Celui qui crie le plus fort dans le désert, c'est le silence, dit un proverbe touareg. C'est au printemps que le ciel d'Alger est le plus tourmenté. Aux aurores, le soleil combat les nuages, l'issue de sa bataille est toujours imprévisible. Les mouettes tournoyant au-dessus de la baie luttent elles aussi, contre le vent. Elles dérivent dangereusement, prêtes à plonger vers le sol, mais parviennent toujours à maintenir leur précaire équilibre. Ainsi se font les réveils à Alger, sous ce ciel d'incertitude, avec des oiseaux malmenés, au-dessus d'une ville engourdie, silencieuse, comme vidée de ses habitants.
Je profite de ce court instant de quiétude comme d'une trêve. Très vite, les bruits de la ville reprennent, klaxons, sirènes, puis, peu à peu, un grondement incessant, des chants d'enfants échappés d'une cour d'école, tandis que, sur Internet, je consulte en diagonale les titres de la presse. C'est ma séance quotidienne de lacération, comme tous les matins, ma douleur est vive, colère, sentiment d'impuissance.
L'ASSOURDISSANT SILENCE DU FAVORI
La campagne présidentielle vient de démarrer, les candidats et leurs détracteurs accumulent les déclarations, je n'écoute pas leurs mots, ils me sont étrangers. Je suis envahi par l'assourdissant silence du favori, qui résonne chez moi en tintamarre d'interrogations. Je ne les comprends pas, je ne cherche plus à les comprendre, ceux qui font campagne pour lui, ceux qui se présentent contre lui....
Par Samir Toumi (Ecrivain et chef d'entreprise)
extrait
le monde
Je profite de ce court instant de quiétude comme d'une trêve. Très vite, les bruits de la ville reprennent, klaxons, sirènes, puis, peu à peu, un grondement incessant, des chants d'enfants échappés d'une cour d'école, tandis que, sur Internet, je consulte en diagonale les titres de la presse. C'est ma séance quotidienne de lacération, comme tous les matins, ma douleur est vive, colère, sentiment d'impuissance.
L'ASSOURDISSANT SILENCE DU FAVORI
La campagne présidentielle vient de démarrer, les candidats et leurs détracteurs accumulent les déclarations, je n'écoute pas leurs mots, ils me sont étrangers. Je suis envahi par l'assourdissant silence du favori, qui résonne chez moi en tintamarre d'interrogations. Je ne les comprends pas, je ne cherche plus à les comprendre, ceux qui font campagne pour lui, ceux qui se présentent contre lui....
Par Samir Toumi (Ecrivain et chef d'entreprise)
extrait
le monde
Commentaire