Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les Libyens se révoltent contre l'insécurité et la lente transition

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les Libyens se révoltent contre l'insécurité et la lente transition

    Dimanche 6 avril, les Libyens ont organisé une journée de la "désobéissance civile" pour dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire.

    Les manifestants réclament la suspension du Congrès général national (CGN) et la tenue d'élections parlementaires et présidentielle.

    A Benghazi, une grève générale a entraîné une interruption temporaire du trafic aérien à l'aéroport international de la ville. Les écoles et les banques ont également fermé leurs portes, dans le cadre de cette action de désobéissance civile.

    .
    Les organisations de la société civile ont annoncé, lors d'une conférence de presse organisée dans un camp des Forces spéciales à Benghazi, que leur action se poursuivrait jusqu'à ce que leurs revendications, notamment l'approbation de la proposition du Comité de Février, soient satisfaites.

    Le mouvement "Non à l'extension" a apporté son soutien à cette déclaration, soulignant la nécessité de la mettre en œuvre jusqu'à ce que le CGN et le gouvernement intérimaire apportent une réponse satisfaisante à ces demandes.

    Cet appel à manifester a suscité des réactions mitigées. Des manifestations ont été organisées dans de nombreuses villes de l'est du pays. Une réaction divisée que partagent les étudiants de l'Université de Benghazi, certains soutenant la désobéissance civile et d'autres s'y opposant, contraignant l'administration à suspendre les cours.

    L'Université Omar Mokhtar d'al-Bayda, la deuxième plus importante de l'est libyen, a pour sa part décidé de suspendre les cours et les examens jusqu'au 10 avril, "dans l'intérêt du public".

    Abdul Basset Haroun, un activiste politique populaire, a encouragé les Libyens à se joindre au mouvement de protestation.

    "La désobéissance civile est une forme de résistance non violente contre une autorité répressive ou coloniale", a-t-il déclaré sur une chaîne satellitaire libyenne. "Cette forme de résistance permet, en n'allant pas travailler et en n'obéissant pas aux ordres, de lancer un défi à une telle autorité. Tout le monde peut y participer, en prenant un minimum de risques."

    D'autres se sont montrés plus sceptiques.

    "Le CGN et le gouvernement vont simplement ignorer cette action", a estimé Mahmoud al-Mufti al-Kateb, 48 ans. "Lors de ces journées de désobéissance civile, le président du CGN Nouri Abu Sahmein et le ministre de la Défense al-Thani se montreront sur les chaînes satellitaires arabes pour affirmer au monde que la Libye se porte très bien, comme d'habitude".

    "Pour moi, dimanche prochain, on ne doit fermer ni nos écoles ni nos aéroports, pour nous éviter une situation encore plus difficile", a-t-il ajouté. "Il suffit de désigner sur Twitter et Facebook, avec des déclarations claires et fermes des organisations de la société civile, ceux qui sont responsables de nos souffrances. Aujourd'hui, ils ont peur de la nouvelle opinion publique, celle qui s'exprime sur les réseaux sociaux."

    Pour Tarek Zidan, commerçant de 31 ans, "il faut être réalistes et appuyer là où ça fait mal : depuis que nous avons abandonné les objectifs de notre révolution, nous vivons dans une situation épouvantable."

    "Quant à la sécurité et à la sûreté, je le jure, aucune des deux n'existe ; je ne me sens même pas en sécurité à un feu rouge. J'ai peur que quelqu'un arrive en sens inverse ; j'ai peur d'aller à l'hôpital et de le trouver fermé, ou de passer près du marché de Jenehein", ajoute-t-il. "Comment peut-on vouloir la sécurité et la sûreté, alors que les policiers sont chez eux, endormis ? Qui peut nous protéger, après Dieu, si ce n'est eux ? Est-ce qu'on est supposés débarrasser la ville des criminels, des voleurs et des brigands, et ensuite aller leur dire 'voilà la ville ; elle est sûre, venez travailler et protégez-nous' ?", a-t-il demandé.

    "On entend tellement de paroles, on voit tellement de douleur, mais finalement, il faudrait juste faire ce qu'il faut", a-t-il conclu.

    Pour Saleha Mohamed, 35 ans et journaliste à Benghazi, les manifestants "n'appellent ni à combattre, ni à prendre les armes".

    "Si vous lisez l'histoire, vous retiendrez ses leçons et vous réaliserez que la désobéissance civile est un moyen d'action pacifique qui a permis de changer de nombreuses situations, et à l'aide duquel les peuples ont pu gagner leurs droits", déclare-t-elle.

    Pour sa part, Mona Khalifa, une enseignante de 35 ans, explique : "Le fait de sortir de chez nous pour aller travailler, et d'envoyer nos enfants à l'école, constitue une forme de résistance. Mais combien de temps pourrons-nous continuer ?"

    "Nous en avons assez. Il faut nettoyer les rangs de la police, et ne plus verser de salaire aux agents qui ne travaillent pas", ajoute-t-elle

    Magharebia
Chargement...
X