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Après le décès de Pontecorvo

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    Bonsoir

    Yacef Saâdi et Karèche témoignent

    “Je suis profondément affecté, je perds un très cher ami et un cinéaste de génie. Il nous a donné une œuvre qui restera à jamais”, dira Yacef Saâdi, la voix étouffée par l’émotion. “Même si nous étions constamment en contact, notre dernière rencontre remonte au festival de Cannes. Il était venu avec sa femme et il était un peu souffrant. Qu’est-ce que je peux dire si ce n’est que nous perdons un monsieur engagé qui a beaucoup fait pour notre pays. C’est grâce à lui que le combat des Algériens pour l’indépendance est connu à travers le monde”, témoigne Saâdi. Ce dernier se souvient de la première rencontre avec le réalisateur, de la création de Casbah Production, première boîte de production algérienne et du tournage de La Bataille d’Alger : “Je venais de sortir de prison et j’avais publié chez Julliard, en 1962. Je voulais faire un film, mais les Français ont refusé la coproduction, alors je suis parti à Rome où on m’a présenté Pontecorvo. Il voulait faire un film sur l’Algérie avec Paul Newman, je l’ai dissuadé, car ça n’aurait pas eu de crédibilité. Quand je lui ai proposé le scénario que j’avais écrit, il l’a lu et m’a dit qu’il était bon pour la poubelle. Il m’a proposé de prendre un vrai scénariste, Franco Solinas.”
    À l’invitation de Saâdi, le réalisateur et le scénariste viendront s’imprégner de la vie à Alger, ils passeront huit mois. “Même lorsqu’on allait à la pêche, chose qu’il adorait, il pensait toujours au film. À l’époque, il n’ y avait pas d’acteurs en Algérie, les personnages c’était lui qui les choisissait. C’est comme ça que j’ai joué mon propre rôle et pour le personnage d’Ali La Pointe, il a choisi Brahim Hadjadj qui était un berger de Larbaâ et qui était excellent dans le film.” Pour Boudjemaâ Karèche, ancien directeur de la cinémathèque algérienne, Pontecorvo, le nominé deux fois aux Oscars et lauréat du Lion d’or de la Mostra de Venise en 1966 pour La Bataille d’Alger, n’était pas une vedette. “Il était pour un cinéma éducatif et engagé. Pour la Mostra de Venise, il avait fait un festival engagé, un anti-Cannes.”

    Wahiba Labreche
    Liberté
    Dernière modification par mohoo, 14 octobre 2006, 19h25.
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