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Adultères d'Aldo Naouri

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  • Adultères d'Aldo Naouri

    Je lis rarement les magazines féminins mais ils ont parfois le mérite d'ouvrir leurs colonnes à différentes idées quitte à prôner tout et son contraire. J'ai remarqué que ce sujet était souvent évoqué ici, aussi, ayant trouvé cet article et les théories proposées par le pédiatre en question intéressantes, j'ai tenu à le partager avec vous.

    Pourquoi on trompe


    ELLE. Vous êtes pédiatre, pas thérapeute de couple, alors pourquoi ce livre ?
    ALDO NAOURI. Parce que la santé des enfants se fait dans le lit de leurs parents ! Pendant quarante ans d’exercice de la pédiatrie, j’ai en effet constaté que la bonne santé sexuelle du couple parental conditionne la bonne santé physique et psychique des enfants, aussi me suis-je toujours intéressé vivement à la vie amoureuse des pères et des mères qui venaient me consulter, pour éventuellement intervenir de façon adaptée à chaque cas.
    ELLE. Employez-vous à dessein, pour intituler votre ouvrage, le mot « adultères », qui a une connotation moralisatrice, voire religieuse ?
    A.N. Oui, parce que, libéralisation des moeurs ou pas, un adultère reste un adultère ! Asavoir, étymologiquement, « aller, par erreur, vers ce qui se trouve au-delà » (sous-entendu) du couple. Plus concrètement, l’adultère se définit comme la rupture du pacte implicite de fidélité que contractent deux individus qui s’unissent sexuellement.
    ELLE. N’est-ce pas une notion complètement dépassée ?
    A.N. Pas plus que la notion de vie à deux ! La preuve, c’est que, aujourd’hui, alors que tout le monde a la possibilité de changer de partenaire tous les jours, les individus s’obsti-nent à former couple ! Or, pourquoi forme-t-on couple ? Pour que l’autre nous aide à nous repérer nous-même en tant que nous-même. Si nous cherchons un « autre autre », c’est que le premier n’a pas suffi. Il convient alors de se demander ce qui nous envahit et empêche ce partenaire de mener sa « mission » à bien.
    ELLE. Cela signifie-t-il que l’on porte en soi une propension ou une non-propension à l’infidélité ?
    A.N. Chacun porte en soi la trace ineffaçable d’un plaisir considérable, éprouvé dans les premiers mois de sa vie, quand, dans les bras maternels, il se sentait pleinement vivant, au point de se croire immortel. Si l’enfant n’est pas frustré assez tôt par sa mère, il va nourrir
    indéfiniment ce sentiment exalté d’immortalité, n’ayant de cesse que d’en retrouver le plaisir. De surcroît, dans une société laxiste et hédoniste comme la nôtre, où la pulsion sexuelle
    est encouragée et où rien ne doit restreindre le plaisir considéré comme un
    droit, l’individu va estimer avoir le devoir de revenir à cet état d’extase. S’il ne lui est pas procuré par son ou sa partenaire, il ira le chercher ailleurs, où il le trouvera peut-être, mais pour un temps seulement. De fait, il ne fera que courir d’illusion en illusion.
    ELLE. Cette théorie exclut la possibilité du coup de foudre pour un(e) autre que notre
    conjoint(e) habituel(le), qui peut pourtant survenir n’importe quand !
    A.N. La question à se poser, c’est : pourquoi cela arrive-t-il ? Et la réponse est simple : on a rencontré dans cet autre quelque chose qui nous renvoie sur-le-champ à l’extase expérimentée dans les bras de notre mère.
    Dernière modification par Virginie, 15 octobre 2006, 02h29.

  • #2
    ELLE. Bref, l’adultère, c’est encore et toujours la faute des mères…
    A.N. Dans la mesure où elles portent les enfants, on pourrait les comparer au conducteur d’une voiture : elles sont responsables de leurs « passagers », mais aucunement coupables ! Je ne suis pas dans le jugement, mon point de vue est celui d’un pédiatre. J’essaie tout simplement d’analyser le phénomène de l’adultère à travers tout ce que j’ai vu en consultation, et de chercher à comprendre quelles sont les meilleures conditions possibles pour élever un enfant aujourd’hui. Dès lors que l’adultère relève d’une illusion produite par l’éducation précoce, je dis qu’il serait bon de ne pas transmettre à nos enfants l’illusion qu’ils pourront retrouver un jour l’état d’extase absolue dont nous venons de parler. Or, c’est bien à cause de ce qui nous reste de nos mères que nous éprouvons – ou pas – le droit de produire notre puissance infantile.
    ELLE. Tromper son conjoint, c’est refuser d’être d’adulte ?
    A.N. Oui, j’entends d’ailleurs le mot à ma manière : « adulte-taire ». Quand on est mû par cette illusion d’immortalité, on refuse la condition d’adulte, que je définis comme l’acceptation de notre condition de mortels. Quelqu’un qui commet régulièrement l’adultère reste peu ou prou dans l’infantile.
    ELLE. La fidélité – ou l’infidélité – est-elle inscrite dans nos gènes, comme la couleur
    de nos yeux ?
    A.N. Non. On est fidèle si l’on a réglé assez tôt sa relation à sa mère, si l’on accepte de placer quelqu’un entre elle et nous, en ayant conscience que cela va nous couper d’elle. En revanche, on est foncièrement infidèle quand du passionnel persiste dans cette relation, au point que l’on ne peut interposer entre sa mère et soi qu’un individu de passage, qu’il soit le partenaire habituel ou un partenaire adultérin.
    ELLE. Pour résumer, quand on n’a pas réglé ses problèmes avec sa mère, on a peu de chances de construire un couple dont l’adultère sera absent !
    A.N. Si une mère a fait de sa fille ou de son fils sa chose, ou si le père a été absent, ou si la mère ne l’a pas laissé jouer son rôle, l’enfant devenu adulte risque en effet d’aller vers l’adultère. C’est pour cette raison que j’ai toujours professé que la meilleure mère possible
    est celle qui accepte avant tout d’être la femme de son homme !
    ELLE. Quel rapport ?
    A.N. Le couple n’est ni plus ni moins qu’une formalisation destinée à appliquer la Loi de l’espèce, qui vise à interdire l’inceste depuis la nuit des temps. Cette loi a un point de fragilité : la relation mère-enfant, qui prête le flanc à une dérive incestueuse. Toute mère
    souhaite que son enfant ne manque de rien (« incestus », en latin), ce qui s’avère indispensable dans les premiers mois du bébé, mais nuisible par la suite. Or, aucune mère ne peut spontanément mettre un frein à cette propension, elle ne peut le faire qu’avec l’aide du père de son enfant, c’est-àdire en mettant ce père entre son enfant et elle, et non pas en le reléguant derrière leur enfant commun. Cela dépend de l’histoire de cette femme, du statut que sa propre mère a conféré (ou non) à son propre père. La solidité du couple parental en découle.
    ELLE. Est-ce à dire qu’en empêchant une mère de trop adorer son enfant, un père épargne à ce dernier des déboires amoureux futurs ?
    A.N. Oui. D’une manière générale, il faut faire barrière à l’infantolâtrie, qui rend la vie de couple difficile. Aujourd’hui, quand deux individus se mettent en couple, tout se passe comme si les ombres de leurs parents ne cessaient pas de flotter autour d’eux.
    ELLE. N’en a-t-il pas toujours été ainsi ?
    A.N. Non. Autrefois, les mariages étaient généralement arrangés. Une fois l’union
    conclue, les parents, estimant avoir rempli leur devoir, ne se mêlaient plus des histoires du
    jeune couple. Aujourd’hui, au nom de l’infantolâtrie, les parents se sentent autorisés à
    continuer de jouir de leurs enfants même devenus adultes, ce qui les conduit à s’immiscer dans leur vie de famille. Le message, c’est : « Puisque tu adores ton enfant, tu dois comprendre que moi aussi je t’adore », c’est catastrophique pour la vie des couples !
    ELLE. Pourquoi ?
    A.N. Parce que cela infantilise les jeunes parents et, dès lors qu’ils le sont, comment voulez-
    vous qu’ils se débarrassent de la trace laissée en eux par leur mère ? C’est la porte
    ouverte vers l’adultère !
    ELLE. Mais l’infidélité a toujours existé, principalement dans le cadre des mariages arrangés auxquels vous semblez trouver des qualités !
    A.N. Je ne dis pas cela, je souligne simplement que le fait d’avoir remplacé le mariage arrangé par le mariage d’inclination n’a pas réglé le problème de l’adultère ! Deux individus qui s’accouplent, même par inclination, sont condamnés ad vitam aeternam à un travail de transaction, qui, seul, peut assurer la durée du couple. Mais, nos sociétés n’investissant plus la durée, le message qui flotte, c’est : « Si votre couple ne vous convient pas, changez en
    ! »
    ELLE. Dans la mesure où l’on vit de plus en plus longtemps, n’est-ce pas normal que l’on soit amené à former plusieurs couples au cours de notre existence ?
    A.N. Je ne suis pas en train de dire que l’adultère est une horreur, il est bien évident que certaines histoires adultérines mènent à de nouvelles vies de couple parfaitement durables et harmonieuses. Mais j’affirme que le fait de vivre plus vieux ne nous dispense pas de penser le temps, de réfléchir au fait que nous sommes de passage, et que nous laissons derrière nous des enfants qui prendront comme modèle notre façon de vivre. Le phénomène de divorcialité sera la règle dans trois générations, la durée d’un couple sera réduite à deux ou trois ans, on assistera à une sorte de polygamie diachronique, ce qui ne contribuera pas à donner des repères clairs et structurants à nos enfants ! Ils grandiront avec l’idée qu’il n’y a aucune raison de se fixer à quelqu’un, d’où solitude, flou existentiel, etc.
    ELLE. Rien que ça… C’est extrêmement réac et particulièrement culpabilisant pour les parents ! N’est-ce pas là une idéologie de pédiatre ?
    A.N. Ça l’est, et je l’assume. J’estime qu’il est de mon devoir de dresser un contre-discours pour développer la résistance au mouvement du tout-permis. On me traitait déjà de réac il y a vingt ans, quand j’ai parlé de l’importance du rôle paternel. Aujourd’hui, tout le monde est pourtant d’accord là dessus !
    Il y a du à prendre et à laisser... pour l'article complet, c'est ici

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    • #3
      Virginie le prends pas mal Mais pour moi Theory ou pas Y'a pas de raison valable dans l'adultere ....

      au plaisir
      dd1
      Everything happens for a reason but it's up to you to find the good in it

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      • #4
        dd1, peu m'importe que ces raisons soient valables ou pas, je constate une chose : les sujets concerrnant l'adultère sont absolument récurents sur FA, et hier encore je lisais un ancien sujet ou une demoiselle se demandait tristement pkoi tant d'hommes l'étaient... Et de femmes aussi (ne soyons pas sectaires) ! Cet article, et ma démarche, évite tout jugement de valeur : Il s'interesse au mécanisme et à ses conséquences, en particulier sur l'enfant. Car rien ne sert de condamner sans comprendre.

        J'y ai trouvé plusieurs points intéressants :

        - la corrélation entre la santé de l'enfant et la vie du couple : présentant l'adultère comme une réaction infantile, on comprend aisément que face à un/des adultes qui restent au stade de l'enfance, nos chères têtes chenues éprouvent des difficultés à trouver leur propre place...

        - Cet article me parait donc plus un plébiscite pour la fidélité : l'auteur se place ici sous l'angle du pédiatre. En évitant le jugement de valeur, il permet de réflechir à cet acte plutôt, comme le font nombre d'entre nous, de préserver les apparences ou de soutenir qu'il est réac de condamner l'adultère (présupposé soutenu par le magazine).

        - il souligne le rôle essentiel des deux parents dans la formation de l'enfant à sa future vie amoureuse : C’est pour cette raison que j’ai toujours professé que la meilleure mère possible est celle qui accepte avant tout d’être la femme de son homme ! Et inversement !

        Je ne prend absolument pas mal ton intervention Dd1, je trouve que cet article est au contraire particulièrement intéressant pour soutenir votre point de vue.
        Et au passage, pour terminer, pour avoir lu de nombreuses filles dire qu'autour d'elles, les hommes étaient fidèles, j'avais envie de préciser que lorsqu'on sait qu'on va être condamné pour tel ou tel acte, on évite de le faire savoir à ceux qui nous en voudraient...
        Dernière modification par Virginie, 15 octobre 2006, 19h39.

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        • #5
          je vousq ai llu toute les deux dd1 et virginie ton article est super virginie meme si moi aussi je pense comme dd1 il n y a aucune excuse a l adultere
          mais moi j ai appris pas mal de chose sur l adultere maintenan
          Chaque pétales de cette rose correspond à tout l'amour qui nous unit depuis le premier jour . Donc il ne pourra à jamais se fâner.

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          • #6
            Virginie

            très interessant et ça rejoint mes propres convictions

            de toutes façons, dans l'article, il n'est question ni de juger ni d'excuser

            juste de comprendre et éviter

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            • #7
              Merci Virginie,

              Ton article est très intéressant. Il permet de mieux comprendre le rôle à jouer

              par les deux parents, pour éviter les dérives.

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              • #8
                hypocrisie

                c'est l'un des sujets des plus sensibles , d'abord ne jamais condamner sans connaitre pourquoi une personne est infidele et puis je crois que particulerement a propos les gens sont hypocrites ils ne disent jamais ou presque ce qu'ils pensent reellement c 'est un sujet qui demeure tabou . je prefere la franchise de brassens.

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                • #9
                  Corne d'auroch

                  la fidelité ne s'applique pas qu'en amour, à moins que tout soit amour (ce que je crois), elle s'applique aussi et surtout à l'esprit et en toute chose.

                  Cela me renvois vers la verité, celle que certains se cache a eux memes...

                  (tres freudien tout ça..)
                  Dernière modification par reeeeeverblu, 17 octobre 2006, 22h11.

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