Les activistes prorusses ont mené de nouvelles actions dans l'est du pays : ils se sont emparés de la ville de Slaviansk samedi et ont organisé des raids contre des bâtiments publics dans plusieurs autres villes
Nouvelle poussée de violence dans l'est de l'Ukraine. Après avoir mené une première série d'attaques, les activistes prorusses se sont emparés de la ville de Slaviansk samedi et ont mené des raids contre des bâtiments publics dans plusieurs autres villes. Kiev a cette fois réagi et lancé une «opération antiterroriste à grande échelle», avec l'appui des forces armées, pour restaurer son autorité. «La Russie mène une guerre contre l'Ukraine», a affirmé le président Olexander Tourtchinov. Dans un ultimatum, Kiev a donné jusqu'à lundi 6 heures GMT aux séparatistes prorusses pour déposer les armes. Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé dimanche un «ordre criminel» et appelle l'Occident à «maîtriser» ses alliés ukrainiens. Les affrontements auraient fait des victimes dans les deux camps. Le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir en urgence dans la nuit de dimanche à lundi à huis clos.
Après avoir longtemps fait preuve de retenue et joué l'apaisement en proposant une «amnistie» aux séparatistes qui rendraient les armes, le gouvernement ukrainien a choisi de répliquer, le pays étant menacé d'éclatement par la campagne de déstabilisation qui serait, selon Kiev et Washington, menée par des agents soutenus par Moscou. Les heurts entre forces de sécurité ukrainiennes et séparatistes prorusses, outre qu'ils font craindre une nouvelle escalade militaire, ont jeté une ombre sur la rencontre diplomatique prévue le 17 avril à Genève entre la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l'Union européenne.
Les troubles orchestrés par Moscou dans l'est de l'Ukraine augurent mal de l'avenir. Vladimir Poutine mène visiblement une double stratégie. À long terme, il veut effacer l'humiliation de l'éclatement de l'URSS, rétablir l'autorité du Kremlin sur son «proche étranger» et prévenir le rapprochement des voisins de la Russie avec l'Otan et l'UE. À court terme, il veut empêcher l'Ukraine, qui organise le 25 mai une élection présidentielle dont les favoris sont des proeuropéens, d'échapper à l'influence de Moscou. Vladimir Poutine a d'abord tenté la méthode «douce» en proposant aux Américains une «fédéralisation» de l'Ukraine. Le rejet du plan russe par Kiev et par les Occidentaux, qui estiment qu'il mènerait à un démembrement du pays, a sans doute convaincu le président russe de passer à la manière forte.
Faibles mesures de rétorsion
Les événements dans l'est de l'Ukraine rappellent le scénario de la Crimée : troubles fomentés par des hommes armés, proclamations de «républiques souveraines», appels à la «mère patrie». Le Kremlin, qui maintient 40.000 militaires aux frontières de l'Ukraine, ira-t-il jusqu'à envahir l'est du pays? Vladimir Poutine s'est engagé à protéger «à tout prix» les populations russes vivant dans les anciennes républiques soviétiques. En affirmant dimanche que les autorités ukrainiennes ont démontré leur «incapacité à assumer le destin du pays», le ministre russe des Affaires Étrangères, Sergeï Lavrov, sous-entend-il que Moscou pourrait saisir le prétexte des affrontements pour envoyer des troupes se porter «au secours» des prorusses?
Tout dépendra sans doute des réactions occidentales. États-Unis et UE ont menacé la Russie de sanctions supplémentaires en cas d'escalade. Mais la faiblesse des mesures de rétorsion à l'annexion de la Crimée ne semble pas avoir freiné les appétits de Vladimir Poutine. Ayant exclu une réponse militaire pour défendre un pays qui n'est pas membre de l'Otan, les Occidentaux peinent à mettre au point une stratégie suffisamment efficace pour faire reculer le président russe
le figaro
Nouvelle poussée de violence dans l'est de l'Ukraine. Après avoir mené une première série d'attaques, les activistes prorusses se sont emparés de la ville de Slaviansk samedi et ont mené des raids contre des bâtiments publics dans plusieurs autres villes. Kiev a cette fois réagi et lancé une «opération antiterroriste à grande échelle», avec l'appui des forces armées, pour restaurer son autorité. «La Russie mène une guerre contre l'Ukraine», a affirmé le président Olexander Tourtchinov. Dans un ultimatum, Kiev a donné jusqu'à lundi 6 heures GMT aux séparatistes prorusses pour déposer les armes. Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé dimanche un «ordre criminel» et appelle l'Occident à «maîtriser» ses alliés ukrainiens. Les affrontements auraient fait des victimes dans les deux camps. Le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir en urgence dans la nuit de dimanche à lundi à huis clos.
Après avoir longtemps fait preuve de retenue et joué l'apaisement en proposant une «amnistie» aux séparatistes qui rendraient les armes, le gouvernement ukrainien a choisi de répliquer, le pays étant menacé d'éclatement par la campagne de déstabilisation qui serait, selon Kiev et Washington, menée par des agents soutenus par Moscou. Les heurts entre forces de sécurité ukrainiennes et séparatistes prorusses, outre qu'ils font craindre une nouvelle escalade militaire, ont jeté une ombre sur la rencontre diplomatique prévue le 17 avril à Genève entre la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l'Union européenne.
Les troubles orchestrés par Moscou dans l'est de l'Ukraine augurent mal de l'avenir. Vladimir Poutine mène visiblement une double stratégie. À long terme, il veut effacer l'humiliation de l'éclatement de l'URSS, rétablir l'autorité du Kremlin sur son «proche étranger» et prévenir le rapprochement des voisins de la Russie avec l'Otan et l'UE. À court terme, il veut empêcher l'Ukraine, qui organise le 25 mai une élection présidentielle dont les favoris sont des proeuropéens, d'échapper à l'influence de Moscou. Vladimir Poutine a d'abord tenté la méthode «douce» en proposant aux Américains une «fédéralisation» de l'Ukraine. Le rejet du plan russe par Kiev et par les Occidentaux, qui estiment qu'il mènerait à un démembrement du pays, a sans doute convaincu le président russe de passer à la manière forte.
Faibles mesures de rétorsion
Les événements dans l'est de l'Ukraine rappellent le scénario de la Crimée : troubles fomentés par des hommes armés, proclamations de «républiques souveraines», appels à la «mère patrie». Le Kremlin, qui maintient 40.000 militaires aux frontières de l'Ukraine, ira-t-il jusqu'à envahir l'est du pays? Vladimir Poutine s'est engagé à protéger «à tout prix» les populations russes vivant dans les anciennes républiques soviétiques. En affirmant dimanche que les autorités ukrainiennes ont démontré leur «incapacité à assumer le destin du pays», le ministre russe des Affaires Étrangères, Sergeï Lavrov, sous-entend-il que Moscou pourrait saisir le prétexte des affrontements pour envoyer des troupes se porter «au secours» des prorusses?
Tout dépendra sans doute des réactions occidentales. États-Unis et UE ont menacé la Russie de sanctions supplémentaires en cas d'escalade. Mais la faiblesse des mesures de rétorsion à l'annexion de la Crimée ne semble pas avoir freiné les appétits de Vladimir Poutine. Ayant exclu une réponse militaire pour défendre un pays qui n'est pas membre de l'Otan, les Occidentaux peinent à mettre au point une stratégie suffisamment efficace pour faire reculer le président russe
le figaro
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