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Schumacher « sorti du coma » : va-t-il se réveiller ?

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  • Schumacher « sorti du coma » : va-t-il se réveiller ?

    Depuis quelques jours, des "signes encourageants" étaient notés sur le patient Michael Schumacher plongé dans le coma depuis le 29 décembre dernier suite à une chute à ski. Vendredi, les médecins annonçaient qu'il était "sorti du coma".


    Sortir du coma

    Sortir du coma, qu'est-ce que ça veut dire ? Et quelles sont les options possibles ?

    Un des spécialistes mondiaux du coma et des états de conscience altérés qui lui sont associés, Steven Laureys de l'université de Liège, détaille cette typologie des comas et autres états végétatifs.

    Schématiquement, après une entrée dans le coma, le patient peut évoluer vers la mort cérébrale, ou récupérer et se réveiller, ou encore passer par une succession d'étapes intermédiaires. Ces états intermédiaires sont successivement l'état végétatif, l'état de conscience minimale, l'état confusionnel et la récupération.

    L'état végétatif

    Dans l'état végétatif, le patient a les yeux ouvert et peut réagir machinalement à des sons (claquements de mains) mais il est absent et ce n'est pas sa conscience qui réagit. Un état végétatif peut durer des années, comme c'est le cas de nombreux patients qui suscitent la polémique: faut-il les "débrancher" ou continuer à espérer ? En fait, il est très difficile de prédire l'évolution d'un état végétatif.

    L'état de conscience minimale

    Lorsque la situation évolue positivement, le patient peut entrer dans un état plus "éveillé", celui de "conscience minimale. Dans ce cas, le patient peut avoir des réactions particulières (sourire, grognement) face à certains visages qu'il semble reconnaître. Il peut suivre du regard un doigt ou une personne en mouvement. Toutefois, il s'agit souvent d'un acte réflexe, dont il n'est pas sûr qu'il soit conscient.

    Comment savoir si le patient est conscient ?

    Si le patient répond à des instructions ("si vous m'entendez, serrez ma main..."), il n'y pas de doute. Mais le patient peut être conscient sans pouvoir serrer la main... Dans ce cas, des recherches menées par le neuroscientifique Lionel Naccache à l'Hôpital de la Pitié Salpêtrière sont intéressantes: L. Naccache a montré qu'en posant des électrodes sur le crâne du patient et en lui faisant entendre des séries de sons identiques subitement remplacés par des sons "intrus", le cerveau des personnes conscientes réagit en envoyant un signal électrique caractéristique qui signale que le patient a perçu le régularité d'ensemble de la première série de sons, et se rend compte que le son intrus est différent. Ce signal électrique serait donc la manifestation cérébrale d'une conscience de la structure globale des séries de sons. La personne est "là" même si elle ne peut pas le signifier d'un geste.

    L'état confusionnel

    Si l'évolution reste positive, le patient peut passer par un état dit confusionnel, où il semble présent mais désorienté dans le temps et dans l'espace, avec des difficultés à percevoir ce qui l'entoure et à former ses idées. Une récupération progressive peut alors se mettre en place.

    Où en est Michael Schumacher ?

    Si l'on se situe sur le schéma d'ensemble des sorties de coma, Michael Schumacher s'est éloigné de la branche extrême de mort cérébrale et pourrait se situer dans un état de conscience minimale. Les perspectives de récupérations seraient à ce stade incertaines

    Peut-on favoriser les sorties de coma ?

    Récemment, Steven Laureys et son équipe ont proposé que l'envoi de courants électriques dans le cerveau, à travers la paroi du crâne, puisse être utilisé pour "doper" les facultés de récupération du cerveau. Des électrodes délivrent le courant au cerveau, et semblent faciliter les processus de reconstruction interne. Cette méthode semble porter ses fruits sur les patients en état de conscience minimale. Chez 43 pour cent d'entre eux, l'équipe de S. Laureys a obtenu des améliorations significatives : certains pouvaient serrer la main de leurs proches lorsqu’on le leur demandait, d’autres ont pu échanger avec eux verbalement

    Le cerveau doit se "reconnecter"

    La clé est la capacité du cerveau à reformer des circuits qui ont été fragilisés. Pour cela, l'activité des neurones est essentielles. L'électricité appliquée dans de tels traitements peut abaisser le seuil d'excitabilité des neurones, et leur permettre de communiquer entre eux, même affaiblis. Mais les capacités de résilience naturelle du cerveau ont aussi importantes, et on sait bien peut de choses de l'activité "souterraine" du cerveau chez ces patients retranchés du monde


    cerveau psy
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