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Comment le Maroc redevient un Grand d’Afrique

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  • Comment le Maroc redevient un Grand d’Afrique

    La tournée de trois semaines qui, en février-mars, a conduit le roi Mohammed VI dans quatre pays de l’Afrique de l’ouest est riche d’enseignements. En Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry, au Gabon comme au Mali, le roi du Maroc a affirmé une vision géopolitique qui confère au Maroc un rôle essentiel dans l’avenir de l’émergence de l’Afrique et de sa coopération avec l’Europe. Voici pourquoi ses chances de réussite sont réelles.

    Depuis qu'il a accédé au trône en 1999, le roi du Maroc a effectué bien des visites chez ses voisins d'Afrique. C'est là un comportement "normal" pour un chef d'Etat. Mais la tournée de trois semaines qu'il vient d'accomplir en Afrique de l'ouest subsaharienne, du 18 février au 8 mars, revêt plusieurs caractères particuliers. D'abord par son exceptionnelle durée, qui manifeste en soi l'importance de l'engagement. Ensuite et surtout, parce qu'elle conduit à mettre en lumière une stratégie de diplomatie d'engagement et d'influence - économie et gouvernance, religion, géopolitique intercontinentale - qui s'inscrit tant dans une modernité en devenir que dans les profondeurs de l'histoire du royaume alaouite.

    Cinquième puissance économique d'Afrique
    Vu d'Europe, le Maroc, cinquième puissance économique d'Afrique, paraît certes un pays relativement modeste, avec un PIB de seulement 105 milliards de dollars en 2013, tandis que celui de son voisin algérien atteint plus du double (240 milliards) et pour une population d'importance comparable (32 millions au Maroc, 35 millions en Algérie).
    Mais, on le sait bien, le Maroc ne dispose pas de la colossale rente pétrogazière de l'Algérie - même en baisse, celle-ci représente encore 63 milliards de dollars de recettes en 2013, soit 98 % des exportations du pays -, et si le PIB dit le présent, il n'énonce pas l'avenir, en ce sens que l'accomplissement du potentiel d'un pays relève aujourd'hui de bien d'autres paramètres : capacité à en réformer les structures, à améliorer la gouvernance publique et le climat des affaires, à inspirer la confiance aux investisseurs, à réaliser des infrastructures, à faire progresser les droits universels et à faire accepter des réformes sociétales avec un consensus suffisamment large pour préserver la paix sociale et la stabilité du pays…
    Réformes et réconciliation nationale
    Tout cela, le Maroc l'a accompli ou engagé depuis une quinzaine d'années. Que l'on se rappelle par exemple de la réforme du statut de la famille (Mudawana, 2004) qui a fortement atténué la possibilité de polygamie sans toutefois l'interdire formellement (le candidat polygame doit prouver devant un tribunal qu'il a les moyens matériels de faire vivre dignement sa deuxième femme, alors qu'avant la polygamie allait de soi). Une avancée renforcée par la Constitution de 2011, qui affirme l'« égalité civile et sociale entre l'homme et la femme ».
    Adoptée par voie de référendum - et même plébiscitée, avec 97,58 % de oui et un taux de participation de 75,50 % -, cette Constitution marque aussi une avancée certaine vers la monarchie parlementaire, le roi ayant accepté de se défaire de certaines prérogatives. Par exemple, la Constitution stipule formellement que le chef du gouvernement doit être issu du parti majoritaire à l'Assemblée, alors que le choix du roi n'était soumis jusque-là à aucune obligation ; de même, c'est au chef de gouvernement qu'est désormais dévolu le droit de dissoudre la chambre basse du Parlement.
    Avancées démocratiques
    Qu'on se rappelle enfin la mise en chantier, par cette même Constitution de 2011, d'une organisation territoriale modernisée, l'article premier stipulant que "l'organisation territoriale du royaume est décentralisée, fondée sur une régionalisation avancée".
    Autant d'avancées démocratiques qui, si elles restent à parfaire - une partie de la jeunesse, notamment le mouvement du 20 février [2011] souhaite que les avancées soient plus rapides -, ont été soulignées début mars par le député européen Gilles Pargneaux, président du Groupe d'amitié Maroc-UE : « Le processus démocratique au Maroc renforce son attractivité économique », a-t-il estimé, lors d'une visite à Rabat.
    Lui faisant écho, Frédéric Rouvillois, professeur français de droit public, considérait également début mars que, au travers sa politique de régionalisation avancée, "le Maroc ambitionne de devenir un modèle pertinent pour des pays comparables" et démontrer que la régionalisation n'est pas l'apanage des pays riches.
    Travail de mémoire et de réconciliation
    Mais au-delà de ces réformes, les années 2000 du Maroc auront aussi été marquées par l'immense travail de réconciliation nationale. Créée en janvier 2004, l'Instance Equité et Réconciliation (IER), qui fut active jusqu'en novembre 2005, était compétente pour connaître des violations graves des droits de l'homme commises depuis l'indépendance du pays et jusqu'à la date de la création de la première instance d'arbitrage d'indemnisation, en 1999, soit pendant plus de 43 ans. Selon les sources officielles, l'IER a reçu plus de 22 000 plaintes et en a instruit plus de 16 800. Elle a rendu 58% de décisions positives et identifié plus de 9 000 personnes devant bénéficier de réparations. Certes, personne ne prétend que rien n'aura échappé aux mailles du filet. Mais le travail de mémoire et de réconciliation accompli par le pays n'en est pas moins considérable, et lui fait honneur, alors même que d'autres en sont encore à occulter sous une chape de plomb les périodes sombres de leur histoire.
    L'immense avancée de l'équipement en infrastructures
    " Le pays a franchi d'importantes étapes en ce qui concerne son développement économique et social », lit-on dans le Rapport 2013 du FEMISE, le Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques, publié en janvier, et auquel nous avons consacré un article.
    En effet, côté infrastructures, plusieurs initiatives à caractère exemplaire témoignent de la considérable avancée marocaine. C'est le cas du port de Tanger Med (2007). Son succès dépasse les meilleurs pronostics de trafic (+ 30 % dès 2009, d'où la création de Tanger Med II, livrable en 2015), et la vaste zone industrielle adjacente (935 hectares), réalisée en partenariat public-privé (une première au Maroc) a déjà permis de créer plus de 30 000 emplois, dans le sillage de l'installation de l'usine Renault ayant déjà généré à elle seule « 6000 emplois directs et quelque 30 000 emplois indirects », nous signalait en juillet 2013 Fouad El Omari, député et maire de Tanger (LIEN).
    C'est aussi le cas du TGV Casablanca-Rabat-Tanger, en cours de réalisation : son inauguration est prévue pour 2016 - il sera alors le premier TGV de tout le continent africain.
    Haute technologie
    Troisième exemple d'importance, la réalisation du site phare du plan solaire marocain, plus vaste parc photovoltaïque d'Afrique (33 km2), en construction à Ouarazate, dans la région de Souss-Massa-Draâ, au sud-est de Marrakech. Livrable en 2015, la centrale est conçue pour produire 500 MW, soit l'équivalent de la demande d'une ville de 250 000 habitants.
    A tout cela, il faut encore ajouter des performances remarquables du pays dans des activités de haute technologie. C'est par exemple le cas de la jeune industrie aéronautique marocaine, qui compte à ce jour une centaine d'entreprises générant 10 000 emplois, et dont les exportations ont progressé de plus de 12 % en 2013.
    Cerise sur le gâteau : en 2013, les investissements directs étrangers (IDE) au Maroc se sont élevés à quelque 5 milliards de dollars, ce qui fait du royaume alaouite le premier pays africain et le leader dans la région MENA (Afrique du nord et Proche Orient) durant cette période, révélait le 5 mars dernier Driss Azami El Idrissi, le ministre du Budget. Il s'agit là d'un nouveau record, représentant quasiment le double de celui enregistré en 2012, avec 2,84 Mds $ d'IDE.
    La tournée ouest-africaine :
    quelque 80 accords signés en trois semaines
    De ce fait, lorsque Mohammed VI rend visite au Mali, à la Guinée Conakry, au Gabon et à la Côte d'Ivoire, c'est un "monarque éclairé" auréolé du prestige d'une modernité en train de s'accomplir que les chefs d'Etat reçoivent avec faste, comme on a pu l'observer.
    Certains propos échangés dans ces circonstances ont pu surprendre des oreilles européennes : " le Maroc est une grande puissance " a déclaré un ministre d'un pays hôte. Surprenant, et pourtant (relativement) exact : le Maroc est en effet une grande puissance régionale, si comparé à un pays comme la Côte d'Ivoire, dont le PIB à 24 Mds $ est quatre fois moindre, et encore plus vis-à-vis du Sénégal (14,3 Mds), du Mali (22 Mds) et bien sûr de la Guinée Conakry Cinakry, dont le PIB 2012 culmine à seulement 5,6 Mds $.
    "Le style...... c'est l'homme": King Hassan II

  • #2
    Capacité à se moderniser
    Mais encore une fois, au-delà du PIB, le Maroc apparaît pour ces pays comme l'exemple de cette capacité à se moderniser dont ses interlocuteurs savent bien qu'elle est indispensable s'ils veulent, eux aussi, prendre en marche le train du destin prometteur que les prospectivistes prédisent à l'Afrique du XXIe siècle.
    Ainsi, l'expertise et le savoir-faire que le Maroc a accumulé depuis plusieurs années, notamment grâce à sa coopération avec l'Europe - et la France en particulier, son premier partenaire - a-t-elle débouché sur la signature de quelque 80 conventions et accords avec quatre pays visités par Mohammed VI.
    Dans son discours d'ouverture du Forum économique d'Abidjan, le Roi a considéré que la « crédibilité veut que les richesses de notre Continent bénéficient, en premier lieu, aux peuples africains. Cela suppose que la coopération Sud-Sud soit au cœur de leurs partenariats économiques (…) accompagnés par une action crédible et un engagement constant ».
    Marge de pregression immense
    Une perspective où la marge de progression du Maroc est immense, car à ce jour le royaume ne réalise que 2,5 % de son commerce extérieur avec l'Afrique, alors même que 85 % des investissements marocains à l'étranger se font déjà sur ce continent où le Maroc se place au deuxième rang, après l'Afrique du Sud.
    Les accords signés lors de cette tournée attestent du déploiement concret de cette vision. En Côte d'Ivoire, 26 accords de partenariat public-privé et d'investissement couvrant de nombreux secteurs ont été signés : promotion et protection réciproque des investissements, coopération bancaire et garantie bancaire pour les PME, pêche maritime et aquaculture, tourisme, exportation, construction de logements sociaux, production de médicaments, enseignement supérieur, zones industrielles, deux conventions de financement pour 50 et 60 millions de dollars… Au Gabon, 24 conventions interétatiques ou accords ont été signés. Ils portent ici aussi sur des secteurs très divers, tels l'agriculture, la santé, l'habitat, la formation professionnelle, le secteur financier et bancaire, les mines, les TIC, le transport et le tourisme, la mise en place d'un Conseil d'affaires marocco-gabonais, un accord de partenariat stratégique dans le domaine des engrais, visant à assurer la sécurité alimentaire.
    Une multitude d'accords de coopération
    Au Mali, 17 accords de coopération dans divers domaines ont aussi été signés, dont une importante convention pour la formation professionnalisante, entre l'Office marocain de la formation professionnelle et de la promotion du travail et le Fonds d'appui à la formation professionnelle et à l'apprentissage du Mali.
    En Guinée Conakry également, une vingtaine de conventions et d'accords ont été signés. Ils concernent, entre autres, les secteurs de l'hydraulique, de l'énergie et des mines, du tourisme, de la pêche ou encore de l'éducation.
    Des actes symboliques
    Dans cette avalanche d'accords, dont l'objectif est de donner une forte impulsion au partenariat bilatéral du Maroc et de ses voisins d'Afrique de l'Ouest, pour en faire un modèle de coopération Sud-Sud, quelques-uns méritent aussi d'être remarqués pour leur valeur symbolique, le monarque marocain s'étant attaché à se montrer en leader proche du peuple.
    En Guinée Conakry, Mohammed VI a lancé les travaux de rénovation de la mosquée Fayçal, pour un coût estimé à 400 000 euros et dont le financement sera assuré par le Maroc. A Bamako, en compagnie du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, Mohammed VI a présidé à la pose de la première pierre pour la construction d'une clinique périnatale. En Côte d'Ivoire, il a aussi tenu à poser la première pierre du projet des Résidences Akwaba, programme de construction par le groupe marocain « Alliances » de 10 000 logements sociaux.
    En Côte d'Ivoire également, à la suite de la requête du Conseil supérieur des imams, Mohammed VI a répondu favorablement à une requête portant sur la formation au Maroc de quelque 500 imams et prédicateurs ivoiriens. Cette requête témoigne de la profondeur des liens religieux historiques de la monarchie - le roi est commandeur des croyants - avec les pays sahéliens, notamment à travers des confréries religieuses séculaires. La Guinée Conakry, la Tunisie et la Libye ont aussi demandé au Maroc de former leurs imams dans le culte malikite, reconnu pour son esprit d'ouverture et de tolérance. "Face à l'avancée du wahhabisme et du salafisme d'une part, et du chiisme iranien d'autre part, le roi essaie de créer une sorte de sainte alliance autour de l'islam malikite modéré, dont le Maroc serait le centre", analyse l'enseignant-chercheur à l'université Gaston-Berger de Saint-Louis au Sénégal Bakary Sambe, cité par Thomas Hubert dans un récent article du site de France24.
    Une moisson de satisfecits
    Si le Maroc est riche d'une large vision géopolitique, la question du Sahara occidental n'en est pas moins depuis plusieurs décennies au cœur de ses préoccupations.
    On se rappelle qu'en avril 2013, la diplomatie marocaine fut surprise par un projet de résolution que voulait présenter Susan Rice, ambassadrice américaine à l'ONU, et qui aurait étendu aux droits de l'homme le mandat des Nations unies, présentes depuis 1991 au Sahara occidental - "Sahara marocain", selon la terminologie en vigueur à Rabat.
    Ces "provinces du sud du royaume" sont, on le sait, revendiquées par le Maroc au titre de son droit historique, droit antérieur à la colonisation espagnole, remontant à ce XVIIe siècle où l'influence du royaume rayonnait jusqu'au Mali au sud-est (Tombouctou, Gao, Djenné) et au sud-ouest jusqu'au Sénégal, où certaines confréries religieuses reconnaissent aujourd'hui encore Mohammed VI commandeur des croyants, tout comme les Marocains. Mais, depuis le retrait espagnol en 1976, le contrôle de la région est aussi revendiqué par le mouvement indépendantiste Polisario, fortement soutenu par l'Algérie (et la Libye de Kadhafi) avec laquelle le Maroc est brouillé depuis le 6 mars 1976, date de la reconnaissance par l'Algérie de l'indépendance du Sahara occidental.
    Soutiens explicites
    Sur cette question "nationale sacrée" pour le Maroc, la tournée de Mohammed VI aura aussi permis d'engranger des soutiens explicites, et qui s'avéreront un jour précieux dans le comptage onusien, car « la question du Sahara doit être résolue dans le cadre des Nations unies et à travers le dialogue avec toutes les parties », ont encore réaffirmé les membres des
    Parlements européen et panafricain dans leur déclaration commune à l'issue de leur réunion à Bruxelles, en marge du IVe Sommet UE-Afrique, les 3 et 4 avril derniers.
    Ainsi, au Gabon, le président Ali Bongo Ondimba a "tenu à renouveler l'appui ferme et constant de la République gabonaise à la marocanité du Sahara et à l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc". Le président de la Guinée Conakry, Alpha Condé, n'a pas été en reste : " Nous soutenons la position marocaine consistant à offrir une large autonomie aux Provinces du sud", a-t-il affirmé. En Côte-d'Ivoire, le président Alassane Ouattara a réaffirmé la position constante de son pays, soulignant que "l'initiative marocaine d'une large autonomie au Sahara constitue une solution idoine pour le réglement définitif de ce conflit ». Au Mali, enfin, le président Ibrahim Boubacar Keita a abandonné son soutien traditionnel au Front Polisario, affirmant que les efforts du Maroc pour régler le conflit sahraoui étaient "crédibles et sérieux" - le Maroc, qui contrôle 80 % de la région, propose une large autonomie, tandis que le Polisario, qui contrôle 20 % du territoire, au sud, exige l'autodétermination.
    Et à la suite de cette féconde tournée africaine, un autre satisfecit de taille est aussi venu de Bruxelles, début avril.
    Le sommet UE-Afrique, un succès de plus
    Au motif que le Royaume n'est pas membre de l'Union africaine (UA), l'Algérie et l'Afrique du Sud ont tenté de s'opposer à la participation du Maroc au IVe sommet UE-Afrique qui s'est tenu les 3 et 4 avril derniers à Bruxelles. Cette tentative a échoué, la présence du Maroc fut bien sûr agréée par l'Union européenne. En revanche, la République arabe sahraouie démocratique (RASD, proclamée par le Front Polisario en 1976) a été exclue des travaux, la rencontre étant réservée aux seuls pays d'Europe et d'Afrique reconnus par l'ONU, ce qui n'est pas le cas de la RASD.
    Cet épisode apparaît comme un marqueur de la fin de l'isolement dans lequel le Maroc s'était plongé de lui-même en quittant en 1984 l'Organisation de Union africaine (ancêtre de l'actuelle UA), celle-ci ayant alors admis la RASD parmi ses membres. Mais, l'éventualité de l'exclusion du Maroc de ce sommet UE-Afrique était de toute façon inimaginable, tant le royaume alaouite est apprécié par les Européens. Le rapport qui vient de paraître, sur l'état de la politique européenne de voisinage (PEV) avec ce pays, le confirme une fois de plus.
    Le document relève en effet qu'en 2013 "la majorité des recommandations du rapport de l'année précédente ont été suivies" [par le Maroc]. Il cite par exemple le plan gouvernemental pour l'égalité (PGE), ainsi que le projet de loi sur l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD), approuvés en Conseil de gouvernement.
    Assimilation des valeurs et standards européens
    Cette progression constante du Maroc dans l'assimilation des valeurs et standards européens, s'inscrit dans un mouvement désormais engagé depuis deux décennies, et dont un premier aboutissement très symbolique tient au "statut avancé" de partenaire de l'Europe dont le Maroc bénéficie depuis 2008, seul pays dans ce cas à ce jour en Afrique. Ce mouvement de fort rapprochement avec l'Europe, pour ne pas dire vers l'intégration, continue de se déployer : depuis avril 2013, un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) est en négociation avancée. S'il aboutit comme prévu (au cours de ce deuxième trimestre 2014), il reviendra à intégrer presque totalement le Royaume au marché unique européen. A cela s'ajoutent encore un partenariat de migration et de mobilité (depuis juin 2013) et un accord de pêche, renouvelé en décembre dernier.
    Autre élément porté au crédit du Maroc : le royaume s'est toujours fortement impliqué dans la construction du partenariat euro-méditerranéen, tant avec le processus de Barcelone (1995) qu'avec la plus récente Union pour la Méditerranée (2007), dont l'actuel secrétaire général est d'ailleurs l'un de ses brillants diplomates, l'ancien ambassadeur en Belgique et en France, Fathallah Sujilmassi.
    "Le style...... c'est l'homme": King Hassan II

    Commentaire


    • #3
      "L'indispensable" alliance Afrique-Europe
      Lors de la séance inaugurale du récent sommet UE-Afrique, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a plaidé pour "une alliance entre l'Afrique et l'Europe" face aux défis communs : "Lorsque le terrorisme se développe au Sahel ou dans la Corne de l'Afrique, c'est une menace pour l'Afrique et pour l'Europe. Lorsque la migration devient incontrôlable et la source du crime organisé, c'est une menace pour l'Afrique et pour l'Europe. Lorsque la croissance augmente en Afrique, c'est une opportunité pour l'Afrique et pour l'Europe", a-t-il affirmé, avant de conclure que dans un monde changeant et avec l'émergence d'autres partenaires, l'alliance entre l'Afrique et l'Europe apparaît plus que jamais indispensable.
      Ce propos du président de la Commission européenne a naturellement trouvé un écho favorable dans le discours que Mohammed VI a adressé au sommet, et dont Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, a donné lecture aux quelque 80 dirigeants des deux continents participant à la rencontre. Le roi du Maroc réaffirme en particulier la stratégie africaine du Royaume, telle qu'il l'avait énoncée en mars lors de sa visite en Côte d'Ivoire, et qui "s'appuie sur les vertus de la coopération Sud-Sud et sur l'impératif de développement humain".
      Pour autant, Mohammed VI affirme aussi que cet engagement fort pour l'Afrique ne saurait être exclusif d'une ouverture tout aussi conséquente vis-à-vis des autres espaces de partenariat, et particulièrement de l'Europe : " La promotion volontariste de la coopération intra-africaine et de l'intégration sous-régionale sur notre continent n'excluent, en aucun cas, et loin s'en faut, l'approfondissement, en parallèle, des rapports mutuellement bénéfiques de l'Afrique avec ses multiples partenaires et en particulier, avec l'Union européenne et ses Etats membres. Bien au contraire, les deux processus s'enrichissent l'un et l'autre et se complètent vigoureusement."
      Double arrimage et grand large
      Avec cette vision clairement affirmée, Mohammed VI illustre ainsi, une fois de plus, la métaphore devenue emblématique de son père Hassan II, qui se plaisait à répéter : "Le Maroc est un arbre qui plonge ses racines en Afrique et dont les feuilles respirent en Europe".
      Cette vocation bi-continentale du Maroc trouve encore une confirmation, induite mais évidente, à la lecture des 75 points de la "Feuille de route 2014-2017" adoptée à l'issue de ce sommet intitulé "Investir dans les Populations, la Prospérité et la Paix". En effet, le très large éventail des sujets abordés - depuis l'éducation et la stratégie d'utilisation des TIC au service du développement jusqu'à l'aide aux TPME et à la lutte contre le réchauffement climatique, en passant par le développement humain, la promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance et des droits de l'homme… - trouvent par avance un écho concret dans les grandes réformes que le royaume alaouite a conduites ou initiées depuis une quinzaine d'années, comme nous l'avons vu plus haut.
      Rôle d'avant-garde
      Pour tout cela, le Maroc est appelé à exercer un légitime rôle d'avant-garde dans la perspective d'une "alliance" active entre les deux continents. Il fait aujourd'hui figure de pays moteur en Afrique, il y devient la référence d'une dynamique à l'œuvre dans un pays où l'attachement à sa longue histoire n'est pas un frein à sa volonté de participer à la construction de l'avenir.
      " De par son histoire et sa position géographique, le Maroc a, depuis toujours, joué un rôle de trait d'union entre l'Europe voisine et l'Afrique et plaidé, dès la première heure, pour un partenariat novateur, équitable et mutuellement bénéfique entre une Europe unie et une Afrique émergente ", a encore affirmé Mohamaed VI dans son adresse au sommet UE-Afrique, le 3 avril dernier.
      Ces propos étant déjà en grande partie en phase avec la réalité, le Maroc y puise la légitimité pour entraîner les pays de sa zone d'influence vers une meilleure gouvernance démocratique et de meilleures performances économiques, afin que l'Afrique profite pleinement de ce XXIe siècle d'or que les prospectivistes lui prédisent. C'est en cela que le Maroc devient - redevient - un Grand d'Afrique. Et déjà, un peu, de cette Europe dont il contribue à essaimer les valeurs.

      Hub tricontinental
      Mais ce double arrimage ne semble pas encore suffire au Maroc, qui se rêve aussi en hub tricontinental entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques - ses accords de libre-échange (ALE) signés en 2006 avec les Etats-Unis s'inscrivent dans cette perspective. Cette fois, l'ambition peut sembler démesurée, pour un pays de 32 millions d'habitants. Et il ne faudrait pas que la tentation de l'hubris ne vienne gâcher, amoindrir ou disperser les chances du pays de devenir un réel champion de l'EurAfrique. Car nous en avons besoin, des deux côtés de la Méditerranée.
      Ce faisant, le Maroc, de loin le plus ancien Etat-nation d'Afrique (douze siècles), renouerait avec les plus riches heures de son histoire, illustrée en Europe par la magnificence de sa civilisation d'El Andalus, qui concerna les deux tiers de l'actuelle Espagne, du VIIIe au XVe siècles ; illustrée aussi en Afrique, par le rayonnement des empires de ses dynasties successives, dont certaines étendirent leur influence sur l'ensemble du Magheb jusqu'à l'actuelle Libye et, au sud, jusqu'au Sénégal - et cela dès l'avènement (1672) de Moulay Ismaïl, deuxième souverain de l'actuelle dynastie alaouite. Un roi puissant, administrateur et bâtisseur que l'on comparait volontiers à son contemporain… Louis XIV.

      Source: La Tribune
      "Le style...... c'est l'homme": King Hassan II

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      • #4
        Encore un qui a touché une gros chéque pour encenser indirectement djalalatouhou .
        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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        • #5
          Encore un qui a touché une gros chéque pour encenser indirectement djalalatouhou .
          Donc logiquement, on doit arrêter de discuter tout les articles postés...puisqu'ils sont à au moin 90% soit pour l'Algerie ou pour le Maroc?

          Il y'a portant des bonnes vrais idées dans l'article, pourquoi ne pas en discuter?

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          • #6
            comme:
            Le sommet UE-Afrique, un succès de plus
            Au motif que le Royaume n'est pas membre de l'Union africaine (UA), l'Algérie et l'Afrique du Sud ont tenté de s'opposer à la participation du Maroc au IVe sommet UE-Afrique qui s'est tenu les 3 et 4 avril derniers à Bruxelles. Cette tentative a échoué...

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            • #7
              Cet article est en effet clairement un "article-pub" financé par le palais royal au vu des propos ostensiblement élogieux fait au charlatan Mohamed VI!

              Primo, le Maroc n'est pas 5e mais 6e économie d'Afrique (l'Angola est 5e). Secundo, le Maroc n'a pas enregistré un bond spectaculaire économiquement parlant pour dire que "le Maroc redevient un Grand d’Afrique". Lorsque le Maroc passera de la 6e à la 3e ou 2e place des économies africaines, on pourra parler de "Grand d'Afrique" d'autant plus que non seulement le Maroc est 6e ou 5e économie africaine depuis des années, mais est en plus 11e en Afrique en terme de PIB/habitant.

              Remarquez aussi que l'auteur de l'article ne précise pas qu'une bonne partie des infrastructures économiques et sociales construites au Maroc l'ont été grâce aux milliards $ d'aides étrangères (Monarchies du Golfe, UE, Etats-Unis...etc).

              Remarquez aussi que l'auteur de cet article-pub est si aveuglé par le chèque qu'il a reçu du palais royal qu'il fait aussi l'éloge du sultan Ismael alors que cet odieux déchet alaouite qui détient le record du monde d'enfants (environ 900) conçus avec ses centaines d'esclaves sexuelles, était avant tout connu pour son extrême barbarie (il torturait, égorgeait et décapitait lui même ses valets marocains qu'il jugeait "fainéants" ou "incompétents"...etc) et avait massacré pas moins de 30 000 Marocains (ce qui relève du génocide à son époque)!

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              • #8
                Remarquez aussi que l'auteur de l'article ne précise pas qu'une bonne partie des infrastructures économiques et sociales construites au Maroc l'ont été grâce aux milliards $ d'aides étrangères (Monarchies du Golfe, UE, Etats-Unis...etc).
                Vous croyer vraiement au expression "aide"?
                Tout le monde sait que le tiers monde, n'a jamais eu une vrai aide, c'est juste une facon de faire des affaires.

                Donc, si L'UE, la France, USA ou d'autres aident le Maroc dans son développement, c'est avant tout pour leur propre interêt aussi.

                Commentaire


                • #9
                  1°producteur de canabis en Afrique !

                  Il ne faut pas oublié que le Royaume recolte 12 milliards d'Euro de la vente du Canabis qu'il fait blanchir en investissant en Afrique!
                  une pensée n’existe vraiment que si elle est comprise.

                  Commentaire


                  • #10
                    Koul Machkour par la France "" Ma93our ""

                    La Tunisie , un parfait exemple ( Tant vanté par la France , modèle économique du Maghreb ?? )

                    Qu est ce qu il reste dans ce pays ,"" il mendie ..""
                    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                    Commentaire


                    • #11
                      Il ne faut pas oublié que le Royaume recolte 12 milliards d'Euro de la vente du Canabis qu'il fait blanchir en investissant en Afrique!
                      et aprés...
                      C'est pas pire que le tabas ou l'alcool.

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                      • #12
                        Koul Machkour par la France "" Ma93our ""
                        Tout a fait vrai, depuis que holande a fait l'eloge de Boutaflika, il est en perte

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                        • #13
                          Article pays , du TOC journalistique


                          @Ichweiter

                          Hollande , il cherche les intérêts donnant/donnant ..

                          Il s était plié AU 51/49 ...Ainsi il avait agit au Mali pour foirer ce qu avait fait Sarko et le Maroc au Sahel ...

                          Indirectement l état français : voici les vérités

                          -en France :les chaussettes
                          -A l ONU : Maitresse

                          -Kerry au Maroc : revenez sur terre

                          Afrique !!!

                          Obama : la poignée de main
                          A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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                          • #14
                            Article pays , du TOC journalistique
                            comme beaucoups d'autres pour bouster un régime algerien malde

                            @Ichweiter

                            Hollande , il cherche les intérêts donnant/donnant ..
                            a bon, je viens d'apprendre du nouveau.
                            Boutaflika entre les mains des medecins militaires francais, c'etait surement, du donnant/donnant, comme tu dis.

                            Il s était plié AU 51/49 ...Ainsi il avait agit au Mali pour foirer ce qu avait fait Sarko et le Maroc au Sahel ...
                            Donc tout va bien dans le pays pour le maghreb...sarko et le Maroc ont met la merde au Mali et l'Algerie et venu pour sauver les pauvres maliens des terroristes que le dsr a envoyé la bas pour mettre des troubles.

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                            • #15
                              @Ichweiter

                              Le Maroc un géant de l Afrique , un dragon , mastodonte au Maghreb ..

                              Donc benkirane est un con d avoir ordonné aux marocains de serrer la ceinture pendant ( 10 ) ans ..

                              Revenez sur terre ...!!
                              A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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