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L'étranger.

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  • L'étranger.

    L’étranger.

    Comme un vague voilier voguant au gré des vents,
    Il hantait constamment les faubourgs de la ville,
    Ignorant les sarcasmes et les dires des gens
    Qu’inquiète son mutisme de sauvage tranquille.

    Vêtu d’un noir manteau et de vieux pantalons
    Soigneusement portés sur un corps jeune et frêle,
    Il portait des souliers grotesques à talons,
    Cheveux noirs et bouclés, retombant pêle-mêle
    Pour cacher à ses yeux les misères du monde.

    Nul ne semblait connaître cet étrange voisin
    Parmi ceux de la ville et cent lieues à la ronde.
    Où l’on se reconnaît, amis, frères ou cousins.

    Il n’était ni mendiant, ni malade mental,
    Acceptant volontiers un sourire, une fleur,
    On le disait poète, rêveur, sentimental,
    Qu’en la nature seule il trouve son bonheur.

    Ce jour-là, il était assis sur le gazon
    Du jardin de la ville ouvert aux promeneurs
    Qui aiment y venir à la belle saison.

    Du fond de ses fantasmes, il entendit des pleurs.
    Il leva son regard, aperçut un enfant,
    Qui semblait égaré et recherchait sa mère,
    Elle s’était assoupie une minute à peine,
    Et ce petit précoce, qui ne se soucie guère
    Des dangers de la vie, courut à perdre haleine.

    Il n’alla pas bien loin, un obstacle sans âme
    A mis fin à son rêve magique d’évasion.
    Il s’était retrouvé couché sur le gazon,
    La peur plus que le mal, a fait couler ses larmes

    Il s’approcha de lui, lui parla à genoux
    D’un geste affectueux, toucha ses cheveux roux
    Et l’enfant qui pleurait lui sourit à l’instant
    Entre l’homme et l’enfant un message est passé
    Tous les deux souriants, dans un bonheur intense.

    Puis la mère arriva, furieuse et angoissée,
    Elle avait craint le pire pendant la courte absence
    De l’enfant qu’elle traîna sans la moindre pitié
    Et sans nulle attention pour l’homme aux longs cheveux.
    L’enfant en s’éloignant ne quittait pas des yeux
    Cet homme qui était en quête d’amitié.

    Juin 2006.

  • #2
    on est toujours l'étranger de quelqu’un n'est-ce-pas?
    j'aime...merci Laari...
    Arrivée à bon port !

    Commentaire

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