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Une première lune découverte en dehors du Système solaire ?

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  • Une première lune découverte en dehors du Système solaire ?

    Il s'agit peut-être de la première lune découverte en dehors du Système solaire. Une équipe internationale vient d'annoncer aujourd'hui dans un papier retentissant, publié dans Astrophysical Journal, avoir découvert un signal qui pourrait être interprété par le passage d'une grosse géante gazeuse dotée d'une lune devant une étoile de la galaxie.
    «Lorsqu'un corps massif passe devant une lointaine étoile de la voute céleste, elle modifie le trajet de la lumière», explique au Figaro Virginie Batista (Institut d'astrophysique de Paris-CNRS-UPMC), deuxième auteur de cette étude. «Cela se traduit par un sursaut lumineux très caractéristique.» C'est ce qu'on appelle l'effet de micro-lentille gravitationnel. «Dans ce cas précis, il y a une petite perturbation supplémentaire qui traduit la présence d'un corps double.»
    Dès lors, deux interprétations sont possibles. Il s'agit soit d'une planète errante (ne tournant autour d'aucune étoile) faisant quatre fois la masse de Jupiter avec une lune pesant la moitié de la Terre située à 2000 années-lumière de nous, soit d'une minuscule étoile beaucoup plus lointaine avec une planète de type Neptune en orbite. «Le premier scénario correspond mieux à notre signal, mais nous ne pouvons statistiquement pas exclure le second», analyse Virginie Batista.

    Impossible de trancher

    Découvert en Nouvelle-Zélande par le télescope MOA en 2011, le signal a rapidement été confirmé par d'autres instruments, notamment ceux de l'observatoire australien de Canopus. En 2012, les télescopes optiques et proche infra-rouge Keck, à Hawaï, ont tenté de trouver, sans succès, la trace de l'étoile évoquée dans le 2e scénario. «Si elle existe, cette étoile serait une naine rouge très peu lumineuse: on serait à la frontière de sensibilité du télescope», rappelle néanmoins Virginie Batista. «Le fait de ne pas l'avoir encore vu ne permet pas d'assurer qu'elle n'existe pas.» Le fait que les modèles peinent à expliquer la présence d'une planète aussi grosse autour d'une étoile si petite ne suffit pas non plus à écarter ce scénario. Pas plus que la vitesse anormalement élevée de cette étoile dans le coeur de la galaxie.
    Au final, le premier scénario, celui d'une planète solitaire dotée d'une exolune, est bien plus séduisant. Mais il souffre, sur le plan statistique, de la rareté des observations de ce type de planètes errantes. Il y a certes plusieurs candidates potentielles, toutes découvertes par le même effet de lentille gravitationnelle, mais aucune n'a jamais pu être confirmée car le passage d'une planète errante devant une étoile du ciel est un événement unique et imprévisible.

    Cela risque malheureusement d'être encore le cas. «Le seul moyen de lever cette incertitude serait d'avoir un deuxième instrument, dans l'espace, dédié à l'étude de ces effets», note Virginie Batista. «Nous aurions ainsi pu déterminer la distance du corps double qui provoquait le sursaut lumineux. Cela nous aurait très certainement permis d'écarter l'un des deux scénarios»
    Ne reste plus qu'une solution: confirmer l'existence des planètes errantes et montrer qu'elles sont très nombreuses. Cela augmenterait la pertinence statistique du premier modèle et renforcerait la probabilité de l'existence de cette toute première exolune.

    le figaro
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