tous à la fois des origines européennes et d'Afrique de l'Ouest. Dans un premier temps, ils ont soigneusement modélisé leur visage en calculant les distances entre 7 000 points différents permettant de définir, par exemple, l'écart entre deux yeux, la taille d'un nez ou la hauteur d'une pommette. Des éléments essentiels dans la physionomie d'un visage. Ce n'est que dans un second temps qu'ils se sont penchés sur le génome des participants. Pour cela, ils ont choisi de se concentrer sur 20 gènes connus pour avoir un lien avec le développement de la tête de l'embryon et/ou avec des malformations du visage. L'objectif était de détecter des corrélations entre caractéristiques du visage et variantes de ces gènes. Un ensemble d'information dont ils ont finalement fait un programme informatique de prédiction de la physionomie du visage d'une personne en fonction de son ADN.

    Un outil, pas une preuve

    L'équipe de la revue américaine de vulgarisation scientifique New Scientist a soumis leur système au banc d'essai en fournissant, à l'aveugle, un échantillon d'ADN de l'une de ses journalistes. Certes, le résultat est

    loin d'être parfait, mais il est tout de même troublant (cf. photo). Le portrait-robot ainsi obtenu est-il moins ressemblant que celui qu'aurait fait un témoin qui aurait un court instant aperçu un suspect ? Pas si sûr. L'idée peut faire peur. Néanmoins, l'objectif est de fournir un portrait-robot à partir d'un échantillon d'ADN, afin de pouvoir identifier d'éventuels individus ressemblants. Les enquêteurs devraient ensuite faire une véritable analyse ADN pour s'assurer que celui du suspect correspond effectivement à celui relevé.

    En d'autres termes, il ne s'agirait en rien d'une preuve, mais bien d'un outil d'investigation. Par ailleurs, les enquêteurs espèrent aussi que le système pourra permettre d'identifier les corps trop dégradés de certaines victimes.
    Les spécialistes estiment qu'il faudra sans doute encore au moins une dizaine d'années pour développer un programme suffisamment fiable. Car il ne s'agit pas de dire simplement si un individu a les yeux bleus ou les cheveux roux. De très nombreuses parties du génome entrent en jeu dans la structure d'un visage. Pas seulement les gènes, mais aussi ce que l'on avait à tort baptisé l'ADN poubelle et dont on a découvert, depuis, qu'il contrôlait l'expression des gènes et qu'il pourrait bien aussi avoir un rôle essentiel dans le "façonnage" des visages. Toutefois, une fois au point, un tel outil pourra avoir des applications multiples, et pas seulement pour les enquêtes criminelles.

    En effet, il pourrait également permettre de donner un visage aux hominidés disparus, tel Neandertal, que des artistes sont aujourd'hui obligés d'extrapoler à partir de fossiles. Mais encore faudra-t-il, là encore, avoir des échantillons d'ADN d'une qualité suffisamment bonne

    le point
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