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«La Géorgie est tombée dans le piège russe. L’Ukraine peut encore l’éviter»

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  • «La Géorgie est tombée dans le piège russe. L’Ukraine peut encore l’éviter»

    Maia Panjikidze était hier à Genève. Ministre des Affaires étrangères, elle applaudit le sang-froid de Kiev et des Occidentaux.

    Maia Panjikidze était de passage mercredi et jeudi à Genève pour le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La cheffe de la diplomatie géorgienne tire les leçons du conflit armé qui a opposé son pays à la Russie en août 2008 pour le contrôle de l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, deux régions séparatistes de Géorgie. Un conflit gelé, qui depuis six ans donne lieu à des «discussions de Genève», sous l’égide de l’ONU, de l’UE et de l’OSCE. Est-ce là ce qui attend l’Ukraine?

    Géorgie et Russie s’apprêtent à tenir ce mois-ci un… 27e cycle des «discussions de Genève». En six ans, quels progrès?

    Aucun. Les troupes russes ne se sont pas retirées d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. Les réfugiés n’ont pas pu retourner sur leurs terres. Mais ces discussions demeurent très importantes. Il n’y a pas d’autre «format» pour de telles conversations entre représentants de nos deux pays. L’Histoire montre qu’il faut parfois dix, vingt ou trente ans pour régler une crise…

    Récupérerez-vous un jour l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud?

    Nous n’accepterons jamais l’occupation russe et la cession de deux régions. Je suis certaine qu’un jour la Géorgie sera réunifiée.

    Qu’est-ce qui peut convaincre Vladimir Poutine de changer d’avis? Quel genre de pression peut fonctionner sur lui?

    C’est une question très difficile (pause). J’espère qu’il finira par comprendre qu’une Géorgie forte et démocratique serait meilleure pour la Russie. Il vaut toujours mieux avoir pour voisin un pays développé, qui ne pose aucune menace. Voyez les Etats baltes, c’est la frontière la plus sûre!

    L’accord d’association entre UE et Géorgie sera bientôt signé. Qu’est-ce que ça va changer?

    C’est très important. Un pas en direction de l’Europe. Il fait office de «plan directeur» pour notre démocratie. C’est une association politique, une intégration économique… Après deux ans, nous n’aurons plus besoin de visa. C’est la porte ouverte aux investissements. On nous a assuré qu’il serait signé en août.

    Ne craignez-vous pas un regain de tension avec la Russie?

    Cela ne plaît évidemment pas à la Russie. Le partenariat oriental a été proposé par l’Union européenne à six pays: Biélorussie, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan. Au final, deux seulement font le pas: les Moldaves et nous. Même si les troupes russes occupent 20% de notre territoire, même si Moscou «protège» deux de nos régions qui se considèrent indépendantes, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait nous arrêter sur la route de l’Europe et – à terme – de l’OTAN. L’accord d’association est soutenu par 80% des Géorgiens.

    L’Ukraine est-elle selon vous un remake de la crise géorgienne?

    Difficile de faire une analyse à ce stade sans savoir ce qui se passe exactement sur le terrain. Tout évolue si vite! Bien sûr, il y a des similarités. Depuis longtemps, Moscou distribue des passeports aux minorités russes à l’étranger puis déclare devoir protéger ses nationaux. Mais il y a aussi des différences. La Crimée n’est pas tout à fait dans la même situation que l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, qui n’étaient pas entièrement sous contrôle géorgien avant le déclenchement des hostilités. Et pour l’instant, on n’assiste pas à une guerre en Ukraine.

    Quel conseil donner à l’Ukraine? Quelles erreurs faut-il éviter?

    En 2008, un piège était tendu à la Géorgie. Le gouvernement de l’époque est tombé dedans. La Russie cherchait un prétexte pour occuper les deux régions. En Ukraine, les autorités ont l’intelligence de ne pas réagir (ndlr: au déploiement de troupes russes en Crimée). J’ai eu au téléphone le ministre des Affaires étrangères, il dit chercher une solution pacifique.

    L’Occident est-il à la hauteur?

    Je le répète: la guerre n’a pas éclaté en Ukraine. L’Occident fait beaucoup pour l’éviter. Les Etats-Unis et l’Union européenne affirment leur soutien, dépêchent des hauts responsables en visite officielle à Kiev… Ils cherchent une issue. Je suis très favorable à l’envoi d’observateurs internationaux et à la mise en place d’un dialogue associant tous les acteurs.

    Les Européens sont parfois accusés de ne pas en faire assez pour la Géorgie et l’Ukraine…

    Ce n’est pas le monde occidental qui nous a invités à le rejoindre. C’était notre choix. Peut-être aurait-il fallu mieux expliquer à la Russie que ce rapprochement ne se fait pas contre elle.

    Alors pourquoi refuser l’union douanière avec le voisin russe?

    Quelle question! C’est trop facile de dire ça depuis la Suisse. Nous ne voulons pas d’une nouvelle Union soviétique. Nous y avons vécu et nous choisissons résolument l’Europe. Mais cela ne nous empêche pas de vouloir entretenir de bonnes relations avec Moscou.  

    Source: Tribune de GEnève

  • #2
    rappel

    en 2008, la russie avec l'aide des séparatistes ossetes du sud et abkhazes démembre la géorgie de 2 régions, dont elle reconnaitra l'indépendance la meme année

    la partie d'echec continue avec l'ukraine

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