Annonce

Réduire
Aucune annonce.

In Salah : “Venez voir comme nous vivons encore au moyen-âge !”

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • In Salah : “Venez voir comme nous vivons encore au moyen-âge !”

    Par Abdou Semmar | avril 7, 2014 3:39






    In Salah, un nom qui évoque à lui seul la fortune, la richesse, le gaz naturel et ses revenus en Dollars et en Euros. In Salah, c’est une invitation au rêve pour les compagnies pétrolières qui veulent booster leurs bénéfices. Mais In Salah, pour ses habitants, c’est une autre réalité. Plus amère, plus dramatique, une réalité qui ne fait ni rire ni rêver.

    In Salah, une petite ville située à plus de 1260 Km au sud de la capitale Alger, est loin de toute espérance. Son isolement dans le désert pétrifié de Tidikelt est tout sauf symbolique. Des routes défoncées, un aéroport minuscule, des pistes ensablées, des maisons colorées mais vétustes et des habitants qui errent dans des ruelles poussiéreuses, le décor planté à In Salah inspire rapidement l’inquiétude. Une caserne au milieu de la ville, des troupes qui circulent régulièrement pendant la journée, des enfants qui courent pieds nus, des jeunes désœuvrés qui rasent les mûrs jaunâtres, In Salah ne respire guère la joie ni la richesse ou l’aisance.

    Pour les 18 mille habitants de cette Daïra qui regroupe autour d’elle pas moins de 7 douars environnants, le quotidien rime avec rudesse, précarité et frustrations. Et pourtant, pas moins de 33 puits de gaz naturel sont exploités dans toute cette région par la compagnie Sonatrach et ses partenaires étrangers, BP, Statoil, Petrofac et d’autres. Des puits et des gisements de gaz qui font gagner des milliards de dollars. Cependant, à In Salah, cette richesse, on en entend parler, mais on ne la voit jamais !

    “Il faut du changement”

    Alors que ses terres abritent des richesses inestimables, les habitants d’In Salah ne disposent d’aucun jardin public, parc d’attractions ou d’un centre commercial digne de la modernité. Pour échapper à la chaleur infernal de la saison estivale, la température dépasse facilement les 56 ou 57e, les jeunes de cette ville située au cœur du Sahara n’ont qu’une seule piscine datant de l’époque coloniale ! Elle a été à peine rénovée et renforcée. Le stade communal date lui aussi de l’époque coloniale même s’il a été un peu modernisé et réaménagé. Une seule Maison de Jeunes sert de refuge pour les jeunes de la localité en quête de divertissements.

    «A In Salah, on ne compte que sur soi. Personne ne pense à nous. Ici, on se réveille le matin sans jamais savoir ce que l’on va faire de sa journée». Ces mots sont de Ben Khira Saïd. Ce jeune 25 ans a fondé avec de ses amis un groupe de musique appelé Tikoubawin Saïd qui adapte les chants ancestraux de la culture targuie aux sonorisations de la guitare électrique et à leurs aspirations de jeunes en 2014. Mais pour chanter et composer à In Salah, il faut avoir un grand courage et, surtout, une énorme motivation.

    Dans ses yeux noirs, Saïd cache un profond désespoir qu’il tente de dépasser par sa musique. Une chanson, puis une autre, un rythme endiablé et quelques mélodies pour oublier, ce qu’il appelle, sa condamnation de naître à In Salah, au milieu de nul part et sur des immenses gisements gaziers. «Notre troupe a gagné le premier prix du festival de la chanson amazighe en 2013. Nous avons réussi cette performance alors que nous n’avons aucun matériel. Des mécènes nous ont aidé. Mais ni la direction de la culture ni les responsables de la wilaya n’ont voulu nous tendre une main amicale. Et pourtant, nous n’avons pas demandé du gaz ou du pétrole, mais juste de la considération», s’indigne notre interlocuteur sur un air où la déception se mélange avec la révolte pour donner naissance à un état d’esprit que peu de personnes arrivent à saisir tant la complexité de la vie à In Salah est difficile à décrypter.

    Qu’en est-il donc du 17 avril prochain ? «Il nous faut du changement. Mais qui va l’incarner ? Je ne le sais pas», confie encore notre musicien au regard ténébreux et au verbe enragé. Le changement ? Une nécessité existentielle pour Mohamed Zizah, un cadre trentenaire, pneumologue de formation, qui a étudié au nord pour revenir développer sa région.

    «Nous sommes les victimes d’une politique de discrimination insupportable. Comment peut-on accepter qu’une région aussi stratégique qu’In Salah est reliée par un seul vol hebdomadaire à la capitale Alger !», s’étonne ce citoyen qui fait ouvertement campagne pour le candidat Ali Benflis. «In Salah en a marre du statut-quo. Allez voir dans les autres douars comment les habitants vivent. Nous sommes encore au Moyen-âge en dépit de toutes les richesses de notre sol», assure-t-il avec un regard colérique que ses lunettes ont du mal à cacher.

    Un seul gynécologue dans la ville et une eau salée

    Avec un seul gynécologue dans un service de maternité où tout manque dans le seul établissement hospitalier de la ville, les habitants ressentent chaque jour cette discrimination dont ils sont victimes. Et encore, quand on est diabétique ou hypertendu, il faut aller parcourir des centaines de kilomètres pour trouver un médecin spécialiste. «A In Salah, si ton cœur te cause des soucis, il faut aller jusqu’à Ghardaïa pour trouver un cardiologue. La route est si longue que le patient risque d’y mourir. Pour une femme qui accouche, en cas de complication, il faut aller jusqu’à Tamanrasset à 720 km d’ici !», raconte notre interlocuteur dans une longue tirade où il énumère toutes les anomalies, les privations et les manques dont souffrent ses compatriotes à In Salah.

    Des anomalies et des injustices qu’on ne peut plus compter tellement elles sont nombreuses, grossières et humiliantes. En 2014, In Salah a toujours soif en dépit de son immense nappe phréatique. Comme l’eau est salée, il est nécessaire de la traiter pour la purifier. Mais la région dispose d’une seule station de dessalement offerte par un groupement de compagnies pétrolières. Il en faut d’autres encore. Les autorités ont fait des promesses. Et les promesses tardent à se concrétiser. Le 17 avril prochain, In Salah se rappellera très bien de toutes ces promesses jamais tenues…

  • #2
    des photos de ce moyen age svp ?
    Dans la nuit noire, sur la pierre noire, une fourmi noire, ... Dieu la voit.

    Commentaire


    • #3
      A croire que le journaliste n'a jamais mis les pieds à In-Salah. Commençons par les températures, en juillet août, il fait en moyenne 46°, nous avons eu des pic allant jusqu'à 49 - 50°, mais jamais les 56 °, dont il parle.
      Pour les routes, en effet elles sont défoncées et aucun effort n'est fait pour améliorer les choses. Idem pour le nombre de vols. Mais le nombre de piscines est erroné, il y en a 3, celle dont il parle, une nouvelle piscine semi olympique et une troisième plus petite, réservée aux enfants.
      L'hôpital d'In-Salah ne répond pas aux standards nationaux, il est vrai, mais il y a des spécialistes originaire d'In Salah qui y exercent (en plus du pneumologue cité dans l'article, il y a un cardiologue, un ORL, un orthopédiste et d'autres spécialistes)... Dire qu'il n'y a pas de cardiologue est une contrevérité, car en vérité il y en a deux : le cardiologue, originaire d'In Salah, marie a une fille du nord, elle aussi cardiologue.
      Cela dit, in Salah, dont les richesses contribuent au développement des autres régions d'Algerie, n'en profite guère.
      Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

      Commentaire


      • #4
        «Nous sommes les victimes d’une politique de discrimination insupportable. Comment peut-on accepter qu’une région aussi stratégique qu’In Salah est reliée par un seul vol hebdomadaire à la capitale Alger
        Le pouvoir pratique la politique des Français à Paris vis à vis des banlieues. Maintenir des prix prohibitifs sur les transports en commun, pour que les fils d’immigrés ne « descendent » pas sur les belles avenues destinées aux touristes.

        Dans le pays des prédateurs, pareil. Laisser le Sud dans sa misère – sans voie de communications locales, pour éviter les sabotages, et sans relations avec le Nord pour que les blédards ne voient pas comment vivent les seigneurs et n’aspirent à aucune répartition de richesse ou autonomie régionale.

        Commentaire


        • #5
          Ettargui

          Il y a un comité de village à In Salah ?
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

          Commentaire


          • #6
            Zwina
            Non, il y a des comités des quartiers et des villages environnants.

            Khore
            Je ne sais pas si tu as été en France, mais les banlieues sont reliées à Paris par le grand réseau du RER. Les tarifs ne sont pas prohibitifs et compares aux tarifs du métro qui dessert Paris intra muros, le RER est bon marche (en pondérant par la distance parcourue)
            Les villes de province sont reliées à Paris par un grand réseau ferroviaire, dont une bonne partie de TGV. La aussi les tarifs ne sont pas prohibitifs, surtout que la SNCF offre des formules très attractives (idTGV, par exemple). Non, le Français n'a vraiment pas de problème pour se rendre dans les coins les plus recules de son pays. Les fréquences des trains est un plus à ne pas négliger (exemple il y un TGV reliant Lyon à Paris toutes les demies heures; il m'arrive souvent d'aller à des réunions à Paris le matin et rentrer le soir chez moi)
            Ajouté à cela les vol low cost (j'ai fait Lyon Barcelone et retour pour 82 euros)
            Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

            Commentaire


            • #7
              Je suis passé te dire bonsoir mon ami

              wach kayen dalem walla madloum hbibi win rah had le journaliste ?

              Commentaire


              • #8
                95% de notre population vivant sur la bande cotière nord !

                Le reste de l'Algérie est super-extra-vide !

                Une vraie catastrophe la gestion des espaces et des territoires en Algérie !

                A croire que l'Algérie va tomber à la renverse sur l'Europe, à cause de la forte densité et le poids de ses habitants sur toute la cote méditerranéenne.

                Commentaire


                • #9
                  Sahit hbibi Aloha
                  Je sais que ma t'khaliniche et que neqder netkal alik.

                  Sidmark
                  Même dans le nord la gestion de l'espace est catastrophique... Lorsque tu te promènes en Europe, dans des pays ayant une très forte densité démographique, beaucoup plus forte que celle de l'Algérie du nord, tu sens que c'est aéré, qu'il y a de l'espace...
                  Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

                  Commentaire


                  • #10
                    Sidmark

                    A croire que l'Algérie va tomber à la renverse sur l'Europe, à cause de la forte densité et le poids de ses habitants sur toute la cote méditerranéenne.
                    Ce qui serait mieux c'est que la bascule se fasse aussi en sens inverse, ça permettrait d'équilibrer et de laisser la possibilité aux algériens de venir apprécier le FN, Jean Marie Le Pen et même d'anciens OAS qui ont la rancune tenace . Une ex algérienne est même au bureau national du FN .
                    Dernière modification par zwina, 07 avril 2014, 21h32.
                    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                    Commentaire


                    • #11
                      J'ai visité une seule fois le sud de l'algérie, je l'ai fait par route, en prenant que le Transport public et l'auto stop. alger- in Salah en Passant par Laghouat-ghardaia-emmni3a-Timimimoun-Adrar-Aoulef-In Salah. On devait arriver jusqu'á Tam en Passant par arak. La fatigue et le vent de sable m'a fait revenir par avion sur Alger. depuis je ne sais pas ce qu'il est devenu notre Magic desert. J'en garde des Souvenirs inoubliables et des lecon de vie quin ont changé quelque Chose en moi.

                      Ceci dit, sans l'amour et le respect des nordistes, sans leur Determination á faire de leur compatriotes du sud leurs frères á part entière, le sud restera longtemps mal apprécié et Sous developpé. Tout est á construire en Algérie.

                      Commentaire


                      • #12
                        Ce qui me révolte c'est que ce sont les citoyens marginalisés et vivant des conditions inhumaines qui votent massivement à chaque rendez vous électoral....

                        Toutes les misères que connait cette wilaya ne datent certainement pas d'hier ,la situation s'est certainement détérioré ...c'est dommage mais ça devrait secouer un peu la conscience des gens pour qu'ils se réveillent enfin
                        « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

                        Commentaire

                        Chargement...
                        X