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Une contribution du colonel Ahmed Bencherif : les jeux sont faits et la fraude sera massive

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  • Une contribution du colonel Ahmed Bencherif : les jeux sont faits et la fraude sera massive

    Politique - le 14 avril 2014 à 11 h 56 min - Colonel Ahmed Bencherif *.


    Dès le mois d’août 2013, à l’approche des élections présidentielles, eu égard à l’état de santé déficient du président de la République, d’une part, et considérant les enjeux importants actuels pour l’Algérie d’autre part, j’ai senti se profiler à l’horizon les convoitises et les luttes pour la succession du pouvoir et senti la patrie en danger.

    J’ai pris aussitôt ma plume pour alerter, par voie de presse, M. Bouteflika sur une crise politique imminente. Je me suis levé en ma qualité de Moudjahid et membre du Conseil national de la révolution algérienne pour tirer la sonnette d’alarme, car je ne saurais rester passif et silencieux devant de tels risques et de tels périls. J’ai proposé au Président une solution de sortie de crise pour éviter le chaos au pays et proposé un retrait honorable de sa personne au regard de l’histoire qui lui restera reconnaissante. La démarche lui avait parue séduisante puisque d’emblée il l’avait adoptée et en avait même pris la paternité par la suite (par voie de presse également), sans pourtant vouloir l’appliquer.

    Une obstination s’est emparée de sa personne, il est comme pris de taghenanet. Dans cette attitude, il ne faut guère se leurrer, il n’y a nullement en jeu l’amour de l’Algérie et encore moins le respect pour son peuple, arguments que certains veulent, à tout prix, lui coller et nous le faire croire. C’est une démarche entretenue par un entourage de conseillers malsains n’ayant pour objectif que la défense de leurs intérêts personnels et la mise à l’abri des richesses qu’ils ont accaparées sur le dos du peuple, et pour objectif, l’opportunité d’éviter les retombées judiciaires ultérieures.

    Que personne ne soit dupe ! La seule évidence est que Monsieur Bouteflika est malade. Je compatis à son mal comme le ressent l’ensemble du peuple algérien, et lui ai souhaité un prompt rétablissement, mais à la lumière des informations médicales dont j’ai eu connaissance, le Président est frappé d’invalidité par un sévère AVC qui le prive de ses capacités physiques et intellectuelles. Aucune dérogation constitutionnelle ne saurait le reconduire à la magistrature suprême, le texte fondamental est explicite en ce sens, sinon ce ne serait qu’une nouvelle aventure avec la continuité des errements et des dépassements que le peuple n’est plus en mesure de supporter, à juger par la grogne qui se manifeste dans la rue.

    Il n’y a donc plus qu’une seule réalité sur le terrain : cet homme est aujourd’hui inapte à diriger la Nation au sens de la Constitution, ni même au sens de la Concorde nationale, car par son attitude d’entêtement, il n’a réussi qu’à diviser les Algériens et semé la fitna.

    Oui, les Algériens lui ont accordé au début leur confiance, pour en faire leur président dans un premier mandat. Oui, nous avons tous voulu rendre hommage et gratitude à notre compagnon du temps de la gouvernance, Boumediene, qui dans ses fonctions de ministre des Affaires étrangères, avait remarquablement doté l’Algérie d’une diplomatie performante. Oui, il a été également reconduit de manière légale dans un 2e mandat, ce qui est tout à fait acceptable. Mais par la suite, rien n’allait plus pour le pays. Le peuple s’est trouvé berné, abusé, bafoué par un tour de passe-passe constitutionnel. Le peuple a été magnanime, peut-être même trop laxiste à l’égard des basses manœuvres au moment où ce président avait retaillé la Constitution pour la mettre à sa mesure afin d’assouvir son ambition et demeurer inamovible à vie. La Constitution est, par principe, un texte inviolable, inaltérable, trop cher au peuple, conçu pour répondre à ses idéaux et le garant de la stabilité du pays ; on ne modifie pas ses articles et sa substance à tout bout de champ au gré des humeurs et des prétentions. Nul n’a le droit de commettre ce sacrilège.

    Pour l’Algérie, martyrisée et libérée au prix fort, les concepts sont clairs et irréversibles, admettre l’idée d’un président à vie, c’est admettre un viol politique, ça n’a plus une consonance de présidence, c’est la République jetée au caniveau et la mise en place forcée d’une monarchie avec un dauphin de surcroit … avec un prince héritier qui déjà s’adonne à cœur-joie à faire et à défaire les événements.

    Pourquoi pas l’Empire alors pendant qu’on vogue dans le ridicule ? Il y a bien eu un Bokassa 1er dans l’histoire de l’humanité, ce n’est donc pas un fait nouveau. La situation est d’une cocasserie tragi-comique. De jour en jour, cette mascarade nous dévalorise aux yeux du monde et nous réduit à devenir la risée de toute la planète.

    Il est surprenant qu’un homme aussi intelligent puisse avoir un réflexe tiers-mondiste dégradant de ce genre à vouloir prendre tout un pays en otage pour instaurer une monarchie déguisée, au nez et à la barbe du peuple algérien, mais c’est que dans les faits, cet homme se moque éperdument de l’avis et de la dignité de son peuple.

    L’obstination de M. Bouteflika et celle de son entourage se sont radicalisées … La crise est là, nous voulions tous à tout prix l’éviter, mais elle est là et il y a péril en la demeure.

    J’avais espéré, un moment, qu’il se ressaisisse et prenne la décision historique en déclarant de manière sage et responsable son retrait pour raison d’invalidité à pourvoir ce poste et œuvrer finalement à la stabilité et la sérénité du pays lors des présidentielles du 17 avril. Hélas ! Hélas ! Trois fois hélas !

    Malgré son état de santé précaire, il brigue un 4e mandat, tout en sachant qu’un tel acte est honni et rejeté par la majorité de la population, laquelle s’est organisée spontanément en un mouvement de protestation dénommé Barakat, parce que les gens en ont assez d’être taxés d’infantilisme et d’être tout le temps arnaqués.

    Et dès lors que cette candidature incongrue et impopulaire est validée en dépit du handicap du postulant, chacun sait que les jeux sont faits. Il n’y a aucun doute sur le résultat à attendre : Bouteflika en sortira vainqueur à coup sûr. Il bénéficiera de 10% à titre personnel et de 75% par bourrage des urnes. Que ce soit pour un 1er tour ou un 2e tour éventuel, le déroulement du vote sera entaché avec certitude d’une fraude massive, de complicité de l’administration, de trafics d’influences, falsifications de procès-verbaux et autres manœuvres scélérates ; soit, au total, un plébiscite de 85%.

    La campagne électorale vient de se terminer. Je demande à tous mes concitoyens de voter massivement, d’exprimer leur choix avec conviction et quelques soient les résultats obtenus à l’issue du scrutin, je lance un appel solennel au peuple algérien pour rester calme, de ne tenter aucune forme de désordre ou de violence en cas de contestation. Il y a des voies pacifiques et légales pour les recours. Il faut donc préserver la civilité et la stabilité partout dans le pays. Rien n’est perdu ; les chances seront renouvelées au prochain suffrage.

    En moudjahid, soucieux du bonheur de mon peuple, j’ai dit ce que j’avais à dire en toute conscience sans vindicte aucune et me suis exprimé uniquement pour le bienfait de l’Algérie.

    Vive l’Algérie ! Vive la République !

    *Membre du Conseil national de la Révolution
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    les chances seront renouvelées au prochain suffrage.
    Yaw faqou! Le film de zeroual et son RND est encore dans les salles.
    C'est curieux comment tous ces dinosaures du regime incitent le peuple a aller voter. L'abstention est la seule chose qu'ils n'aiment pas.

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    • #3
      C'est curieux comment tous ces dinosaures du regime incitent le peuple a aller voter. L'abstention est la seule chose qu'ils n'aiment pas

      Normal pour le BENCHERIF qui a été un des premièrs tortionnaires des révolutionnaires algériens qui avaient contestés le pouvoir de l'armée des frontières. Rattrapé par une révolution populaire il aurait à justifer ses relations avec l'ancien colon , et ce qu'il a fait du corps du colonel CHAABANI fusillé à Canastel.

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      • #4
        Sérieux? Je ne me place ni à droite ni à gauche mais un petit conseil aux pro-Benflis. Evitez de citer Bencherif l'autoroute. Il a un très sale réputation. Son appui va desservir Benflis plus que le servir.

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