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Le micro-crédit, que l'attribution du Prix Nobel de la Paix au Bangladais Muhammad Yunus vient de remettre sous les feux de l'actualité, a déjà une longue et très riche histoire, née dans l'Europe du XIXe siècle. L'un des établissements de finance solidaire les plus connus datant de cette époque, fondé sur le crédit mutuel de petits artisans et paysans, est la banque allemande Raiffeisen.
Cet établissement, créé en 1849 par le maire de la petite ville rhénane d'Heddesdorf et maintenant d'envergure internationale, s'est en fait inscrit dans un large mouvement d'activités coopératrices induites par l'industrie dans la première partie du XIXe siècle. Sous diverses formes, les coopératives de production existaient d'ailleurs déjà depuis longtemps en milieu rural, en particulier pour la fabrication et la vente du fromage. Après Raiffeisen, Franz-Herman Schulze-Delitzsch crée peu après en Saxe une caisse populaire pour les ouvriers.
Le petit crédit mutuel est sans doute aussi vieux que le crédit lui-même, selon les historiens, même s'il n'était pratiqué qu'à petite échelle, par exemple au sein de corporations. Les transformations sociales, politique et techniques du siècle de l'industrialisation vont en faire un instrument économique souvent décisif.
Vers le milieu du XIXe siècle, en Allemagne comme partout ailleurs en Europe, paysans et artisans sont pratiquement livrés aux usuriers lorsqu'ils ont besoin d'un crédit, même minuscule. C'est bien pourquoi le bourgmestre Frédéric-Guillaume Raiffeisen tient à court-circuiter l'usure.
Son idée est de rendre le capital utile là où il a été généré. Il récolte donc l'argent sous forme de comptes d'épargne et prête cet argent sur place à des conditions et contre des garanties avantageuses. Ce faisant, il met en pratique une idée politique que de nombreux penseurs, depuis la Révolution française, ont exposée: celle de s'aider soi-même.
En Suisse, la première caisse Raiffeisen a été organisée en 1899 en Thurgovie (nord-est), à l'initiative du pasteur Johann Traber, alors que les premières caisses rurales et ouvrières en France ont vu le jour six ans auparavant. A la même époque, l'Autriche comptait déjà plusieurs centaines de caisses de prêts. C'est l'époque où partout en Europe des réformateurs sociaux lancent des caisses mutuelles et des coopératives de production ou d'achat pour venir en aide à une population que l'industrialisation laisse dans la misère. Le phénomène n'est pas seulement urbain: de grandes coopératives agricoles datent de cette époque.
Par AP
Cet établissement, créé en 1849 par le maire de la petite ville rhénane d'Heddesdorf et maintenant d'envergure internationale, s'est en fait inscrit dans un large mouvement d'activités coopératrices induites par l'industrie dans la première partie du XIXe siècle. Sous diverses formes, les coopératives de production existaient d'ailleurs déjà depuis longtemps en milieu rural, en particulier pour la fabrication et la vente du fromage. Après Raiffeisen, Franz-Herman Schulze-Delitzsch crée peu après en Saxe une caisse populaire pour les ouvriers.
Le petit crédit mutuel est sans doute aussi vieux que le crédit lui-même, selon les historiens, même s'il n'était pratiqué qu'à petite échelle, par exemple au sein de corporations. Les transformations sociales, politique et techniques du siècle de l'industrialisation vont en faire un instrument économique souvent décisif.
Vers le milieu du XIXe siècle, en Allemagne comme partout ailleurs en Europe, paysans et artisans sont pratiquement livrés aux usuriers lorsqu'ils ont besoin d'un crédit, même minuscule. C'est bien pourquoi le bourgmestre Frédéric-Guillaume Raiffeisen tient à court-circuiter l'usure.
Son idée est de rendre le capital utile là où il a été généré. Il récolte donc l'argent sous forme de comptes d'épargne et prête cet argent sur place à des conditions et contre des garanties avantageuses. Ce faisant, il met en pratique une idée politique que de nombreux penseurs, depuis la Révolution française, ont exposée: celle de s'aider soi-même.
En Suisse, la première caisse Raiffeisen a été organisée en 1899 en Thurgovie (nord-est), à l'initiative du pasteur Johann Traber, alors que les premières caisses rurales et ouvrières en France ont vu le jour six ans auparavant. A la même époque, l'Autriche comptait déjà plusieurs centaines de caisses de prêts. C'est l'époque où partout en Europe des réformateurs sociaux lancent des caisses mutuelles et des coopératives de production ou d'achat pour venir en aide à une population que l'industrialisation laisse dans la misère. Le phénomène n'est pas seulement urbain: de grandes coopératives agricoles datent de cette époque.
Par AP