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Le bilan de Lakhdar Brahimi

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  • Le bilan de Lakhdar Brahimi

    Après l’échec de la conférence de paix de Genève 2, l’envoyé spécial des secrétaires généraux de l’Onu et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, s’est gardé de fixer la date d’une nouvelle rencontre. Il s’est répandu en accusations contre la Syrie qu’il a rendue responsable de la guerre dont elle est victime. Pour Thierry Meyssan, M. Brahimi était non seulement juge et partie, mais son mandat était d’infliger à la Syrie ce qu’il avait fait endurer à son propre pays : la guerre.

    La conférence de Genève 2 a échoué, d’une part, parce que les États-Unis ont décidé de soutenir la position saoudienne plutôt que d’honorer leur signature du communiqué de Genève 1 et, d’autre part, parce qu’elle était présidée par Lakhdar Brahimi qui n’était pas impartial mais servait précisément Washington au lieu de chercher la paix.

    Sur les conseils de la Russie, la Syrie avait accepté que l’envoyé spécial de Ban Ki-moon préside les séances. Moscou espérait à l’époque que Washington tiendrait ses promesses. Damas se souvenait que vingt cinq ans plutôt, à Taëf, Brahimi n’avait pas été un adversaire de la Syrie. Cependant, le vote par le Congrès US du financement d’Al-Qaïda lors d’une séance secrète [1], l’absence de représentativité et d’autorité de la délégation de l’opposition syrienne, l’annulation de l’invitation de l’Iran la veille de la conférence, puis le discours introductif du secrétaire d’État John Kerry accusant la Syrie de toutes les responsabilités [2], sans parler des obstacles mis en œuvre par l’Union européenne pour empêcher physiquement la délégation syrienne de se rendre en Suisse [3], ont montré que Moscou se trompait ou avait été trompé.

    La séance de Montreux était exclusivement conçue pour mettre la Syrie en accusation et celle-ci est tombée dans un piège. En effet, les États-Unis avaient eux-mêmes rédigé l’intervention de l’opposition et lancé deux jours auparavant un rapport prétendument indépendant, en réalité une intox financée par le Qatar, comparant les prisons syriennes au camp nazi d’Auschwitz [4]. Si Walid al-Moualem s’est adressé raisonnablement à l’opinion publique syrienne, John Kerry et ses alliés parlaient eux au reste du monde pour imposer leur propagande.

    Les pourparlers de Genève ont été l’occasion pour Lakhdar Brahimi de mettre en scène l’inflexibilité de la Syrie et de la rendre responsable de la guerre dont elle est victime. Ainsi, aux yeux du monde, les victimes deviennent des bourreaux. Il a admis de parler du terrorisme, tout en demandant de parler du gouvernement de transition, puis il a accusé la Syrie de ne pas jouer le jeu alors même que la discussion sur le terrorisme avait abouti à un soutien clair de la délégation dite de « l’opposition » aux exactions des jihadistes.

    Depuis le revirement états-unien, Lakhdar Brahimi s’est transformé en accusateur permanent de la Syrie. Le 14 mars, devant l’Assemblée générale des Nations unies, il l’accusait ainsi de refuser l’aide humanitaire internationale et d’affamer son propre peuple [5]. Il a présenté la situation au camp de Yarmouk comme une volonté de la Syrie d’affamer les Palestiniens, passant sous silence que l’Autorité palestinienne soutient la Syrie et l’a remerciée pour ce qu’elle fait à Yarmouk. Surtout, il ne cessait d’affirmer que le conflit oppose le gouvernement à une partie de ses concitoyens et qu’il ne peut trouver de solution militaire. C’est escamoter les dix ans de préparation de cette guerre par les Occidentaux, la manière dont ils l’ont déclenchée en envoyant des snipers à Deraa et en répandant des intox sur des tortures d’enfants. C’est encore faire l’impasse sur la présence de combattants étrangers, alors même que M. Brahimi avait préalablement admis qu’ils étaient au moins 40 000. Même si ce chiffre est trois fois inférieur à la réalité, il suffit à faire comprendre que cette guerre est une guerre d’agression comparable à celle endurée par le Nicaragua durant les années 80.

    Rétrospectivement, il apparaît que la Syrie a eu tort de suivre les conseils russes et de faire confiance à Lakhdar Brahimi. Sa nomination était en elle-même le signe de l’échec à venir : alors que son prédécesseur, Kofi Annan, avait démissionné en disant l’impossibilité de sa mission du fait de la division du Conseil de sécurité, il l’avait acceptée, lui, avec le sourire.

    Puis, Lakhdar Brahimi avait cumulé son rôle d’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu avec celui d’envoyé spécial du secrétaire général de la Ligue arabe, dont la Syrie a été abusivement exclue. Il était donc juge et partie.

    Lors de sa nomination, en août 2013, j’avais écris un article sur son passé et l’avais soumis à un grand quotidien syrien —je n’avais pas encore le privilège d’écrire pour Al-Watan—. J’y rapportais son engagement, en 1992, parmi les dix membres du Haut Conseil de Sécurité algérien [6]. Ce prétendu défenseur de la démocratie avait alors annulé le résultat des élections démocratiques, contraint le président Bendjedid à la démission et placé les généraux janviéristes au pouvoir, déclenchant une terrible décennie de guerre civile, dont le peuple algérien porte encore les stigmates et qui ne profita qu’aux seuls États-Unis.

    À l’époque, le chef des islamistes algériens, Abbasi Madani, prit comme conseiller politique le pseudo laïque syrien Bourhan Ghalioun (futur président du Conseil national syrien). La faction islamiste armée GSPC (renommé en 2007 Al-Qaïda au Maghreb islamique) s’entraîna au maniement des armes avec le Groupe islamique combattant en Libye (renommé dès 1997 Al-Qaïda en Libye) ; la plupart des combattants des deux groupes sont aujourd’hui incorporés dans les factions armées en Syrie.

    Très inquiets devant les conséquences de ces révélations, des officiels syriens s’opposèrent à leurs publications. Selon eux, la diffusion d’un tel article aurait été interprétée, y compris par la Russie, comme une volonté de rupture de la part de la Syrie. Je l’ai donc publié en Algérie, chez M. Brahimi, dans El-Ekhbar, le second quotidien du pays [7]. Il y a soulevé une tempête contre lui.

    Observons aujourd’hui l’héritage de Lakhdar Brahimi : avant même d’avoir participé au déclenchement de la guerre civile algérienne, il avait négocié pour la Ligue arabe les accords de Taëf (1989) qui ont divisé le Liban en communautés confessionnelles et en font aujourd’hui encore tout, sauf un État souverain. M. Brahimi est aussi celui qui négocia les accords de Bonn (2002), installant au pouvoir à Kaboul le clan Karzaï au nom de l’Otan. Enfin, quant au célèbre rapport, auquel il donna son nom, de Commission des Nations unies qu’il présida sur les Opérations de maintien de la paix [8], il consacre « l’ingérence humanitaire », nouveau nom du colonialisme. Surtout il avalise la dérive de l’Organisation qui a inventé des troupes d’interposition pour imposer la paix des grandes puissances à la place des observateurs chargés de surveiller l’application d’une paix négociée entre les parties en conflit. Il y préconisait d’asseoir cette gouvernance mondiale sur une doctrine d’intervention et un service de renseignement supra-national, appelé service « d’appui à la décision », que Ban Ki-moon confia… à l’Otan [9].

    Au demeurant, M. Brahimi n’a jamais été « négociateur », ni « médiateur » dans le conflit. Son mandat, signé par Ban Ki-moon, lui demande d’user de « ses talents et [de] son expérience extraordinaires » (sic) pour conduire la Syrie vers « une transition politique, conformément aux aspirations légitimes du peuple syrien » [10]. Et « transition » ne signifie pas ici passage de la guerre à la paix, mais d’un Syrie souveraine à une Syrie asservie sans Bachar el-Assad.

    Lakhdar Brahimi, qui se présente comme un ancien militant tiers-mondiste, n’a jamais servi les peuples du tiers-monde —pas même le sien—, et n’a jamais rompu avec les grandes puissances. Il ne mérite pas le respect que nous lui avons accordé.

    Voltaire

  • #2
    j'ai toujours défendu que l'ONU est instrumentalisé et représente les intérêts des superpuissances qui se répartissent le butin en faisant croire aux autres qu'ils défendent le droit international qui est leur émanation , un passe partout qu'on manipule à leur guise , si Ibrahimi n'a rien fait dans ce conflit c'est parce qu'il fait le jeu des occidentaux et leur inféodés les arabes

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    • #3
      @Haddou,
      j'ai toujours défendu que l'ONU est instrumentalisé et représente les intérêts des superpuissances qui se répartissent le butin en faisant croire aux autres qu'ils défendent le droit international qui est leur émanation , un passe partout qu'on manipule à leur guise , si Ibrahimi n'a rien fait dans ce conflit c'est parce qu'il fait le jeu des occidentaux et leur inféodés les arabes
      mais qui t'a dit ça ?les superpuissances ne s'en sont jamais caché puisqu'elles disposent d'un droit de veto au conseil de sécurité ou se joue l'essentiel.L'assemblée generale de l'ONU n'étant que la tribune ou se donnent les représentations de Arafat,Castro,Ahmadinejad et j'en passe...tout ça pour leur donner l'impression qu'ils jouent également dans la cour des grands...
      Pour en revenir à Brahimi,ils ont réussi à le retourner?...

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      • #4
        Brahimi a plutôt été trés tendre avec le régime sanguinaire de Damas. Mais bref il dira on peut pas plaire à tout le monde. La Syrie aurait évité tout ce cauchemar avec le départ d'une seule famille, mais le sanguinaire a choisi le départ de tout un peuple!
        Pas à la tique ..

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        • #5
          Brahimi a fait ce qu'il a pu avec les moyens qu il avait et la volonte des protagonistes a trouver une solution, pas evident de faire raisonner des rebelles jusq'au boutiste et infiltres d'elements extremistes et un regime genocidaire qui n'hesite pas a bombarder sa propre population avec des barils de TNT.
          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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          • #6
            qui n'hesite pas a bombarder sa propre population avec des barils de TNT.

            le cours du baril ont progressé dernièrement en tout cas que des bonne nouvelles comme celle ci:

            ^^^^^^^^^^^^^^^^^^
            Les iraniens annoncent la mort du ‘chef jihadiste marocain’ Brahim Benchakroun

            Syrie : Brahim Benchakroun alias Abou Al Ahmad Al Maghribi, commandait l’un des groupes jihadistes les plus féroces en Syrie, le mouvement Cham Al Islam.

            armée de Bachar Al Assad est parvenu après violents combats à tuer le leader marocain du groupe combattant 'Cham Al Islam', Abou Al Ahmad Al Maghribi, de son vrai nom, Brahim Benchakroun.

            Ainsi a ‘triomphalement’ annoncé, la télévision d’Etat iranienne,ALALAM, qui a diffusé des photos du chef jihadiste de son vivant.

            Cette information émanant du pouvoir syrien, a été relayée par d’autres médias iraniens, notamment l’agence FARS NEWS qui a diffusé des photos de cadavres en indiquant qu’il s’agirait du chef marocain de Cham Al Islam et de ses lieutenants, tous criblés de balles par les soldats syriens.

            Brahim Benchakroun, tel que présenté par les médias iraniens, est un ancien détenu au bagne américain de Guantanamo. Selon Fars News, les autorités US, l’avait remis aux autorités judiciaires marocaines en 2005. Il avait été capturé par l’armée américaine en Afghanistan, pays où il avait, selon la même source, vécu depuis 1999.

            L’armée syrienne indique l’avoir tué mercredi dernier, dans une bourgade appelée Kasseb proche de Lattaquié.

            lemag

            ^^^^^^^^^^^^

            benchakroun un des membre de la population" djihadiste liquider en syrie (merci baril)

            Dernière modification par oudjda, 06 avril 2014, 17h44.
            المجد والخلود للرفيق والمناضل المغربي ابراهام سرفاتي

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            • #7
              si son supérieur BKM n'a rien pu faire!,

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