Ce n’est pas chose acquise tant les résistances à l’international sont légion et le contexte planétaire bien peu favorable. Le maigre avantage pour Rabat serait, et c’est une première, de faire enfin une contre-proposition argumentée au Plan Baker au moment où les Nations Unies s’apprêtent à réélire un nouveau secrétaire général. L’avantage aussi, et surtout, pour une monarchie en butte à une démocratisation qui l’échaude, serait de botter en touche face à ce qu’elle considère comme une montée irrésistible du “péril vert”. La question du Sahara tombe ainsi à pic comme au bon vieux temps de Hassan II lorsqu’elle était systématiquement brandie pour geler toute contestation politique. La lecture des derniers événements donne du crédit à ce scénario : Les deux sondages de l’IRI donnent le PJD grand gagnant des législatives avec des intentions de vote à faire pâlir ses rivaux. Le Palais, c’est un secret de Polichinelle, ne veut pas des islamistes aux commandes des affaires de l’Etat, malgré tous les signaux de compromis qu’El Othmani et consorts ont pu donner. L’agitation de la cohorte des “élites” de “2007, Daba” et la danse du ventre effrénée des partis historiques, tels l’USFP, pour grossir leurs rangs renvoient davantage un message de panique face au succès du PJD qu’autre chose. Si la pichenette autour du Sahara ne devait servir qu’à maintenir la notion de “monarchie exécutive” au point de reporter les élections, il s’agirait de l’aveu ultime du Pouvoir à refuser toute avancée démocratique et ce faisant, la signature de l’échec de sept années de tergiversations autour de vraies réformes que le pays aurait dû entamer depuis. Des réformes qui auraient certainement évité l’écrasante domination islamiste dont la monarchie risque fort, à terme, de ne plus être le dernier rempart.
Ali Amar
Source: Lejournalhedo du 15 octobre 2006
Ali Amar
Source: Lejournalhedo du 15 octobre 2006
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